Face à l'inexorable chute du peso, l'Argentine change le gouverneur de sa banque centrale

Face à l'inexorable chute du peso, l'Argentine change le gouverneur de sa banque centrale
Par AFP
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Malgré des mesures choc et un accord avec le Fonds Monétaire international (FMI) pour un nouveau plan d'austérité, le cours du peso poursuit son inexorable chute en Argentine, poussant le gouvernement à changer le gouverneur de la banque centrale (BCRA). Selon un communiqué officiel du gouvernement, Federico Sturzenegger a présenté jeudi sa démission au chef de l'Etat, après une nouvelle chute du peso de 6% face au dollar, en une seule journée. Il cède sa place à la tête de la BCRA à l'actuel ministre des Finances Luis Caputo. Les multiples traitements de choc - hausse considérable des taux d'intérêt et vente de réserves de devises - n'arrivent pas à enrayer la spirale de dépréciation qui frappe le peso, dont le cours a perdu 30% face au billet vert depuis avril. Pour stabiliser son marché des changes, la troisième économie d'Amérique latine s'est donc résolue à appeler au secours le FMI. Mais la confirmation d'un prêt de 50 milliards de dollars accordé par le Fonds monétaire international à l'Argentine, n'a pour l'heure pas suffi à calmer les marchés. Buenos Aires compte sur l'institution pour endiguer la crise de devises qui a fait tomber de 10 milliards de dollars les réserves de change de la banque centrale, à 49 milliards. "Même avec l'accord conclu avec le FMI, l'offre de devises reste faible. Il faut le mettre en perspective dans un marché mondial avec des taux d'intérêt en hausse qui nous frappent car nous faisons partie des pays les plus vulnérables", regrette l'économiste Amilcar Collante du centre d'études économiques du Sud, dans le quotidien La Nacion. - Inflation de 27%, croissance à 0,4% - L' "accord de confirmation" (Stand-by agreement) passé avec le FMI, dont les modalités ont été dévoilées jeudi comprend une aide de 50 milliards de dollars, dont la première tranche de 15 milliards sera versée après le 20 juin et le feu vert définitif de l'institution. La moitié de ce premier décaissement financera le déficit créé entre juillet et septembre et l'autre moitié doit permettre de renflouer les réserves de la banque centrale, précise le gouvernement. Un "accord de confirmation" peut durer jusqu'à trois ans maximum mais il couvre le plus souvent une période de un à deux ans. Il doit être remboursé dans les trois à cinq ans suivant le déboursement. Mais cet accord ne se fait pas sans contrepartie puisque le gouvernement argentin s'est engagé à atteindre l'équilibre fiscal et de ramener son déficit à zéro en 2020 en "réduisant les dépenses publiques pour les ramener à des niveaux adéquats et soutenables". L'Argentine s'est néanmoins engagée à ne pas couper dans ses programmes d'aide sociale. Le gouvernement compte éviter d'ajouter une crise sociale au marasme économique dans un pays qui garde un mauvais souvenir du FMI, nombre d'Argentins estimant que l'institution est en partie responsable de la crise économique de 2001 et du défaut de paiement qui s'en était suivi. La cure d'austérité s'accompagnera notamment d'une maîtrise des salaires qui risque d'accentuer le mécontentement croissant de la population. En concluant ce pacte avec le FMI, le gouvernement a reconnu le risque de ralentissement de l'économie, sans parler de récession, et prévenu que l'inflation serait plus élevée que prévu. Elle s'élèvera cette année à 27% - largement au-dessus de l'objectif de 10% initialement fixé par les autorités - et le gouvernement s'est fixé comme objectif de la faire redescendre à 17% pour 2019, 13% pour 2020 et 9% pour 2021. Le gouvernement Macri s'est également dit "complètement engagé (à maintenir) un taux de change flexible déterminé par le marché" et à "limiter les ventes de devises internationales aux périodes où il y a un clair dysfonctionnement du marché". L'Argentine s'attend à une croissance comprise entre 0,4% et 1,4% en 2018, loin des 3,5% prévues. "La volatilité des marchés financiers, la sécheresse qui a touché le secteur agricole et la montée des prix mondiaux de l'énergie affectent l'économie", pointe le gouvernement.

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