Mondial-2018: Clément d'Antibes, le chant du coq

Mondial-2018: Clément d'Antibes, le chant du coq
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Promis-juré, c'est son ultime compétition - après les dernières qui devaient déjà l'être... A 70 ans, Clément d'Antibes compte clore en Russie une longue carrière de supporter emblématique de l'équipe de France, rendu célèbre au Mondial-1998 lorsqu'il emmenait son coq au stade. Clément Tomaszewski aura normalement 250 matches des Bleus au compteur samedi à Lyon (France-Etats-Unis): c'est un robinet à souvenirs, qu'a ouvert l'AFP. . Bravo Dalida "Jusqu'à l'âge de 20 ans, moi, c'était le rugby; j'ai joué à Bergerac", raconte ce natif de l'Algérie, fils d'un père polonais, engagé dans la Légion étrangère, et d'une mère espagnole. Bientôt installé à Antibes et supporter de Nice à partir de 1981. "Daniel Bravo était pré-sélectionné pour aller au Mondial en Espagne. Il n'a pas été retenu. Avec un copain on s'est dit: puisque Dany n'y va pas, on va le remplacer, on y va". Et ils y allèrent... Le premier match, c'était le 16 juin 1982 à Bilbao, au premier tour du Mundial espagnol, Angleterre-France (3-1). "Il y avait Dalida en tribunes, elle avait des kilos de peinture sur la gueule. Le premier but, je ne l'ai pas vu: je prenais une photo de Dalida". "Il y avait beaucoup de monde devant l'hôtel de l'équipe de France. Nous, on fait le tour, on entre par les cuisines et on arrive dans le hall: toute l'équipe était là. Et comme on avait le maillot de Nice, on a fait des photos avec les joueurs". . Cocorico L'image du coq en tribune a rencontré la mythologie de la Coupe du monde 1998. "En janvier 1998, pour l'inauguration du Stade de France, j'avais un coq nain, mais il faisait tellement froid que je l'ai laissé sous mon maillot". "Le 8 juillet 1998 (demi-finale France-Croatie, 2-1), j'ai mis mon coq sous le maillot et l'ai appelé Balthazar en souvenir d'un copain, mort d'une cirrhose. Et il était à la finale de l'Euro-2000. Evidemment, ce n'était pas toujours le même". "La finale arrive. Corner, but de Zizou; corner, but de Zizou. Il y a eu moins d'émotions que pour la demi-finale. Après le match on voit Pires, à cinq mètres de nous, avec la Coupe du monde: là, on a réalisé". . Voyages voyages Quarante et un pays visités dans sa vie de supporter - "j'y inclus la Réunion". Avec des anecdotes piquantes. "En 2011, je suis rentré de Porto Alegre avec un bacille, je suis resté deux jours en +réa+, en soins intensifs. J'avais mangé des coeurs de poulet dans un barbecue de camping. C'était pas hygiénique? Ouais mais c'était pas cher..." Au Brésil encore, pour le Mondial-2014, les conditions de logement étaient particulières. Dans son auberge de jeunesse, "certains rentraient bourrés, dégueulaient dans la chambre... Moi, j'allais dormir dans le parc à côté". Aux îles Féroé - d'abord confondues avec les Fidji - "le joueur qui jouait contre l'équipe de France, on le retrouve à l'hôtel, il nous a payé des coups à boire!" C'était moins drôle en Biélorussie, dans un bar à Minsk: "On voit six malabars, tatouages nazis aux bras, entrer dans le bar, la porte se fermer... On se dit ouh là là... Je paie la tournée de bière, à 20 centimes, pour éviter les problèmes. Et là, ça s'est détendu". . Mondial-2018 Il s'entend particulièrement bien avec Adil Rami et Blaise Matuidi. Les Bleus à cette Coupe du monde? "Le supporter dit (en montrant l'étoile du maillot bleu): elle vient là, la deuxième étoile. Le citoyen dit: sortons déjà du premier tour". "Les plus belles pages de l'équipe de France, c'est quand il y avait un capitaine: Platini, qui avait un périscope, Deschamps, un meneur, Zidane... Aujourd'hui il n'y a pas de TGV, seulement des petites locomotives. Peut-être Matuidi, oui, lui il peut les booster..." Derrière la bonhomie franchouillarde, être Clément d'Antibes, qui travaillait comme plâtrier à l'hôpital avant sa retraite, ça demande une grande organisation, à lui et son association, même si la Fédération (FFF) donne un coup de main pour les billets. "Dès le soir du tirage au sort et les deux jours suivants, je suis allé sur internet et j'ai pris mon avion aller-retour avec option, avec départ le 13 juin et retour le 17 juillet". Il débourse "1100 euros pour sept matches" et "400 euros pour les 34 nuits ; "à Moscou, je paie 3 euros la nuit en auberge de jeunesse, avec lits superposés". Il prendra souvent le train: "Moscou-Kazan 13 heures, Kazan-Ekaterinbourg 13 heures, Ekaterinbourg-Moscou 23 heures! Après, ce sera l'aventure". Et question contrôles de sécurité, il sait à quoi s'attendre après avoir découvert "Saint-Pétersbourg sous la neige" en mars (Russie-France, 1-3). "Non, je n'emmènerai pas le coq". . Au musée Avant la parution d'un livre prévue pour l'après-Mondial, Clément d'Antibes est déjà entré au musée. Le 28 février 2016, il est invité à l'inauguration du Musée de la Fifa, à Zurich, pour y exposer, contre une petite somme, quelques objets de sa monumentale collection personnelle - "je garde tout, au grand désespoir de ma femme". "J'avais acheté une coupe en bois à Marseille, le 4 juillet 1998, faite par des Hollandais, ils faisaient ça à la serpette. Mon fils Christophe est né un 4 juillet. Elle a été signée par 13 champions du monde. Le musée m'a pris aussi mon premier billet de 1982. Je suis exposé à côté d'Albert Camus!"

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