Argentine: sprint final pour les pro et anti-avortement

Argentine: sprint final pour les pro et anti-avortement
Par AFP
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A trois semaines du vote définitif des sénateurs sur le projet de loi visant à légaliser l'avortement en Argentine, pays du pape François, partisans et détracteurs jettent leurs dernières forces dans la bataille pour tenter de convaincre les parlementaires. Chef de file de la campagne en faveur de ce texte, déjà adopté par les députés et qui prévoit un droit à l'IVG dans les 14 premières semaines de grossesse, Elsa Schvartzman, 67 ans. Cette sociologue qui enseigne à l'université de Buenos Aires a deux enfants et trois petits-enfants. En face, l'évêque Alberto Bochatey, 62 ans, diplômé en théologie morale et en bioéthique, est en première ligne dans le combat contre l'avortement. Tous deux ont répondu aux questions de l'AFP avant le vote crucial du 8 août qui, en cas d'approbation, ferait de l'Argentine le troisième pays d'Amérique latine a légaliser l'IVG, après l'Uruguay et Cuba. L'avortement est également légal dans la ville de Mexico, mais pas dans le reste du pays. - Les droits, mais de qui? - Le droits "des femmes" ou de "l'enfant qui va naître": ces notions ont été omniprésentes lors des débats qui ont précédé le vote historique des députés à la mi-juin. Le "oui" au projet de loi l'a emporté par 129 voix, contre 125, au terme de 22 heures de discussions, au cours desquelles les divisions entre partis se sont effacées pour laisser place à une discussion passionnée. "On parle là de droits de l'homme, de justice sociale et de santé publique. De morts de femmes que l'on pourrait éviter, de leur santé mais aussi d'enfants qui perdent leur maman. On parle du droit à avoir une vie digne, autonome, de pouvoir choisir en toute liberté. Il est question de justice sociale, car une IVG, ce n'est pas la même chose pour celui qui peut se le payer que pour les autres", explique Mme Schvartzman. Mgr Bochatey de son côté, rappelle que "nous avons le cinquième commandement qui dit +tu ne tueras point+. L'Eglise a pris soin du plus pauvre, faible ou vulnérable et de l'enfant sur le point de naître. On ne peut pas justifier par la loi l'élimination de vies humaines. Au XXIe siècle, on ne peut pas ignorer les recherches sur embryologie et la génétique. Il y a une vie avant l'accouchement". - Le débat public - Au-delà de l'enceinte du Parlement, le débat a gagné les universités, les entreprises et même la rue. "Un des objectifs de la campagne (pro-IVG) était de travailler à un changement culturel. On a réussi beaucoup de choses, notamment ce que l'on appelle la +dépénalisation sociale+, on a réussi à faire parler de l'avortement, qu'il soit au centre des discussions, dans la rue, qu'il cesse d'être tabou, stigmatisant. En ce moment, c'est inévitable" comme sujet, fait valoir Schvartzman. Bochatey, lui, remet en cause la légitimité même du débat public. "Est-ce un crime ou un droit? Les groupes pro-avortement disent que c'est un droit. Mais éliminer une vie humaine, nous sommes beaucoup à dire que c'est un crime. Je ne peux pas débattre sur le fait de savoir si je peux ou non commettre un crime, ce ne serait pas démocratique". - Agressions - Depuis le début des discussions sur l'IVG, les manifestations se sont multipliées dans les deux camps. Les partisans de l'avortement sont reconnaissables à leurs foulards verts, les opposants arborent la couleur bleu ciel. Mais les accusations d'intimidations et d'agressions fusent de part et d'autre. "Des personnes ont été agressées physiquement, des locaux vandalisés, devant d'autres sites, on a retrouvé des inscriptions sur le trottoir. Des camarades ont été attaquées parce qu'elles portaient le foulard vert. Il y a des (agressions) très graves sur les réseaux sociaux", souligne Schvartzman. Mais Bochatey assure qu'"au sein de l'Eglise, aucun évêque n'a menacé personne et surtout pas d'excommunication. Il y a des citoyens de toutes les couleurs (politiques). Si il y a eu des agresseurs et des personnes qui ont peint les églises ou la cathédrale, ils sont du côté des pro-IVG".

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