Abus sexuels d'un gynécologue: le président de l'université californienne USC démissionne

Abus sexuels d'un gynécologue: le président de l'université californienne USC démissionne
Par AFP
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Le président de l'université californienne USC a accepté de démissionner après les révélations la semaine dernière sur un ancien gynécologue du campus accusé d'avoir abusé sexuellement des étudiantes pendant plus de 25 ans. L'université est accusée d'avoir ignoré des plaintes multiples de jeunes femmes remontant jusqu'au début des années 90, et fait déjà l'objet d'au moins trois plaintes en nom collectif et deux autres plaintes individuelles. "Le président (C. L. Max) Nikias et le comité exécutif du Conseil d'Administration (CA) se sont mis d'accord pour commencer une transition progressive et la sélection d'un nouveau président", a écrit vendredi dans une lettre aux membres de la faculté Rick Caruso, président du CA. "Nous avons entendu le message que quelque chose s'est brisé", et "reconnaissons qu'il faut un changement", ajoute-t-il. Le CA avait d'abord apporté son soutien à M. Nikias après les révélations du Los Angeles Times sur le gynécologue George Tyndall, accusé d'avoir pénétré avec ses doigts voire sa main entière le vagin de ses patientes sans raison médicale, d'avoir attrapé les seins de certaines. Il aurait fait des commentaires lubriques sur leur corps et leurs organes génitaux, parfois des remarques racistes et homophobes, entre autres. Face à la pression ces derniers jours, notamment avec un vote des professeurs d'USC demandant son départ, le CA a viré de bord et M. Nikias a accepté de quitter ses fonctions qu'il occupait depuis 2010. Vendredi, les cabinets ASWT et JJS ont déposé deux plaintes en nom collectif, l'une concernant la Californie, l'autre au niveau national. Une autre plainte en nom collectif déposée au tribunal fédéral de Los Angeles par le cabinet Hagens Berman a été élargie jeudi pour y ajouter six autres plaignantes. Pour ASWT, plusieurs milliers de femmes pourraient être concernées par les abus présumés de M. Tyndall qui a exercé de 1987 à 2016 jusqu'à sa mise à pied puis sa rupture contractuelle amiable en 2017. - Rebâtir la fabrique morale - Le cabinet Hagens Berman se dit quant à lui "inondé d'appels" de témoins ou victimes présumées. "L'université connaissait son comportement depuis au moins les années 90 mais n'a pris aucune mesure", déplore Hagens Berman dans un communiqué, ce que réfutent les dirigeants de l'université qui assurent n'avoir été mis au courant qu'en 2016, lors d'une enquête interne. George Tyndall, 71 ans, a nié les accusations de comportement abusif lors d'un entretien au Los Angeles Times, qui a révélé l'affaire, puis dans une lettre envoyée au journal d'USC, le Daily Trojan. Dans cette lettre partiellement publiée par le journal universitaire, il affirme que s'il est resté en place aussi longtemps c'est parce que "les compliments (sur lui) ont dû largement dépasser les plaintes". Le comité médical californien enquête sur son cas pour éventuellement lui retirer sa licence de praticien. Clifford Johnson, professeur d'astronomie et de physique, d'USC s'est dit "extatique" du départ annoncé de M. Nikias. A la suite d'une mobilisation "extraordinaire" des enseignants se joignant au concert de protestations des étudiants et parents, "nous obtenons le grand changement qui était nécessaire pour rebâtir la fabrique morale de l'administration de notre université", s'est-il félicité, interrogé par l'AFP. Une autre enseignante d'USC jointe par l'AFP, Elinor Accampo, a estimé que la position du président était devenue "intenable" car le scandale de George Tyndall s'est ajouté à celui du président de la faculté de médecine qui a lui aussi quitté ses fonctions après des révélations l'an dernier par le Los Angeles Times selon lesquelles il se droguait en compagnie de toxicomanes. Plus tôt vendredi, Rachael Denhollander, première ex-athlète à avoir publiquement dénoncé les agressions sexuelles de l'ex-médecin sportif Larry Nassar de l'université d'Etat du Michigan, avait sur Twitter comparé les deux affaires. "Vous vous rappelez de ma déclaration (sur MSU) quand je disais que c'est ce qui se passe quand les dirigeants ne font pas leur travail? Et bien ça y ressemble à nouveau", a-t-elle écrit, appelant la communauté d'USC à agir rapidement pour ne pas devenir "la prochaine MSU".

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