Attentat au camion-bélier de Stockholm: un Ouzbek condamné à la perpétuité

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Un demandeur d'asile ouzbek radicalisé qui avait lancé un camion de livraison dans une rue piétonne bondée de Stockholm en avril 2017, tuant cinq personnes, a été condamné jeudi à la réclusion à perpétuité pour terrorisme. L'attentat était survenu pendant une vague d'autres attaques au véhicule-bélier en France, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, et dans un contexte politique sensible en Suède, pays d'Europe ayant accueilli le plus de migrants par rapport à sa population ces dernières années. Arrêté quelques heures après les faits le 7 avril, Rakhmat Akilov, 40 ans, a affirmé au cours de son procès avoir reçu le feu vert de représentants du "califat islamique" autoproclamé en Irak et en Syrie pour effectuer une opération suicide dans la capitale suédoise. Il a prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) avant la tragédie mais l'EI n'a jamais revendiqué cet attentat qui a coûté la vie à trois Suédoises, dont une fillette qui aurait eu 12 ans ce jeudi, un Britannique et une Belge. Rakhmat Akilov "avait l'intention de tuer le plus possible de personnes", "d'instiller de la peur" dans la population suédoise et "d'obliger la Suède de renoncer à sa participation à la coalition internationale contre l'EI", ont estimé les juges. "J'ai fait ça car mon cœur et mon âme ont mal pour ceux qui souffrent des bombardements de la coalition de l'OTAN", avait-t-il lâché à l'audience. Il a été reconnu coupable de cinq homicides à caractère terroriste et 119 tentatives sur les nombreux passants qui flânaient ce vendredi après-midi dans la rue piétonne la plus fréquentée de Stockholm, dont 10 ont été blessés au cours de son équipée meurtrière qui a duré moins d'une minute. Selon son avocat Johan Eriksson, Rakhmat Akilov s'est dit "déçu" par le verdict et envisageait un appel. - Tentative d'entrée en Syrie - Le tribunal spécial de la capitale chargé des dossiers terroristes, suivant les réquisitions du parquet, a également prononcé son expulsion à sa sortie éventuelle de prison, assortie d'une interdiction définitive du territoire. En pratique, les condamnés à la peine la plus sévère du code pénal suédois effectuent en moyenne 16 ans de prison. Le camion avait fini sa course dans la vitrine d'un grand magasin. Au lieu d'exploser et de tuer l'assaillant comme il a expliqué l'avoir espérer, les bouteilles de gaz disposées dans la cabine s'étaient enflammées, n'occasionnant que des dégâts matériels. Rakhmat Akilov avait pris la fuite en s'engouffrant dans une station de métro. Il avait été interpellé dans la soirée dans une station essence au nord de Stockholm, repéré par des clients. Arrivé en Suède au début de la vague des grandes migrations en 2014, Rakhmat Akilov a été débouté de sa demande de permis de séjour en juin 2016. Il est ensuite entré en clandestinité pour éviter son expulsion. Il affirme s'être radicalisé il y a plusieurs années et avoir vainement tenté d'entrer en Syrie en 2015 via la Turquie, avant d'être expulsé vers la Suède. Lors de son procès qui a duré près de trois mois, il n'a exprimé aucun regret. "C'est Allah qui jugera si nous avons mal ou bien agi", a répété à l'audience ce père de quatre enfants restés en Ouzbékistan. - Venger les musulmans - Pour le juge Calle Rosenmüller, les victimes "ont été des quilles pour lui, pas des êtres humains". Son téléphone portable a révélé de nombreux échanges avant le 7 avril 2017 avec des interlocuteurs identifiés par des pseudonymes, qu'Akilov présente comme investis d'une autorité au sein de l'EI ou du "califat". Ces conversations écrites sur des messageries cryptées semblaient clairement porter sur la préparation de l'attentat mais l'enquête n'a pas permis d'établir qu'il avait bénéficié de complicités actives. Les services suédois du renseignement (Säpo) continuent leurs investigations pour tenter d'identifier ces interlocuteurs. La Suède, qui n'est pas membre de l'OTAN, a déployé quelque 70 militaires en Irak, basés principalement dans le nord du pays, pour une mission de formation dans le cadre de la coalition contre l'EI. L'attentat de Stockholm avait provoqué un vif débat sur l'incapacité des autorités à faire exécuter les décisions d'expulsion, dans un pays ayant enregistré environ 400.000 demandes d'asile depuis 2012, soit une pour 25 habitants, un record en Europe.

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