L'Italie et l'Europe dans l'attente du futur chef du gouvernement populiste italien

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L'Italie et l'Europe attendaient une possible décision mercredi du président italien sur la nomination de Giuseppe Conte pour diriger le premier gouvernement populiste de la Péninsule, qui inquiète déjà Bruxelles. Le président Sergio Mattarella s'était donné mardi une journée de réflexion et de consultations --dont rien n'a filtré-- avant d'annoncer sa décision sur Giuseppe Conte, un juriste inconnu du grand public. La Commission européenne, elle, a d'ores et déjà mis en garde contre les dérapages budgétaires du prochain gouvernement italien, à la lumière de ses engagements. Selon la presse italienne, qui cite des sources proches de la présidence, M. Mattarella a des doutes sur l'autonomie de M. Conte, proposé par le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), face aux poids-lourds de ces partis qui devraient devenir ses ministres. "Mais hier il nous l'avait dit, qu'il laisserait passer la journée d'aujourd'hui (mardi), donc ce n'est pas une nouveauté", a déclaré à la presse le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini. M. Mattarella a pris le temps de consulter les présidents des deux chambres, Roberto Fico (députés) et Elisabetta Alberti Casellati (Sénat). Giuseppe Conte, un élégant professeur de droit de 54 ans, est un spécialiste de droit civil et administratif, présenté avant les élections par le M5S comme possible ministre chargé de "débureaucratiser" la fonction publique. Né dans les Pouilles, il serait selon la presse le premier chef de gouvernement originaire du Sud en près de 30 ans. "C'est un homme qui s'est fait tout seul, un dur", a assuré Luigi Di Maio, chef de file du M5S. "C'est un expert absolu en simplification, +débureaucratisation+, rationalisation de la machine administrative que tant de nos entreprises demandent", a ajouté Matteo Salvini. Selon la presse, M. Mattarella réclame aussi aux deux partis des garanties sur le respect des engagements européens et des alliances internationales. Dès mardi matin, la Commission européenne, inquiète du ton résolument anti-austérité du programme commun M5S/Ligue, a mis en garde le futur gouvernement contre des dérapages budgétaires, en rappelant au pays qu'il figurait parmi les plus endettés de la zone euro. "Pour nous, il est important que le nouveau gouvernement italien maintienne le cap et mène une politique budgétaire responsable", a déclaré le vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro, Valdis Dombrovskis, dans une interview à un journal allemand. - Questions sur le CV - Les marchés financiers restaient tendus mais la Bourse de Milan a terminé mardi la séance en hausse de 0,54% tandis que le spread - l'écart très regardé en Italie entre les taux d'emprunt italien et allemand à dix ans - a clôturé à 176 points, près de 50 de plus qu'il y a une semaine. Le programme commun révélé vendredi par le M5S et la Ligue promet de combler les déficits avec une politique de croissance, alors que l'Institut national des statistiques a annoncé une prévision de 1,4% de progression du PIB en 2018, l'une des plus faibles de l'eurozone. Le programme prévoit des baisses drastiques d'impôts, l'instauration d'un revenu de citoyenneté, l'abaissement de l'âge de la retraite dans le deuxième pays le plus vieux du monde, mais aussi une fermeté inédite contre la corruption ou encore un tour de vis sécuritaire, anti-immigrés et anti-islam. Les partenaires européens "ne doivent pas s'inquiéter, le gouvernement dont nous ferons partie veut faire croître et repartir l'Italie, en respectant toutes les règles et les engagements", a assuré M. Salvini lundi soir. "Laissez-nous commencer d'abord, ensuite vous pourrez nous critiquer, vous en aurez tous les droits, mais laissez-nous commencer", a martelé M. Di Maio. Un lancement cependant terni par des questions sur le CV de M. Conte, qui évoque des cours de "perfectionnement juridique" auprès des universités de Yale, La Sorbonne, Cambridge, New York University ou encore l'International Kultur Institut de Vienne, dédié uniquement à l'apprentissage de l'allemand. Or, selon le New York Times, la NYU n'a pas gardé de trace de son passage. Les autres universités interrogées par l'AFP n'ont pas souhaité répondre, au nom de la confidentialité. "Les médias étrangers et italiens se déchaînent sur des soit-disant diplômes que Conte n'a jamais dit avoir !", a réagi le M5S dans un communiqué. "C'est l'énième confirmation qu'ils ont vraiment tellement peur de ce gouvernement de changement".

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