Le Bélarus hésite entre autocratie et démocratie

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Par Sophie ClaudetStéphanie Lafourcatère
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Insiders explore le paradoxe du Bélarus : ce pays de l'Est de l'Europe change sa législation sous la pression populaire tout en continuant de réprimer l'opposition.

Insiders se rend dans cette édition spéciale dans un pays plein de paradoxes : il se situe en Europe, il est frontalier de trois Etats membres européens, mais ne fait partie de l'Union européenne. Et pourtant, le Bélarus a récemment montré sa volonté de se rapprocher de l'UE. Il a commencé à prendre ses distances avec la Russie après l'annexion par cette dernière, de la Crimée en 2014.

Cédant à la pression populaire, le gouvernement a aussi abrogé une loi controversée, digne de l’ère soviétique, qui forçait les chômeurs à payer une taxe dite "parasite". Le Bélarus avait aussi libéré ses prisonniers politiques conduisant en 2016, à la levée de la plupart des sanctions européennes à son encontre. Des quotas ciblés sur les exportations bélarusses avaient aussi été abandonnés et un dispositif d'incitations économiques et d'accès à des financements mis en place.

Cependant, le Bélarus continue d'exercer un contrôle strict sur ses opposants politiques et de restreindre fortement la liberté de la presse. Il est aussi le dernier pays en Europe à pratiquer la peine de mort.

Les relations avec la Russie, même si elles ne sont peut-être plus aussi étroites, restent fortes. Le pays adhère à l'Organisation du Traité de Sécurité Collective chapeautée par la Russie et à l'Union économique eurasiatique.

Le Bélarus est dépendant des importations de pétrole et de gaz et donc tributaire de la Russie qui est aussi son premier partenaire commercial devant l'Europe.

"Un processus très long"

Le pays regarde-t-il alors vers l'Est ou vers l'Ouest ? Est-il en train d'évoluer lentement, mais sûrement vers plus de démocratie ou conserve-t-il ses pratiques autocratiques sous le pouvoir exercé d'une main de fer par le président Loukachenko depuis 24 ans ?

Notre reporter Valérie Gauriat a eu l'opportunité rare de rencontrer sur place, des opposants politiques, des militants et des officiels à l'occasion des premières commémorations du 25 mars, Jour dit de la Liberté, autorisées par le régime.

Ce qui pourrait être vu comme un geste d'ouverture du régime est jugé largement insuffisant par l'opposition qui a fait du drapeau bélarusse, l'emblème de sa lutte pour les libertés. "On a une vraie dictature, on n'a ni liberté d'expression, ni travail décent pour les gens," lançait une manifestante au cours du rassemblement du 25 mars. Plusieurs dizaines de manifestants avaient alors été arrêtés.

Dans un entretien avec Sophie Claudet, notre journaliste estime qu'"il y a des changements au Bélarus, mais que le processus [d'ouverture] sera probablement très long." Elle a aussi constaté les craintes qu'inspire la Russie depuis son annexion de la Crimée, quant à "une prise de contrôle intérieure avec la résurgence d'une très forte influence russe."

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