Migrants: fin de l'odyssée du Lifeline à Malte

Migrants: fin de l'odyssée du Lifeline à Malte
Par AFP
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Les 233 migrants du navire humanitaire Lifeline ont débarqué à Malte après un périple d'une semaine en Méditerranée qui a provoqué des tensions en Europe. L'Odyssée de ce navire illustre le défi migratoire qui sera au coeur du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles. Le bateau, affrété par l'ONG allemande du même nom, s'est amarré mercredi soir dans le port de La Valette, où il a débarqué les migrants qu'il a secourus au large de la Libye. Au total huit pays européens accueilleront certains de ces migrants : Malte, Italie, France, Espagne, Portugal, Luxembourg, Belgique et Pays-Bas. Mais, a précisé le Premier ministre maltais Joseph Muscat, ils seront d'abord tous contrôlés et seuls "les véritables demandeurs d'asile" auront droit à une "protection", tandis que les "procédures seront immédiatement lancées pour rapatrier ceux qui n'y ont pas droit". Le secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à la Migration Theo Francken a ainsi posé ses conditions: "Nous sommes un partenaire européen loyal et nous aiderons Malte, MAIS : - il doit s'agir d'une opération unique - Maximum 15 personnes - Des nationalités avec un haut taux de reconnaissance (à l'asile ou la protection internationale)", a-t-il averti sur Twitter. Alors que le dossier des migrants empoisonne les relations entre Paris et Rome, l'exécutif américain a annoncé mercredi soir que le nouveau chef du gouvernement italien Giuseppe Conte serait reçu le 30 juillet par le président Donald Trump, qui avait loué un dirigeant "très ferme" sur l'immigration. Le président français Emmanuel Macron, venu mardi rencontrer le pape au Vatican, a semblé jouer l'apaisement en acceptant que son pays accueille une partie des migrants du Lifeline. - "Cynisme terrible" - M. Macron a même rejoint mardi certaines critiques de Rome sur le rôle des ONG en Méditerranée. Pour lui, l'ONG allemande Lifeline "est intervenue en contravention de toutes les règles", en refusant de remettre aux garde-côtes libyens les migrants secourus. A la fin, "on fait le jeu des passeurs. (...) C'est d'un cynisme terrible", a poursuivi le président français. L'ONG, de son côté, a souligné que "le seul ordre auquel le bateau a refusé d'obéir est celui de remettre ces personnes aux prétendus garde-côtes libyens, car cela aurait été en contravention avec la Convention de Genève sur les réfugiés et donc criminel". L'Italie, qui a vu débarquer quelque 700.000 migrants sur ses côtes depuis 2013, estime ne pas avoir été suffisamment soutenue par ses partenaires européens sur la question migratoire. Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a confirmé mercredi devant les députés qu'il présenterait jeudi au Conseil européen de Bruxelles une série de propositions. Parmi elles figurent le renforcement des frontières extérieures européennes, l'affirmation du principe selon lequel les navires qui abordent sur les côtes italiennes arrivent dans l'UE, ainsi que la création de centres de protection dans les pays de transit. La décision de faire accoster à Malte la navire humanitaire avait été annoncée mardi par l'Italie et la France. "Nous avons cherché cette solution, l'idée a été proposée ce dimanche sous l'autorité du président (de la Commission européenne Jean-Claude) Juncker", a précisé M. Muscat. Un important dispositif de sécurité s'est mis en place mercredi autour du LifeLine à quai, où les autorités maltaises devaient commencer les examens médicaux et les formalités concernant ces migrants. Leur odyssée prend fin après presque sept jours passés en mer, dont plusieurs dans des conditions sanitaires fortement détériorées. Trois femmes et leurs enfants ont ainsi été conduits à l'hôpital à peine le bateau amarré à quai. Le navire avait fait savoir que "de nombreuses personnes à bord" souffraient "de mal de mer" et que trois se trouvaient à l'infirmerie, selon les autorités maltaises. Le bateau devrait être mis sous séquestre pour les besoins d'une enquête ouverte à l'encontre de son capitaine, coupable selon M. Muscat d'avoir "agi contre les lois internationales et ignoré les directives des autorités italiennes". Le capitaine est apparu mercredi soir, sous les applaudissements et les embrassades des membres de l'équipage, a constaté un journaliste de l'AFP. Il a ensuite été conduit au quartier général de la police maltaise pour être interrogé, selon un communiqué du gouvernement. "Finalement, le Lifeline est entré au port ! Faites vos dons maintenant pour nos prochaines missions", s'est réjouie l'ONG allemande sur Twitter.

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