Les 28 d'accord pour freiner les migrations, pas sur les méthodes

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Les ministres de l'Intérieur des 28 se sont réjouis jeudi de leur consensus pour réduire encore les arrivées de migrants irréguliers, mais sans être d'accord sur les méthodes, parfois radicales comme celles défendues par la présidence autrichienne de l'UE. Leur rencontre "informelle" à Innsbruck (sud de l'Autriche) n'a pas permis d'éclaircir le projet flou de "plateformes de débarquement" en Afrique des migrants secourus en Méditerranée, proposé dans les conclusions du sommet européen sous tension tenu fin juin à Bruxelles. L'idée de "centres contrôlés" dans l'UE pour empêcher les déplacements irréguliers des migrants au sein l'Union reste aussi à préciser alors que ces "mouvements secondaires" sont au cœur de tensions entre Etats membres et de la crise qui a ébranlé la coalition au pouvoir en Allemagne. "Ce n'est que le début de la réflexion, l'idée est d'avoir des propositions plus concrètes pour le sommet informel du 20 septembre à Salzbourg", a justifié une source de la présidence autrichienne. Mais "il y a un consensus très large pour mettre l'accent sur la protection des frontières extérieures", s'est félicité devant la presse le ministre autrichien d'extrême droite Herbert Kickl, hôte de la rencontre. Le commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos, a confirmé à ses côtés que Bruxelles mettrait sur la table à la rentrée un proposition pour faire de l'agence Frontex "une véritable police européenne des frontières extérieures avec 10.000 gardes-frontières déployables d'ici 2020". - Critiques des ONG - Les gouvernements européens "sont déterminés à empêcher les personnes d'atteindre l'Europe à tout prix", tout en connaissant les abus dont elles sont victimes en Libye, ont dénoncé jeudi Médecins sans frontières et SOS Méditerranée. Les deux organisations ont en particulier critiqué les "blocages" de navires de secours d'ONG alors que plus de 600 migrants, dont des bébés, se sont noyés selon elles ces quatre dernières semaines en Méditerranée. Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite) a décidé il y a un mois d'interdire l'accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée, provoquant des bras de fer diplomatiques pour désigner les ports d'accueil de ces navires. A Innsbruck, M. Salvini a aussi dit avoir demandé à ses partenaires "de ne pas diriger vers des ports italiens des navires actuellement en mission internationale". Son homologue français, Gérard Collomb, a lui mis l'accent sur la coopération avec les pays d'origine et de transit des migrants. "La France proposera qu'une grande réunion ait lieu entre ces pays du Sud et les pays de l'UE" pour trouver "une solution commune", a-t-il plaidé. - 'Valeurs et principes' - Si tous les pays de l'UE sont d'accord pour rendre les frontières de l'UE plus étanches, certaines propositions de l'Autriche ne font pas l'unanimité. Herbert Kickl a notamment suggéré qu'à terme il ne soit pratiquement plus possible de demander l'asile depuis le territoire européen, mais seulement depuis des endroits dédiés dans des pays tiers. Vienne suggère aussi de créer des centres hors de l'UE où pourraient être renvoyés les déboutés de l'asile et les migrants économiques, quand il n'est pas possible de les renvoyer dans leurs pays d'origine. "Est-ce que quelqu'un connaît des pays hors de l'Europe, dans la périphérie de l'Europe, qui seraient prêts à accueillir de tels camps? Moi je n'en connais pas", a dit le commissaire européen Dimitris Avramopoulos. Les politiques de l'UE sont "basées sur des valeurs et des principes, nous sommes tous liés par la Convention de Genève", a-t-il ajouté en référence aux obligations internationales relatives aux réfugiés. L'idée de ces centres hors d'Europe "ne devrait pas être discutée entre des Européens civilisés", s'est indigné de son côté le ministre luxembourgeois Jean Asselborn. Le président français Emmanuel Macron avait aussi dit son hostilité lundi à l'idée pour l'UE de "mettre dans je ne sais quel camp à ses frontières ou en son sein ou ailleurs les étrangers" non admis en France. - 'Mouvements secondaires' - La réunion d'Innsbruck a donné l'occasion aux ministres italien et autrichien d'avoir des discussions avec leur homologue allemand Horst Seehofer, qui avait défié l'autorité de la chancelière Angela Merkel sur l'immigration. M. Seehofer a provisoirement levé sa menace de refouler unilatéralement des migrants à la frontière autrichienne, qui risquait de provoquer un effet domino fatal à l'espace Schengen. Mais il veut désormais obtenir des pays comme l'Italie qu'ils acceptent le renvoi de migrants qui y ont été enregistrés avant de se rendre en Allemagne. "Nous sommes en discussions", a dit M. Seehofer jeudi devant la presse, assurant espérer un accord avec Rome d'ici la fin juillet. "Si on résout ce problème" des arrivées en Europe, "alors on peut aussi résoudre les problèmes mineurs internes", a estimé de son côté M. Salvini.

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