Taxes sur l'acier: un front anti-américain au G7

Taxes sur l'acier: un front anti-américain au G7
Par AFP
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Européens et Canadiens ont adressé vendredi une sévère mise en garde aux Etats-Unis sur les risques qu'ils font peser sur l'économie mondiale, lors d'une réunion des ministres des Finances du G7 au Canada qui se tient au moment où l'administration Trump a imposé de nouveaux tarifs sur l'acier et l'aluminium. "Français, Britanniques et Allemands ont été tendus", a résumé le ministre français des Finances Bruno Le Maire à l'issue de sessions de discussions à Whistler, une station de ski chic au nord de Vancouver. "Chacun a marqué son incompréhénsion totale des décisions américaines et chacun a rappelé que c'était aux Américains de faire le premier geste parce que ce sont eux qui ont décidé de ces taxes", a-t-il expliqué. Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a pris acte des récriminations tout en renvoyant les pays au sommet des chefs d'Etat la semaine prochaine au Québec, a indiqué une source canadienne. Européens et Canadiens ont lancé vendredi à l'OMC leur première riposte contre les taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium. La veille, Ottawa avait annoncé des taxes punitives. "La réunion du G7 finances au Canada est plutôt un 'G6 + 1' avec des Etats-Unis seuls contre tous, qui font courir le risque de déstabilisation économique à la planète", avait réagi plus tôt Bruno Le Maire, ajoutant que désormais, "la balle est exclusivement dans le camp des Américains" pour éviter une guerre commerciale. Les Etats-Unis ont d'autant plus crispé leurs alliés que le président américain Donald Trump a suggéré des accords séparés avec le Canada et le Mexique pour remplacer le traité de libre-échange nord-américain (Aléna) qui lie pourtant les trois pays depuis 1994. "Ce sont deux pays très différents", a-t-il argué, alors que la renégociation de cet accord s'est enlisée au terme de neuf mois de tractations. Les taxes sur l'acier et l'aluminium, entrées en vigueur vendredi, sont "inacceptables", a pour sa part fustigé le Premier ministre canadien Justin Trudeau, soulignant que les Etats-Unis ont un excédent de deux milliards de dollars dans le secteur de l'acier avec le Canada. Le ministre allemand des Finances Olaf Scholz a lui aussi signifié à Steven Mnuchin que ces taxes étaient "inacceptables" et qu'elles ne respectaient pas les règles du commerce. Lors des premières sessions du G7 qui réunit Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni, son ministre des Finances Bill Morneau a, lui, vivement exprimé son opposition à ces taxes, a indiqué à l'AFP une source européenne. Il avait auparavant prévenu qu'il signifierait à son homologue américain Steven Mnuchin "dans des termes durs" pourquoi les Canadiens estiment que ces taxes sont mauvaises pour l'économie mondiale. "Steven Mnuchin a pris acte de l'opposition exprimée de manière unanime" par les six autres pays, a indiqué la source européenne, ajoutant qu'il avait renvoyé ses partenaires vers le sommet des chefs d'Etats la semaine prochaine. "Les Etats-Unis sont en train de jouer un jeu dangereux", avait averti la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, en annonçant la plainte auprès de l'OMC. "Ces droits de douane, imposés unilatéralement sous le prétexte qu'ils garantissent la sécurité nationale des Etats-Unis, ne respectent ni les obligations commerciales internationales américaines ni les règles de l'OMC", a déclaré pour sa part la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, promettant de "travailler en étroite collaboration avec l'Union européenne". Bruno Le Maire a, lui, prôné la fermeté face à Washington compte-tenu "des enjeux considérables". "Les Européens n'obtiendront rien avec la faiblesse", a-t-il insisté. - "Pistolet sur la tempe" - Ottawa avait annoncé jeudi des taxes sur 16,6 milliards de dollars canadiens (12,8 milliards de dollars américains) de produits américains et le Mexique a pour sa part promis des mesures sur divers produits dont certains aciers, des fruits et des fromages, qui "seront en vigueur tant que le gouvernement américain n'éliminera pas les taxes imposées". "Nous ne négocions pas le pistolet sur la tempe et je le redirai à Steven Mnuchin", a martelé Bruno Le Maire. Tant que les Etats-Unis ne mettent pas à exécution leur menace de taxer les importations de voitures -- un des moteurs des échanges commerciaux et donc de la croissance mondiale - , la guerre commerciale n'est pas encore tout à fait déclarée, selon des experts. Reste à savoir aussi comment va évoluer l'autre grand front commercial ouvert contre la Chine par Donald Trump. Son secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, est arrivé à Pékin samedi pour trois jours de nouvelles discussions.

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