Tour de France: "Que la course soit emballante !", souhaite Christian Prudhomme

Tour de France: "Que la course soit emballante !", souhaite Christian Prudhomme
Par AFP
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Christian Prudhomme, qui a choisi le parcours du Tour de France 2018, explique l'avoir conçu pour avoir la course la plus emballante, avant le départ de Vendée fixé samedi. Le directeur du Tour, qui s'est exprimé lundi sur l'affaire Froome, revient pour l'AFP sur les priorités, le champ d'action, le risque de surenchère, dans la plus grande course du monde. QUESTION: Quel est le rêve de l'organisateur ? REPONSE: "C'est d'avoir la course la plus haletante possible dans le plus beau des décors." Q: Et ses limites ? R: "On fait avec la géographie de la France. A l'ouest de la diagonale du Pays basque à l'Alsace, il n'y a pas de montagne. Or il y a la Vendée, la Bretagne, la Normandie, le Nord... On a énormément travaillé ces dernières années pour densifier la première semaine, chercher les arrivées en bosses, jouer avec le vent, remettre les pavés au goût du jour après vingt ans de quasi-absence." Q: Quel est le plus important au moment de choisir le parcours ? R: "Le principe, c'est la variété et la beauté des décors de notre pays. Ces dernières années, nous n'avons jamais fait plus de deux étapes de plaine consécutives pour un sprinteur. On joue aussi beaucoup plus sur les distances: 220 kilomètres avec trois cols le jour de Bagnères-de-Luchon, 65 kilomètres le lendemain. On a commencé en 2011 avec l'étape de l'Alpe d'Huez mais Jacques Goddet et Félix Lévitan (anciens directeurs du Tour) ont fait ça avant nous." Q: Comment faire pour pimenter la course ? R: "Ce que nous pouvons faire, c'est par petites touches. Avoir un coureur en moins et passer de neuf à huit par équipes, jouer avec les largeurs des routes comme dans l'étape de Quimper... Il n'en reste pas moins vrai que la formule est toujours vraie: les organisateurs proposent, les coureurs et les équipes disposent." Q: Leurs intérêts divergent... R: "Pour les équipes, seule la victoire est jolie, selon le mot de Michel Malinovski. Mais, pour nous, l'objectif est que la course soit emballante ! Qu'il y ait du suspense, des retournements de situation... Pour les équipes, il n'y a que le vainqueur qui compte, pour nous c'est la course quel que soit le vainqueur. En sachant que les coureurs et les équipes sont de plus en plus professionnels, par exemple sur les pavés. En 2010, l'étape est formidable avec les meilleurs coureurs de pavés et de grands coureurs de courses par étapes. Cinq ans plus tard, quarante coureurs finissent ensemble. D'où l'explication des kilomètres supplémentaires cette année !" Q: Faut-il donc aller toujours plus loin ? R: "On n'ira jamais dans la surenchère. A l'arrivée de l'étape dantesque des pavés en 2014, Vincenzo Nibali qui était pourtant le grand bénéficiaire de la journée m'avait dit "quelle journée !". Un spectateur m'avait demandé pourquoi ne pas arriver deux kilomètres plus loin au bout de la trouée d'Arenberg. Je lui avais répondu: 'nous sommes responsables, on ne peut pas faire n'importe quoi'." Q: Au nom de la sécurité ? R: "C'est notre obsession. Les plus grosses chutes de ces dernières années, dans l'étape de Metz en 2012, dans celle de Huy en 2015, ont eu lieu à chaque fois en ligne droite. Autrefois, une route large était plutôt un élément de sécurité. Aujourd'hui, c'est plutôt le contraire." Q: Des médias étrangers évoquent régulièrement un parcours fait pour les coureurs français... R: "Julien Jurdie (directeur sportif de Bardet) avait dit l'an dernier espérer un parcours fait pour les coureurs français. Il n'en est pas question. Si un Français gagne le Tour, ce ne sera pas un Tour au rabais. S'il y a moins de contre-la-montre, c'est qu'ils ont tendance à complètement scléroser la course, c'est ça mon problème, pas que les Français soient moins bons dans l'exercice." Q: Votre position a-t-elle évolué au sujet des oreillettes et des capteurs de puissance ? R: "Aujourd'hui ce sont plus les capteurs de puissance qui me semblent importants. Je n'ai pas à me prononcer sur les entraînements parce que les coureurs et les équipes en savent beaucoup mieux que moi sur le sujet mais, pour moi, ça ne devrait pas exister en course. Il faut qu'à un moment la tactique, la science de la course, la roublardise, la ruse, puissent jouer. Le bluff fait partie du sport."

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