Droits TV: pour Altice, l'appel d'offres de la Ligue 1 tombe trop tôt

Droits TV: pour Altice, l'appel d'offres de la Ligue 1 tombe trop tôt
Par AFP
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Concentré sur le redressement de ses actifs télécoms, Altice pourrait finalement faire l'impasse sur la Ligue 1, dont les droits TV pour la période 2020-2024 vont être mis aux enchères par la Ligue de football (LFP) mardi, même si une suprise n'est pas à exclure sur les lots secondaires. L'espoir pour la Ligue est venu des coupes d'Europe, pour lesquelles Altice n'a pas hésité en 2015 à doubler la mise par rapport aux sommes dépensées jusqu'alors par ses concurrents beIn Sports et Canal+, avec 300 millions d'euros. Il s'agissait de s'assurer de disposer en exclusivité, dès la saison prochaine, de la prestigieuse Ligue des Champions et de la League Europa. Mais depuis, les difficultés en Bourse du groupe, sa réorganisation et la reprise en main par son fondateur, Patrick Drahi, ont replacé les télécoms, et en particulier SFR, au coeur de la stratégie. Altice n'hésite d'ailleurs plus à envisager de perdre ses exclusivités européennes afin de partager le coût des droits. "Lorsqu'Altice a parié sur les coupes d'Europe, ils avaient une stratégie en tête et comptaient sans doute concourir pour la Ligue 1. Sauf qu'entretemps, la situation du groupe a changé, la stratégie de commercialisation de la TV a été revue, et les priorités ont évolué", rappelle Thomas Coudry, analyste médias pour Bryan, Garnier & Co. "Il y avait une dimension tactique pour tenter d'attirer des abonnés par anticipation. Altice a donc misé très cher sur les coupes européennes mais ils pourraient désormais recéder des lots de matches", ajoute Vincent Chaudel, spécialiste de l'économie du sport au cabinet Wavestone. Chez Altice, on ne s'en cache pas, la séquence n'est pas la bonne: si la situation s'avère meilleure qu'il y a six mois, avec une remontée du nombre d'abonnés tant sur le fixe que sur le mobile, il est encore trop tôt pour envisager de resigner un gros chèque pour mettre la main sur des droits télévisés. "Nous pouvons parfaitement vivre sans Ligue 1 sur les quatre prochaines années, cela ne signifie en revanche pas que nous n'y songerons pas dans quatre ans", soulignait récemment le PDG d'Altice France, Alain Weill. - Lots secondaires - Une mauvaise nouvelle pour la LFP ? Pas nécessairement: la Ligue aurait pu espérer voir Altice animer ces enchères comme ils l'avaient fait pour l'attribution des coupes européennes, mais elle a créé les conditions pour faire du groupe de Patrick Drahi un potentiel épouvantail. "La LFP l'a lancé en parfaite connaissance de cause sur la situation d'Altice mais la stratégie est de parier sur la volonté des diffuseurs de s'offrir de la visibilité en sécurisant dès maintenant les droits. Car si l'appel d'offres devait être infructueux, Altice pourrait revenir dans la course d'ici aux nouvelles enchères", détaille ainsi M. Coudry. Plus encore si Altice décide de tenter sa chance sur certains des petits lots, de manière à rappeler son intérêt pour le football sans pour autant avoir besoin de débourser des sommes folles. "Ils ne courent aucun risque à ne pas y aller. Au pire, ils perdent et continuent avec ce qu'ils font déjà, notamment les émissions télévisées et radio consacrées au football. Et s'ils gagnent, ils pourront juste faire encore plus", selon Vincent Chaudel. Avec la possibilité, en cas de victoire sur un lot secondaire, de pouvoir se présenter comme la seule chaîne proposant les coupes européennes, la première division anglaise et la Ligue 1, soit les compétitions les plus importantes sur le marché français, hors Coupe du Monde ou Euro. En attendant, les hésitations d'Altice au sujet des droits de retransmission de compétitions sportives rappelle, après la tentative d'Orange en 2008, les difficultés pour les opérateurs télécoms de faire fructifier des investissements souvent très importants dans le sport, en particulier en terme d'abonnés. "Il est encore trop tôt pour porter un jugement définitif mais pour l'heure les deux expériences significatives en la matière n'ont pas été franchement couronnées de succès, sur un marché télécom ultra concurrentiel" et sur lequel les contenus ne sont pas forcément la priorité, souligne Thomas Coudry.

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