Coupe du monde: 88 ans d'une grande et belle histoire

Coupe du monde: 88 ans d'une grande et belle histoire
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Des pionniers de 1930 au spectacle total en mondovision du Mondial-2018 en Russie, en passant par les arabesques du Roi Pelé, la Coupe du monde de football regorge de grandes et petites histoires. I - Uruguay, Italie, les pionniers Le 13 juillet 1930 au stade Pocitos de Montevideo, la première maison du Peñarol, Lucien Laurent marque le premier but d'un tournoi amené à devenir le plus gros évènement sportif planétaire, la Coupe du monde de football. Un joueur français lance la grande aventure d'une compétition inventée par un Français, Jules Rimet, président de la Fédération internationale (Fifa), et les Bleus battent le Mexique (4-1) dans le match d'ouverture du Mondial d'ouverture. La "Céleste" uruguayenne, meilleure équipe du monde, championne olympique 1924 et 1928, remporte à domicile la compétition face à l'Argentine (4-2). L'Italie de Vittorio Pozzo, seul entraîneur deux fois vainqueur du trophée, succède au palmarès à l'Uruguay en remportant les deux éditions suivantes. A domicile en 1934, sous les yeux de son leader Benito Mussolini, elle bat la Tchécoslovaquie en finale après avoir éliminé l'Espagne en match d'appui (1-1, puis 1-0), en quarts de finale, puis en demies l'Autriche (1-0) de Matthias Sindelar, le "Mozart du football", symbole de la "Wunderteam" autrichienne. L'un des héros du jeu, mort en 1939, dans des conditions mystérieuses, après avoir refusé de jouer pour l'Allemagne hitlérienne post-Anschluss. En 1938, l'Italie récidive avec Silvio Piola et Giuseppe Meazza. Elle vient à bout de la Hongrie en finale (4-2), après avoir éliminé l'hôte français en quarts de finale (3-1). Le Brésil atteint pour la première fois les demi-finales, il reviendra souvent à ce niveau (11 fois dans le dernier carré). Mais le pays où le football est roi attend toujours son sacre. Les Brésiliens pensent enfin être couronnés en organisant la Coupe du monde, en 1950, mais ils vont vivre une terrible désillusion: le "Maracanazo", le drame du Maracana, en s'inclinant au dernier match contre l'Uruguay (2-1), sous un torrent de larmes. Lors de la seule édition conclue par une poule de quatre, la Seleçao marche sur la Suède (7-1) et l'Espagne (6-1), de sorte qu'un nul lui suffit contre la Céleste, le 16 juillet 1950. Mais malgré le but de Friaca (47), le Brésil va perdre, comme toutes les équipes ayant ouvert le score en finale depuis 1930. Juan Schiaffino (66) fait trembler les Brésiliens et Alcides Ghiggia les crucifie en trompant le malheureux gardien Barbosa (79) qui, toute sa vie, entendra parler de ce but maudit. II - Le Brésil enfin roi En 1954 encore, en Suisse, l'immense favori s'incline en finale. La merveilleuse Hongrie de Ferenc Puskas, l'une des plus belles équipes de tous les temps, marche sur tout le monde, y compris la République fédérale d'Allemagne en poules (8-3), mais bute sur la dernière marche, contre la même RFA (3-2), après avoir pourtant mené 2-0 au bout de huit minutes! Pour les Allemands, ce succès marque un grand retour dans le concert des nations, neuf ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Le tour du Brésil arrive enfin en 1958, par la grâce d'un prince de 17 ans, Pelé, vite sacré roi. La Seleçao termine sa démonstration par deux 5-2, en demies contre la France de Raymond Kopa et Just Fontaine (13 buts en un tournoi, record absolu), pour la première fois demi-finaliste, et la Suède, pays organisateur. La tradition est respectée: le finaliste malheureux ouvre le score, par Nils Liedholm, avant de s'écrouler. Ce succès lance le règne du Brésil qui remporte ensuite les éditions de 1962 au Chili et de 1970 au Mexique, avec encore et toujours Pelé, seul footballeur trois fois champion du monde. Dans les Andes, Pelé ne peut pas aller au bout du tournoi, blessé au deuxième match contre les Tchécoslovaques. Les deux équipes se retrouvent au bout de la compétition et la Tchécoslovaquie rejoint la Hongrie dans le club des maudits: deux finales de Coupe du monde perdues, sans jamais gagner le trophée. Bien sûr, ils ont ouvert le score, par Josef Masopust, avant de s'incliner (3-1). En 1966, Pelé est encore freiné, mais cette fois irrégulièrement. Agressé plusieurs fois par le Bulgare Dobromir Jetchev (2-0), Pelé manque le match suivant mais revient, sur une jambe, pour le choc décisif contre le Portugal (3-1) où João Morais achève les sombres œuvres de Jetchev. C'est donc l'Angleterre qui triomphe à Wembley lors d'une finale à sensation contre la RFA (4-2 a.p.), marquée par le triplé de Geoff Hurst, le seul à ce niveau de la compétition. Dont le but du 3-2, très controversé: on n'a jamais su si sa frappe, qui avait heurté la transversale (101), était entrée ou non. Cette édition est aussi marquée par la Corée du Nord, qui surprend l'Italie (1-0) et va jusqu'en quarts de finale où elle est éliminée par un Portugais génial: Eusebio, auteur d'un quadruplé pour éliminer les Nord-Coréens au terme d'une "remontada" mémorable (de 0-3 à 5-3). Le triomphe final de Pelé advient au Mexique, où un Brésil de légende empoche définitivement le trophée ailé grâce à sa troisième victoire. En finale contre l'Italie (4-1), et pour la première fois, le futur vainqueur ouvre le score, mettant fin à une étrange malédiction. Cette campagne mexicaine est jalonnée d'autres exploits du Roi Pelé, notamment un "air ball" pour un grand pont sur le gardien uruguayen en demi-finale (3-1), une frappe d'un souffle à côté depuis son propre camp contre la Tchécoslovaquie (4-1), en poules, ou encore cette sublime passe aveugle pour le dernier but en finale, signé Carlos Alberto (86). Le Mundial mexicain est aussi celui du "match du siècle", un Italie-RFA en demi-finales avec cinq buts en prolongation (4-3 a.p. pour la "Nazionale"). III - Les spécialistes allemands L'ère "samba" brésilienne laisse place à l'allemande, qui applique une certaine "realpolitik" au football. En 1974, la RFA de Franz Beckenbauer terrasse en finale les Pays-Bas de Johan Cruyff (2-1) et leur révolutionnaire football total. Les "Oranje" ont pourtant ouvert le score dès la deuxième minute, sur un penalty de Johan Neeskens obtenu par le génie aux jambes et aux cheveux longs. Les Néerlandais avaient survolé les poules demi-finales en assommant tous leurs adversaires, l'Argentine (4-0), la RDA (2-0) et le Brésil (2-0), mais ils calent en finale. Cette édition voit aussi apparaître sur l'échiquier la Pologne, emmenée par Grzegorz Lato, troisième, une médaille de bronze qu'elle obtiendra aussi en 1982. En 1978, les Pays-Bas connaîtront le malheur de perdre une seconde finale de rang, sans Cruyff, qui boude. Ils sont à nouveau battus par le pays organisateur, l'Argentine (3-1), devant la statue de cire du dictateur Jorge Videla et à cause de Mario Kempes, auteur d'un doublé. La domination germanique reprend avec les "eighties". Les Allemands, champions d'Europe en 1980, vont disputer trois finales mondiales de rang, mais ils ne remportent que celle de 1990. En 1982, l'Italie de Paolo Rossi s'impose (3-1) au terme d'un parcours heurté, la "Nazionale" se réveillant en même temps que son buteur. Après trois nuls au premier tour, l'Italie n'élimine le débutant Cameroun que par la grâce d'un but marqué de plus (2 contre 1)! Dans les poules quarts de finale, elle domine l'Argentine (2-1) puis le Brésil (3-2), avec un triplé de Rossi. Avec aussi un doublé en demies contre la Pologne (2-0) et encore un but en finale contre l'Allemagne (3-1), l'Italien termine meilleur buteur (6 buts) et finira Ballon d'Or. Le Mundial 1982 est aussi marqué par l'échec du pays-hôte, l'Espagne. La Roja ne gagne qu'un seul match, contre la Yougoslavie (2-1), perd contre l'Irlande du Nord (0-1), cale contre le modeste Honduras (1-1) et disparaît au deuxième tour. L'Allemagne étale son réalisme en se qualifiant malgré une défaite surprise contre l'Algérie (1-2), par le biais d'un succès bien arrangeant contre l'Autriche (1-0), un "match de la honte" qui a beaucoup fait jaser. Les Allemands montrent aussi leurs nerfs d'acier en remontant en demi-finale la France de Michel Platini qui menait 3-1 (3-3, 5 t.a.b. à 4), à Séville. Un match resté dans l'histoire, pour son scénario et la charge impunie d'Harald Schumacher sur Patrick Battiston (qui finit sur une civière). En 1986, la RFA perd encore en finale, cette fois contre l'Argentine (2-3), portée par le joueur qui a le plus nettement survolé, tout seul, une Coupe du monde, Diego Maradona. Le "Pibe de oro" marque cinq buts, dont deux doublés contre l'Angleterre en quarts (2-1) et la Belgique en demies (2-0). Les deux buts face aux Anglais sont restés dans l'histoire: le premier, horrible, marqué de la main et non signalé par l'arbitre; le second, magnifique, quatre minutes plus tard, en dribblant toute la défense et le milieu anglais. En 1986, c'est aussi la première qualification d'une équipe africaine pour le deuxième tour. Le Maroc domine un groupe où figurent l'Angleterre, le Portugal et la Pologne. En finale, Maradona est surveillé de près par les Allemands mais il s'échappe une fois pour donner le but de la victoire à Jorge Burruchaga (84), alors que la RFA venait de revenir de 0-2 à 2 partout. En 1990, le génial N.10 guide encore l'Argentine en finale, mais cette fois l'Allemagne prendra sa revanche (1-0), pour sa troisième finale de rang. C'est la première fois que le finaliste ne marque pas, le début d'une mauvaise habitude, car seule la France, battue en finale en 2006 (1-1, 5-3 t.a.b.) par l'Italie, y parviendra. Les autres héros de 1990 sont les Lions Indomptables du Cameroun, portés par un buteur de 38 ans, Roger Milla (4 buts), premiers quarts de finalistes du continent africain, battus par l'Angleterre (3-2 a.p.). Ce "Mondiale" italien annonce deux décennies d'un football plus austère et calculateur. En 1994 aux États-Unis, pour la première fois, aucun but n'est marqué en finale et le Brésil s'impose aux tirs au but contre l'Italie (0-0, 3-2 t.a.b.) quand la frappe de Roberto Baggio, le meilleur joueur italien, s'envole dans les nuages. La surprise de la compétition est bulgare, personnifiée par Hristo Stoitchkov, co-meilleur buteur du tournoi avec le Russe Oleg Salenko (6 buts), auteur du seul quintuplé mondial contre le Cameroun (6-1). IV - Le règne de l'Europe L'Europe va remporter toutes les Coupes du monde suivantes, sauf en 2002 (Brésil). En 1998, la France triomphe à domicile en corrigeant le Brésil en finale (3-0), grâce à un doublé de Zinédine Zidane. Après avoir survolé un premier tour à leur main (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Danemark), les Bleus abattent en 8e le Paraguay, soit la première victoire au but en or de l'histoire de la compétition (1-0 b.e.o.), à cinq minutes des penalties. La France tombe ensuite l'Italie en quarts (0-0, 4-3 t.a.b.) puis la Croatie en demies (2-1) grâce aux deux seuls buts de Lilian Thuram en 142 sélections! Ronaldo et le Brésil remportent en 2002 la dernière victoire sud-américaine, au coeur d'un implacable règne européen sur la compétition. "Il Fenomeno" claque huit buts, une performance digne du football d'un autre temps, dont les deux de la victoire finale sur l'Allemagne (2-0). L'hôte sud-coréen fait sensation, signant la première demi-finale du continent asiatique, pour la première co-organisation (Japon/Corée du Sud). Les "guerriers taeguk" de Guus Hiddink éliminent l'Italie (2-1 b.e.o.) en 8e et l'Espagne (0-0, 5-3 t.a.b.) en quarts, non sans polémiques arbitrales, avant de buter sur l'Allemagne (0-1). En 2006 et 2010, la finale est 100% européenne. L'Italie et la France se retrouvent à Berlin, où Zidane précipite la chute des siens, qu'il a pourtant portés jusque là par son talent. Zizou est exclu pour un coup de boule à Marco Materazzi, l'une des images les plus célèbres de l'histoire de la Coupe du monde. La Nazionale est portée par une défense de fer, commandée par Fabio Cannavaro, et un gardien fabuleux, Gianluigi Buffon. Elle triomphe une quatrième fois. Ce Mondial allemand est aussi marqué par la "bataille de Nuremberg" entre les Pays-Bas et le Portugal. Bilan: quatre cartons rouges et 16 jaunes (!), pour une victoire à la Pyrrhus des Lusitaniens (1-0). En 2010, pour le premier tournoi africain, en Afrique du Sud, l'Espagne et les Pays-Bas portent l'Europe sur le toit du monde. La génération dorée de Xavi et Andrés Iniesta, buteur en finale, est sacrée dès sa première finale (1-0 a.p.), bouchant un grand trou au palmarès de cet immense pays de football. Inconsolables, les Pays-Bas de Wesley Sneijder et Arjen Robben perdent une troisième finale (sur trois), après celles de 1974 et 1978. Côté sombre, la France se couvre d'opprobre, sous les yeux du monde entier, quand ses joueurs font grève et refusent de descendre de leur bus à Knysna. Côté lumière, le Ghana frôle la première demi-finale d'un pays africain, mais Asamoah Gyan manque le penalty qui aurait envoyé les Black Stars dans l'histoire, et l'Uruguay du roublard Luis Suarez atteint le dernier carré (1-1, 4-2 t.a.b.). En 2014, l'Europe s'impose encore, mais pour la première fois sur le continent sud-américain, car l'Allemagne vient à bout de l'Argentine (1-0 a.p.). Sur sa route, elle a infligé au Brésil la pire défaite de son histoire, un terrible 7-1 en demi-finale, le "Mineirazo", dans le stade de l'Atletico Mineiro à Belo Horizonte. Dans ce tournoi, l'Angleterre et l'Italie passent à la trappe ensemble au premier tour, éliminées par l'Uruguay et la sensation costa-ricienne du gardien Kaylor Navas qui ira jusqu'en quarts, battue par les Pays-Bas (0-0, 4-3 t.a.b.). Avec quatre victoires, l'Allemagne rejoint l'Italie, à une longueur du Brésil. La "Mannschaft" a donc une chance de rejoindre au sommet la Seleçao, le 15 juillet à Moscou, car la "Nazionale", grande absente en Russie, sera en vacances forcées.

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