Mondial-2018: à Bronnitsy, comme un parfum de Knysna pour l'Argentine

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Et si c'était leur Knysna? Rumeurs de tensions entre joueurs et sélectionneur, instances aux abois et résultats sportifs pathétiques... Les similitudes existent entre la catastrophique Coupe du Monde 2010 de l'équipe de France et celle qu'est en train de réaliser l'Argentine en Russie. Les Argentins parleront-ils dans dix ans de Bronnitsy, comme les fans de foot français soupirent encore à l'évocation du nom de Knysna? Cette ville d'Afrique du sud a donné son nom au plus grand scandale du football hexagonal, quand les Bleus, sous les yeux du monde entier, avaient décidé une grève de l'entraînement. - Vives tensions? - La paisible Bronnitsy, 20.000 habitants, un lac parfait pour la pratique de l'aviron et la Moskova toute proche pour la pêche, n'a pas encore assisté à de telles extrémités. Mais des signaux inquiétants clignotent depuis plusieurs semaines, et beaucoup plus intensément depuis la correction infligée par la Croatie (3-0) jeudi à Nijni Novgorod. Plusieurs médias argentins font ainsi état de vives tensions entre les cadres de l'équipe, dont l'incontournable Lionel Messi ou le vétéran Javier Mascherano, et le sélectionneur Jorge Sampaoli, alors que l'Argentine joue sa survie au Mondial contre le Nigeria mardi. En 2010, et s'il refuse de dresser un parallèle entre Knysna et Bronnitsy "faute de savoir ce qu'il se passe à l'intérieur", l'ancien attaché de presse de l'équipe de France François Manardo a vite observé que "les vibrations n'étaient pas bonnes". Parmi les motifs d'inquiétude, "les tensions avec le sélectionneur" et une "communication interne totalement biaisée entre président et sélectionneur". "Il y a une expression assez juste qui veut que quand le poisson pourrit, ça commence par la tête. Ca résume assez bien le délitement d'une autorité au sein d'un groupe", explique à l'AFP celui qui a publié le livre "Knysna" en 2014. A cette époque, poursuit-il, la "Fédération française est faible, notre management est faible". La situation argentine n'est pas si éloignée: l'AFA sort de quatre années éreintantes depuis la mort de son "parrain" de président, Julio Grondona, au pouvoir de 1979 à 2014, entre révélations sur des scandales financiers et luttes intestines pour le pouvoir. Claudio Tapia, président d'un club de 3e division argentine, n'a pris ses fonctions de président que fin mars 2017, après une mise sous tutelle de la Fifa. "Quand on est faible, les autres le ressentent, et les joueurs de foot encore plus parce qu'ils sont entraînés, depuis tout jeune, à sentir la faiblesse de leur adversaire", observe encore François Manardo, aujourd'hui consultant sur BFM/RMC Sports. - "Soutenir ce groupe" - Or, il n'a pas pu échapper aux Mondialistes albicelestes que Sampaoli a été fragilisé après la déroute croate. Le sélectionneur a malgré tout été conforté par Tapia, qui en a appelé dimanche à l'union sacrée: "nous demandons (aux supporters) de soutenir ce groupe, ce staff technique et ce rêve, parce que nous devons nous qualifier". L'explication de ce maintien en poste, alors que les joueurs demandaient selon certains médias un remplacement par le manager de la sélection Jorge Burruchaga, champion du monde 1986, pourrait toutefois être plus pécuniaire que sportive. Un licenciement de "Sampa", qui a paraphé en juin 2017 un contrat de cinq ans, coûterait très cher à l'AFA. "La relation avec le sélectionneur est totalement normale", a toutefois assuré dimanche le vétéran argentin Javier Mascherano, histoire d'éteindre l'incendie. "Évidemment, quand nous sentons un certain malaise, nous en parlons" avec Sampaoli, "parce que sinon nous serions des hypocrites". "Nous devons nous unir, exprimer nos opinions, faire tout ce qui est possible pour que l'équipe prépare le match dans les meilleures conditions possibles". En 2010, les déclarations d'intention des Bleus n'avaient pas été suivies d'effet lors du dernier match de pole, perdu 2-1 contre le pays hôte, l'Afrique du Sud. Un destin équivalent attend-il cette Albiceleste tout sauf sereine? "On arrive presque à le souhaiter, que quelque chose tape une bonne fois pour toute dans la fourmilière", confiait avant la compétition le spécialiste du football sud-américain et responsable du site Lucarne Opposée, Nicolas Cougot. En France, la crise déclenchée par Knysna a permis un rebond du foot français. "Mais en Argentine, on ne sait jamais ce que ça pourrait donner ensuite", observait toutefois ce grand amoureux du foot argentin. "Je ne suis pas sûr qu'une crise type Knysna soit la solution qui convienne à l'Argentine". Reste à savoir de quoi Bronnitsy sera le nom.

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