Yémen: le président exige le retrait des rebelles de la province de Hodeida

Yémen: le président exige le retrait des rebelles de la province de Hodeida
Par AFP
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Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi a exigé un retrait des rebelles de toute la province de Hodeida, a indiqué mercredi le gouvernement après des discussions menées à Aden par l'émissaire de l'ONU. La ville portuaire de Hodeida, chef-lieu de la province du même nom, située dans l'ouest du pays en guerre, fait l'objet depuis le 13 juin d'une offensive des forces progouvernementales qui cherchent à en chasser les rebelles chiites Houthis. Encadrées par les Emirats arabes unis, un pilier de la coalition anti-rebelle menée par l'Arabie saoudite, ces troupes ont atteint l'aéroport à la sortie sud de la ville de Hodeida mais ont cessé d'avancer en disant ne pas vouloir mettre en péril la vie des civils dans cette cité de 600.000 habitants. M. Hadi, considéré comme le président légitime du Yémen par la communauté internationale, a exigé un "retrait total de la province de Hodeida, y compris du port", a précisé le gouvernement dans un communiqué reproduit par l'agence Saba après une rencontre du chef de l'Etat avec l'émissaire de l'ONU Martin Griffiths. "Le président a insisté sur la nécessité pour les Houthis de se retirer totalement et sans condition de Hodeida, ou de faire face à une action militaire décisive", a déclaré pour sa part à l'AFP un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat. Le port de Hodeida, sur la mer Rouge, est essentiel pour l'importation des produits alimentaires et de l'acheminement de l'aide humanitaire dans ce pays pauvre de la péninsule arabique ravagé par la guerre depuis 2015. Les Emirats ont eux aussi exigé maintes fois un retrait inconditionnel des rebelles de Hodeida. Une source diplomatique a déclaré que les Houthis avaient accepté de céder le contrôle du port à l'ONU contre le maintien de leur présence dans la ville. Une information qui n'a pas été confirmée par l'organisation internationale. Les Houthis ont pris en 2014 la ville de Hodeida et son port à la faveur d'une offensive d'envergure qui leur avait aussi permis de s'emparer de pans du territoire et de chasser début 2015 de la capitale Sanaa le gouvernement de M. Hadi qui siège actuellement à Aden (sud). L'émissaire de l'ONU, qui s'était entretenu il y une dizaine de jours avec les dirigeants rebelles à Sanaa, avait affirmé que sa priorité était d'éviter une escalade supplémentaire à Hodeida et de revenir à des négociations pour régler le conflit. Le Yémen dépend des importations pour 90% de sa nourriture, et 70% de celles-ci passent par Hodeida. Dans une conférence de presse à New York, Stephane Dujarric, porte-parole du chef de l'ONU, a alerté sur la dégradation de la situation à Hodeida. "Les magasins, boulangeries et restaurants sont toujours en grande partie fermés en raison de l'approvisionnement limité sur le marché", a-t-il déclaré. Citant des humanitaires, il a indiqué que les produits de base étaient devenus rares sur les marchés. "Lorsqu'ils sont disponibles, les prix du blé et de l'huile végétale ont augmenté d'environ 30%, tandis que ceux du gaz de cuisson ont augmenté de 52% au cours de la semaine dernière", a-t-il. L'électricité est coupée dans la plupart des quartiers de la ville, et des pénuries d'eau conjuguées à des problèmes d'assainissement font craindre, selon lui, une épidémie de choléra. Depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition sous commandement saoudien au Yémen, le conflit a fait près de 10.000 morts et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", avec des millions de personnes au bord de la famine, selon l'ONU.

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