Mondial 2018 et droits TV: les Egyptiens râlent mais adoptent beIN

Mondial 2018 et droits TV: les Egyptiens râlent mais adoptent beIN
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Les Egyptiens n'auront d'autre choix que de regarder sur beIN les matches des Pharaons, en lice pour la première fois depuis 28 ans en Coupe du monde, malgré la grogne contre des abonnements jugés prohibitifs. Dans un pays de 97 millions d'habitants, à l'inflation galopante et où le salaire moyen ne dépasse pas les 200 euros, l'abonnement à beIN concerne les amateurs de sports aisés, mais aussi les cafetiers désireux d'attirer la clientèle. Pour avoir accès aux compétitions internationales sportives les plus prestigieuses dont beIN détient l'exclusivité, un Egyptien doit débourser 1.630 livres (78 euros) pour un décodeur et au moins 2.280 livres (109 euros) pour un abonnement annuel. Dans les cafés où la fumée des chichas se mêle à l'effervescence bruyante des jeunes supporteurs les soirs de matches, un écran branché sur beIN est un atout majeur. - Récriminations - "Ces téléspectateurs sont nos clients", se réjouit Ahmed Ibrahim, 40 ans, propriétaire d'un café dans le centre du Caire, jugeant cet abonnement "incontournable". Yeux clairs et cheveux en bataille à la Mohamed Salah, l'attaquant et héros national, Magdi Arafa, un étudiant de 19 ans se dit obligé de se rendre dans ces cafés pour admirer les Pharaons sur la pelouse. "Je veux regarder l'équipe de mon pays et je suis obligé de payer des milliers de livres juste pour voir un match?", s'agace-t-il, attablé avec ses amis. Certains fans, dont le nombre est difficilement traçable, ont trouvé la parade en se branchant sur les sites illégaux de streaming piratant beIN. La justice égyptienne a condamné cette année beIN à deux amendes de 18 millions d'euros pour "violation de la loi" sur la concurrence. L'Egypte, avec l'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats, a rompu ses relations diplomatiques avec Doha l'année dernière, l'accusant de soutenir le terrorisme. En Egypte, les matches de la Coupe du monde seront accessibles via un bouquet spécial d'une valeur 2.052 livres (97 euros), un peu moins pour les abonnés. Ce supplément provoque l'ire de ces derniers. "C'est l'équivalent d'un salaire de beaucoup de gens en Egypte", lance furieusement Mahmoud Ibrahim, commerçant de 30 ans. "La soirée sur l'Egypte inaugure la couverture spéciale consacrée aux équipes arabes sur beIN" pour le mondial 2018, a indiqué beIN dans un communiqué transmis à l'AFP, sans répondre à des questions sur les prix et le nombre d'abonnés du groupe en Egypte. Dans une boutique du Caire, les clients se succèdent pour souscrire à ce bouquet spécial. Son propriétaire, Mahmoud Mostafa, confirme les récriminations des clients. Selon lui, les prix sont particulièrement bas en Egypte et ne diffèrent pas beaucoup de ceux appliqués pour la Coupe du monde 2014. "La différence c'est la valeur du dollar qui a fait augmenter le prix", souligne-t-il toutefois à l'AFP. Plongée dans une crise économique inédite, l'Egypte a dévalué sa monnaie en novembre 2016, entre autres réformes, pour bénéficier du soutien du FMI. Résultat: la livre a perdu la moitié de sa valeur par rapport au dollar. - Retransmissions publiques - De leurs côtés, les autorités ont échoué à obtenir des droits de diffusion des matches des Pharaons au bénéfice de la télévision d'Etat, pour contrecarrer le monopole de la chaîne qatarie. "Aucun match" ne sera retransmis sur les chaînes gratuites égyptiennes, a annoncé fin mai le ministre de la Jeunesse et des Sports Khaled Abdelaziz, deux mois après avoir assuré que les négociations étaient en bonne voie. A défaut de matches en libre accès, le ministère a annoncé des retransmissions publiques dans les plus de 5.000 centres de jeunesse et autres clubs placés sous son autorité. "Le ministère a conclu un accord avec la société CNE (qui représente beIN en Egypte) pour qu'elle offre un abonnement aux chaînes à des prix moindres" au bénéfice de ces établissements, a déclaré à l'AFP Mohamed El Kourdy, responsable des affaires techniques au ministère de la Jeunesse et des Sports. Le groupe beIN est également sous le feu des projecteurs dans les autres pays arabes en tension avec Doha. Il a indiqué mardi ne pas être arrivé à un accord avec l'Arabie saoudite sur la retransmission des matches du Mondial. En revanche, un accord a été conclu la semaine dernière aux Emirats arabes unis pour restaurer l'accès aux chaînes, momentanément suspendu.

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