A Caracas, le Cubain Diaz-Canel serre les rangs face à "l'impérialisme"

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Par AFP
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Le nouveau président cubain Miguel Diaz-Canel s'est posé mercredi en grand défenseur du Venezuela pour son premier déplacement à l'étranger, chez son allié Nicolas Maduro, visé par des sanctions internationales après sa réélection contestée. Miguel Diaz-Canel, qui a succédé le 19 avril aux frères Fidel et Raul Castro, maîtres sur l'île caribéenne l'un après l'autre pendant presque 60 ans, a été reçu en grande pompe devant l'Assemblée constituante, uniquement composée des partisans de M. Maduro. Il a appelé à la "solidarité des peuples d'Amérique" avec le Venezuela face à la "guerre politique, diplomatique, économique et financière (...) de l'impérialisme". "Nous connaissons parfaitement cette hypocrisie qui consiste à accuser (...) les gouvernements populaires des maux engendrés par les politiques, les sanctions et les actions impérialistes de soumission, harcèlement, isolement et embargo", a poursuivi ce civil de 58 ans en référence à la situation de son pays, soumis à un embargo américain depuis 1962. Nicolas Maduro avait rendu visite au président cubain à La Havane dès le lendemain de son investiture. Cuba et le Venezuela entretiennent d'étroites relations depuis l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez (1999-2013), qui tenait Fidel Castro pour son "père spirituel". - Des milliers de Cubains - Grâce à un accord entre les deux hommes en 2000, Caracas fournit du pétrole à l'île communiste, tandis que Cuba envoie des médecins, des entraîneurs sportifs et des conseillers militaires au Venezuela, ces derniers étant sources de polémiques récurrentes. Depuis, quelque 218.000 Cubains ont été envoyés en "missions sociales" au Venezuela, a rappelé mercredi le chef de la coopération cubaine, Julio Garcia, lors d'une cérémonie aux côtés de M. Diaz-Canel au camp militaire de Fuerte Tiuna. Les Cubains sont actuellement 22.000 à travailler en mission au Venezuela. La communauté internationale presque au complet a condamné la réélection du socialiste Nicolas Maduro jusqu'en 2025 à la présidence de ce pays pétrolier, autrefois le plus riche d'Amérique latine et désormais plongé dans une crise économique historique. Les Etats-Unis ont également infligé de nouvelles sanctions financières au Venezuela, après ce que le vice-président américain Mike Pence à qualifié de "farce". L'Union européenne a décidé d'imposer de nouvelles sanctions contre les dirigeants vénézuéliens. "Je suis très content d'être au Venezuela. Vive la révolution bolivarienne et vive le président Maduro!", a déclaré le chef d'Etat cubain à sa descente d'avion. "Toutes mes félicitations pour le succès massif" à la présidentielle, a-t-il ajouté. Le Venezuela se débat entre une hyperinflation (attendue à 13.800% cette année par le FMI) et de graves pénuries d'aliments et de médicaments. - Déplaire aux Etats-Unis - Malgré ce paysage de désolation et la forte impopularité qui en découle, Nicolas Maduro a été réélu le 20 mai, avec 68% des voix contre 21,2% pour son principal adversaire, Henri Falcon. Le scrutin, boycotté par l'opposition qui y voyait une "supercherie", a immédiatement été dénoncé notamment par le groupe de Lima, alliance de 14 pays du continent américain, qui ont retiré leurs ambassadeurs à Caracas. "Peut-être que ce son émanant de la majorité a déplu aux Etats-Unis et à cette droite incapable de reconnaître la légitimité", a ajouté devant l'Assemblée constituante le leader cubain qui devait être ensuite reçu par Nicolas Maduro. Avant son discours, le président cubain a déposé une gerbe au Panthéon vénézuélien sur la tombe du leader de l'indépendance Simon Bolivar (1783-1830). Une visite de la tombe d'Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013, était également prévue. Lors de son investiture mi-avril à Cuba, Miguel Diaz-Canel s'est engagé à "poursuivre la révolution cubaine dans un moment historique crucial", mais aussi à "perfectionner le socialisme", alors que Raul Castro restera secrétaire général du puissant Parti communiste cubain (PCC) jusqu'en 2021.

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