En Autriche, le président iranien plaide pour la sauvegarde de l'accord nucléaire

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Le président iranien Hassan Rohani, en visite en Europe pour s'assurer des partenariats permettant de contrer le retour des sanctions américaines, a insisté mercredi à Vienne sur sa volonté de sauvegarder l'accord historique sur le programme nucléaire de son pays, aujourd'hui gravement menacé. Cette visite, jugée "d'une importance capitale" par Téhéran pour la coopération entre la République islamique et l'Europe après le retrait américain de l'accord, est assombrie par la récente arrestation d'un diplomate de l'ambassade d'Iran en poste dans la capitale autrichienne, suspecté d'être impliqué dans un projet d'attentat. Quelques heures avant d'accueillir M. Rohani, Vienne a convoqué en urgence l'ambassadeur d'Iran dans le pays et annoncé que l'Autriche allait retirer son statut de diplomate à l'agent mis en cause. "Nous attendons des éclaircissements complets" sur cette affaire, a prévenu mercredi le chancelier Sebastian Kurz lors d'un point presse aux côtés du président iranien, ajoutant que ce dernier lui avait "assuré soutenir" cette démarche. Avec le chef d'Etat autrichien Alexander Van der Bellen, M. Rohani a insisté sur sa volonté de maintenir l'accord obtenu de haute lutte en 2015, signé à Vienne, et supposé empêcher l'Iran d'accéder à l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions qui l'isolaient et étranglaient son économie. - "Equilibrer" contraintes et bénéfices - "Tant que c'est possible pour l'Iran, nous resterons partie à l'accord, nous ne quitterons pas le JCPOA (le sigle officiel de l'accord, ndlr), à la condition que nous puissions aussi en profiter", a déclaré M. Rohani. "Si les autres signataires, hors Etats-Unis, peuvent garantir les intérêts de l'Iran, l'Iran restera dans le JCPOA", a-t-il insisté. En clôture de sa visite à Vienne, M. Rohani doit rencontrer les milieux d'affaires autrichiens, alors que "plusieurs centaines d'entreprises autrichiennes", selon M. Van der Bellen, sont présentes en Iran. Depuis que le gouvernement américain de Donald Trump a dénoncé l'accord nucléaire en mai, il fait planer de lourdes menaces de sanctions sur tous ceux qui voudraient avoir des échanges économiques avec Téhéran. Or l'Iran a besoin de retirer des bénéfices économiques de l'accord, sous la forme d'investissements étrangers, pour garder son économie à flots. "Nous avons besoin d'un équilibre entre nos devoirs et l'hypothèse de restrictions (...) nous espérons des actions décisives en ce qui concerne le commerce et l'économie", a insisté M. Rohani qui, avant l'Autriche, avait eu des entretiens bilatéraux en Suisse. Un message qui était directement adressé aux cinq autres Etats signataires de l'accord nucléaire (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne)n dont les ministres des Affaires étrangères doivent se réunir vendredi à Vienne pour la première fois depuis que Donald Trump a décidé de s'affranchir du pacte ratifié par l'ONU. Pour Téhéran et ces signataires, la mise en cause d'un représentant officiel iranien dans un projet d'attentat en Europe tombe donc au plus mauvais moment. Le diplomate en poste à Vienne, arrêté samedi en Allemagne, pourrait être extradé prochainement vers la Belgique, où sont coordonnées les investigations sur le projet d'attentat, a indiqué le parquet de Bamberg, dans le sud de l'Allemagne, cité par l'agence DPA. En raison de la commission présumée d'une infraction dans un autre pays que celui où il est en poste, son immunité diplomatique ne peut être invoquée, ont indiqué plusieurs sources à l'AFP. - Kurz défend Israël - Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), entité proche des Moudjahidine du peuple, accuse cet homme, troisième conseiller à l'ambassade d'Iran, d'avoir été le "commanditaire" et "principal planificateur" du projet d'attentat. Il est soupçonné d'avoir été en contact avec un couple de Belges d'origine iranienne arrêté à Bruxelles en possession de 500 grammes d'explosif devant servir à attaquer, samedi dernier près de Paris, un rassemblement organisé par les Moudjahidine du Peuple Iranien (MEK), un parti d'opposition interdit par les autorités iraniennes depuis 1981. Des personnalités politiques américaines de premier plan ont participé à ce rassemblement, comme l'ancien maire de New York, aujourd'hui avocat personnel du président américain Donald Trump, Rudy Giuliani. Ulcéré, Téhéran a dit voir dans ces mises en cause une machination destinée à nuire à l'Iran. Mercredi, le ministère iranien des Affaires étrangères a même affirmé que les suspects interpellés en Belgique sont membres des Moudjahidine du peuple. Devant M. Rohani, le chancelier autrichien a par ailleurs jugé "absolument inacceptable la remise en cause du droit d'Israël à exister ou les appels à détruire Israël". "La sécurité d'Israël n'est pas négociable pour nous", a-t-il insisté.

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