Le président indépendantiste catalan en Ecosse pour des discussions historiques

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La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon et le président indépendantiste catalan Quim Torra ont tous deux plaidé en faveur du droit à l'autodétermination à l'occasion de leur première rencontre, mercredi à Édimbourg, en Écosse. "Le conflit devrait toujours se résoudre par le vote, et jamais, jamais, par la violence et la répression", a soutenu le dirigeant catalan. Il a estimé que le référendum d'indépendance organisé en Écosse en 2014 constituait "le meilleur exemple" de l'exercice du droit à l'autodétermination. "Dans l'Europe du XXIe siècle, les problématiques d'autodétermination doivent être traitées par des référendums démocratiques", ont martelé les deux dirigeants dans un communiqué commun. "Les termes de tels référendums devraient être convenus entre chaque partie et recevoir une reconnaissance internationale correspondante". Plus tôt dans la journée, Quim Torra avait rencontré l'ancienne dirigeante catalane Clara Ponsati, qui vit en Écosse mais pourrait être extradée vers l'Espagne pour avoir pris part à la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne l'an dernier. Il a tenu à "remercier le peuple écossais pour sa solidarité, sa générosité, avec Clara". Clara Ponsati, 61 ans, professeure d'économie à l'université de St Andrew (côte est de l'Ecosse), conteste son extradition réclamée par la justice espagnole. Pour le président indépendantiste catalan, l'affaire Ponsati "renforce les liens entre l’Écosse et la Catalogne, deux nations ayant le même objectif, l'indépendance de leurs pays". Selon Michael Keating, professeur à l'université d'Aberdeen, la rencontre entre les deux dirigeants est devenue possible grâce à un retour "à la normale, à un certain degré", de la situation en Catalogne, après la tentative de sécession d'octobre 2017. Indépendantistes catalans et écossais ont de longue date des affinités. Preuve en est le soutien apporté par des centaines de Catalans qui avaient fait le déplacement en Écosse au moment du referendum d'indépendance de 2014, finalement remporté par les partisans du maintien dans le giron britannique (55%). Les nationalistes écossais avaient eux-mêmes manifesté pour la cause indépendantiste catalane l'an dernier et des élus locaux s'étaient rendus en Catalogne. - Luxe de 'précautions' - Nicola Sturgeon avait quant à elle exprimé sa préoccupation quand les forces de l'ordre espagnoles avaient tenté d'empêcher le déroulement du référendum sur l'indépendance de la Catalogne et avaient chargé des manifestants, faisant au moins 92 blessés. Mais elle avait aussi gardé une certaine distance, soucieuse ne pas parasiter les efforts des Écossais en vue d'obtenir l'indépendance de leur région, souligne Michael Keating. Mme Sturgeon agit "avec beaucoup de précaution", ayant à l'esprit qu'il lui faudrait éventuellement compter sur le soutien de l'Espagne si une Écosse devenue indépendante tentait de rejoindre l'Union européenne dans la foulée du Brexit, avance le professeur. L'organisation de cette rencontre a exposé Mme Sturgeon aux critiques de membres du parti conservateur écossais, qui ont évoqué d'anciens propos tenus contre les Espagnols par Quim Torra et que ses détracteurs jugent "xénophobes". "Nicola Sturgeon et (son parti) le SNP aiment à dire qu'ils dénonceraient quiconque utiliserait un langage clivant ou intolérant. Mais tout cela disparaît lorsqu'il s'agit d'autres séparatistes, comme le prouve le tapis rouge déroulé" pour M. Torra, a lancé Maurice Golden, un parlementaire conservateur écossais. D'autres commentateurs ont aussi souligné une diplomatie à géométrie variable dans le fait que Nicola Sturgeon recevait le président indépendantiste catalan, mais qu'elle refusait de rencontrer Donald Trump, qui se rendra en Écosse cette semaine.

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