Sicile: devant un centre pour migrants, Salvini déchaîne les passions

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"Parasites", "ratés", "populistes"... Les insultes ont fusé dimanche entre partisans et adversaires de Matteo Salvini en marge de la visite du dirigeant d'extrême droite et nouveau ministre de l'Intérieur dans un centre d'accueil pour migrants en Sicile. Devant les grilles de cette structure en béton qui jouxte le port de Pozzallo, dans l'extrême sud de l'île, les militants de gauche arrivent en premier, sous un soleil de plomb. L'un joue des cymbales avec deux couvercles de casserole, un autre brandit un protège pare-brise proclamant "Refugees Welcome" ("Les réfugiés sont les bienvenus"), une autre a inscrit cet appel au marqueur sur ses bras, certains agitent des drapeaux arc-en-ciel pour la "Pace" (paix)... En face, Sergio, retraité sicilien de 70 ans, est venu avec un petit drapeau italien saluer son "Capitano", celui qui a pris fin 2013 les rênes d'une "Ligue du Nord" sécessionniste et moribonde pour en faire un parti souverainiste et triomphant. Est-ce à dire que les diatribes et les accusations contre les "cul-terreux" du Sud son pardonnées ? "Il a mûri", assure Sergio. Au milieu, quelques policiers tentent de maintenir l'ordre parmi des dizaines de journalistes nerveux, tandis que des curieux arrivent de la plage voisine, en tongs et cheveux mouillés. Soudain, tout le monde se précipite vers les grilles: le ministre est passé par le port, il est déjà dans la cour. Et c'est la petite troupe militante qui se fait entendre en premier, à coup de couvercles de casseroles et de huées, vite couverts par les "Matteo, Matteo" des sympathisants de la Ligue. - 'Vive les populistes !' - Dans cette compétition sonore, les esprits s'échauffent. "Les parasites, on n'en veut plus", lance une femme. "Nous avons été migrants nous aussi en Amérique, et nous n'avons pas fait tout ce bazar là-bas", assure une autre. "Moi si je pue, c'est de la sueur du travail", crie une troisième. "Ce n'est pas de l'accueil à ce stade, c'est de la colonisation", essaie d'expliquer une autre. Pendant que M. Salvini visite l'intérieur du centre, les militants de gauche martèlent leur message. "Qui sauve des vies n'est pas complice des passeurs. Qui a subi des tortures à travers l'enfer libyen a droit à la protection et aux soins", explique Peppe Cannella, un psychiatre engagé depuis des années dans l'aide aux migrants. "Vous êtes du PD (Parti démocrate, centre gauche), on l'aura compris, bande de ratés. Vous avez ruiné l'Italie !" l'interrompt un sexagénaire très remonté. "Quoi ? Populiste ? Mais tant mieux, vive les populistes !" Les seuls à ne pas donner leur avis sont les migrants. Ils sont une centaine à l'intérieur du centre, arrivés vendredi après avoir été secourus par une ONG au large de la Libye. Mais personne à part le ministre ne pourra les approcher. Juste avant de repartir, Matteo Salvini prend finalement le temps de venir saluer ses supporters encore massés devant la grille. Trempé de sueur, il serre les mains et distribue les sourires. Les militants de gauche ont rendu les armes. "Matteo, je me suis battue pour toi", lance une femme. "Tu es mythique", crie un homme.

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