Mondial-2018: Jaime Penedo, l'universitaire complexé du Panama

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A la différence de beaucoup de ses coéquipiers issus de milieux défavorisés, le gardien du Panama Jaime Penedo a poursuivi des études universitaires. A cause de cela, il a longtemps pensé qu'il n'était pas fait pour le football. Penedo est considéré aujourd'hui comme le meilleur portier de l'histoire du football panaméen. Derrière le milieu Gabriel Gomez, il est désormais le joueur ayant disputé le plus de matches sous le maillot rouge de la "Sele" (131). Il est en outre l'un des rares Panaméens à évoluer en Europe, en l'occurrence au Dinamo Bucarest. Mais compte tenu de ses origines sociales - et de son gabarit fluet (70 kilos pour 1,83 m) - il a longtemps nourri des complexes par rapport à ses coéquipiers. En Russie, c'est pourtant lui qui portera les espoirs du Panama. "Le football n'appartient à personne, pas à un quartier ou à une classe sociale en particulier. Il appartient à tout le monde. C'est simplement une question d'attitude et de volonté d'aller de l'avant", affirme-t-il aujourd'hui comme pour se justifier, dans un livre recueillant ses mémoires et intitulé "N'abandonne jamais". "Je suis fier de ce que mon pays a accompli. Nous avons tous appris que le football, c'est l'union, c'est la joie, c'est gagner et se prendre dans les bras, c'est perdre et souffrir, c'est la passion qui nous unit ", observe-t-il. - "Le chat" - Reversé dans le groupe de la Belgique, de l'Angleterre et de la Tunisie, le Panama est bien conscient que, pour sa première dans un Mondial, sortir de sa poule serait une énorme surprise. Mais en Russie, l'objectif ne sera pas seulement de ne pas perdre. Pour rivaliser avec les meilleures nations, le Colombien Hernan Dario "El Bolillo" Gomez compte s'appuyer sur la solidité de sa défense et en particulier sur Jaime Penedo, aussi persévérant et méthodique sur les terrains qu'en dehors. Surnommé "le chat" ou "San Penedo" en raison de ses parades spectaculaires, il est aussi un obsédé de la préparation physique et de la nutrition. "Tu as un poids (de forme), tu dois le maintenir. Un kilo de plus peut faire la différence", explique ce spécialiste des penalties, également réputé pour son agilité et ses réflexes. A 36 ans, il s'apprête à prendre part à la compétition la plus importante de sa vie, lui qui se doute bien qu'il est trop tard pour faire carrière dans un grand club européen. Sa chance d'évoluer dans un championnat majeur, il l'a pourtant déjà eue. - "Le football européen crame les joueurs" - A 24 ans, alors qu'il joue dans le championnat panaméen, il est transféré à Cagliari en première division italienne. Mais un problème physique l'empêche de disputer le moindre match et il atterrit dans l'équipe B d'Osasuna, en troisième division espagnole. Et ce n'est pas une grande réussite... Il décide finalement de retourner en Amérique latine après seulement une saison en Espagne (2006-2007). "Le foot européen crame les joueurs, par l'intensité, la concentration et le stress des matches. Il faut des résultats, la direction te met la pression, les fans te mettent la pression", a-t-il raconté cette semaine dans un interview à la chaîne panaméenne TVMax. De retour en Amérique, il s'offre alors quatre titres de champion du Guatemala avec le Municipal. Puis sa prestation lors de la Gold Cup 2013, où il est élu meilleur gardien du tournoi, lui ouvre les portes de la Major League Soccer (MLS). Son bilan dans le championnat américain: deux saisons avec le Los Angeles Galaxy et un titre de champion en 2014. Mais il estime que son contrat ne lui permet pas de subvenir aux besoins de sa famille. Il quitte donc la MLS et se retrouve au Costa Rica, au Deportivo Saprissa, un club qui lui sert de tremplin pour retenter l'expérience européenne. Bien mieux préparé pour son deuxième passage en Europe, il commente : "Aujourd'hui, je réalise beaucoup de choses que je ne comprenais pas à l'époque sur le football européen". Une capacité d'analyse qui lui a permis de disputer l'Europa League la saison dernière avec le Dinamo Bucarest.

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