Voile: Eric Tabarly, à jamais le premier

Voile: Eric Tabarly, à jamais le premier
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Le 13 juin 1998, Eric Tabarly disparaissait, emporté par la mer. Vingt ans plus tard, son âme de précurseur continue de souffler sur une nouvelle génération de marins brillants et révolutionnaires, capables de +voler+ avec leur bateau. Comme l'avait imaginé Tabarly, première grande star de la voile. "Si je fais (ce) métier, c'est en grande partie grâce à lui, même si je n'ai pas navigué avec lui, j'ai commencé la course au large quelques années après sa disparition. Je me rends compte aujourd'hui qu'il est un peu partout, dans nos bateaux. Il a été un inventeur assez prolifique", souligne à l'AFP, le trentenaire François Gabart, auteur d'un record du tour du monde en solo dans un temps canon de 42 jours. Gabart, qui n'avait que 29 ans quand il a bouclé en grand vainqueur le Vendée Globe 2012/2013, est l'un des maîtres d'oeuvre d'une catégorie récente de bateaux, les Ultim, des maxi-trimarans équipés de foils, ces appendices qui élèvent le bateau au-dessus de l'eau pour filer tel un bateau +volant+. Ce concept, qui paraît encore incroyable, est né dans l'esprit de Tabarly. En 1980, à bord de son multicoque à foils Paul Ricard, il bat le record de la traversée de l'Atlantique Nord (10 j 5 h) qui tenait à l'époque depuis 75 ans ! (Il avait été établi en 1905 par l'Américain Charlie Barr en 12 jours sur une goélette tenue par 50 hommes). - Visionnaire - "Les foils, c'est quand même le sujet qui nous concerne aujourd'hui de manière très importante sur nos projets. Ca révolutionne la course au large et à l'origine, le premier à y croire fortement, c'est Eric. Il était un peu en avance sur son temps. Il a été visionnaire là-dessus. Pour moi, c'est lui qui a lancé tout ça, le premier à avoir parié sur du multicoque à foils", relève Gabart. Tabarly était un créatif. Il s'est constamment investi dans l'élaboration de bateaux innovants, la série des Pen Duick. "Ses bateaux, le (Pen Duick) 2, 4 et 5, ont marqué leur temps. Eric a fait avancer le schmilblick. Chacun de ses Pen Duick correspondait à un règlement de l'époque. Il a beaucoup transformé ses bateaux aussi. Sur le 6, il a mis une quille en uranium appauvri, c'était une vraie révolution. C'était toujours dans un esprit de compétition", raconte Loïck Peyron, qui a été un temps son rival sur l'eau. La compétition, c'est également la dimension que Tabarly a amené dans la course au large, en enlevant en 1964 la Transat anglaise, son premier fait d'arme. Et qui inspire aujourd'hui les meilleurs marins du monde comme Armel Le Cléac'h. "Son humilité, sa préparation physique, c'était quelqu'un de posé, j'essaie de m'en servir, ça me correspond. De temps en temps, quand les choses peuvent déborder, je me dis: +rappelle-toi Tabarly, il était comme ça+. C'était quelqu'un qui ne parlait pas beaucoup, mais la façon dont il évoquait la mer, les bateaux, sa passion, ça me plaît. Moi, c'est une passion d'être en mer", explique Le Cléac'h, vainqueur du dernier Vendée Globe 2016/2017, et à la barre d'un Ultim dernier cri. - Une espèce d'esprit - Le Cléac'h, qui avait 21 ans au moment de la disparition du marin, habite dans le même village que Tabarly. Il a pu aller dans la maison du héros français, lors de dîners organisés par sa veuve, Jacqueline. Il n'a pas oublié l'émotion qu'il a ressentie la première fois qu'il est entré dans la maison de Eric Tabarly. "Tu te dis: +Pfiou quand même quoi !+ Et puis, tu as les photos, les trophées, c'est génial. C'est un musée. Et tu sens qu'il y a une espèce d'esprit. Tu as l'impression qu'il est un peu là", confie Le Cléac'h. Alan Roura, lui, n'avait que cinq ans quand Tabarly est mort. Le Suisse, qui a réussi l'exploit de boucler son premier Vendée Globe (2016/2017) à seulement 25 ans, s'est nourri de cet "emblème mondial de la mer", qui a descendu les Champs Élysées en 1976 après avoir remporté la Transat anglaise pour la deuxième fois. "Beaucoup de gens font rêver aujourd'hui, mais ils ne feront jamais rêver comme Tabarly. A l'époque, il y avait cette force de pouvoir montrer au monde ce qu'était la voile et ce qu'était la performance sans communication et, aujourd'hui, on ne peut plus faire ça", dit Roura, qui se prépare pour la Route du Rhum en novembre. "Ca fait rêver de voir un François Gabart qui gagne tout ce qu'il touche. C'est un seigneur des océans, quelqu'un d'incroyable. Mais on n'a pas les yeux qui brillent comme avec ce bonhomme. Tabarly, c'est différent", conclut-il.

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