A Barbuda, la Chine à la rescousse des sinistrés de l'ouragan Irma

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Sur des tambours métalliques, on joue la chanson caribéenne "Guantanamera" et l'air est à la fête pour les habitants de la petite île de Barbuda. Après dix mois de désolation causée par l'ouragan Irma, dignitaires locaux et chinois célèbrent un projet visant à remettre un toit sur plus de 300 maisons endommagées. Les chiffres à Barbuda sont sans appel: après le passage d'Irma le 6 septembre dernier, seules 5% des maisons ont été épargnées et environ 60% de la population s'est retrouvée sans abri. Avec la dévastation des réseaux d'eau et d'électricité, on estime que 220 millions de dollars sont nécessaires pour remettre en état ce territoire de 160 km2, situé au nord de la Guadeloupe. La contribution des Chinois, qui ont financé le projet des toits pour deux millions de dollars, peut paraître dérisoire, mais elle expose Pékin sous un jour positif au moment où des habitants de l'île et des pays voisins, eux aussi sinistrés, se plaignent du manque d'aide venue des Etats-Unis et de l'Europe. Il s'agit d'"un nouveau modèle d'assistance" du gouvernement chinois, a expliqué l'ambassadeur Wang Xianmin lors de la cérémonie dans la ville de Codrington. - "Retour à la maison" - Edith Griffin, qui vient de passer neuf mois sous une tente avec sa famille, se réjouit qu'il soit "si confortable d'être de retour à la maison". Les réparations de son domicile à Codrington ont été achevées la semaine dernière. Même soulagement pour William Beazer, heureux de voir la bâche qui recouvrait sa maison remplacée par de l'acier flambant neuf. Les problèmes restent nombreux avec notamment les débris qui continuent de joncher les rues. "Le problème, c'est qu'il n'y a nulle part où les mettre", explique un homme à ce sujet. Pourtant, même en l'espace de quelques semaines, des progrès tangibles ont été réalisés, explique Kerrie Hall, une porte-parole du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui supervise la réfection des toits. "Les équipes de nettoyage ont fait une différence énorme", a-t-elle affirmé. "Ce qui est fabuleux également, c'est que le moral est revenu." - Mer agitée - Paola Solda, responsable de projet pour le PNUD, explique que l'approvisionnement en matériaux peut être compliqué: "Nous avons eu des mers très agitées, ce qui nous a souvent amené à reporter" des livraisons. Avelyn Thomas, jeune mère de deux garçons de 7 et 10 ans, a maintenant un toit au-dessus de la tête mais toujours pas de fenêtres. Pour se protéger des moustiques, ils dorment pour le moment chez sa mère. Malgré tout, après des mois passés dans un refuge de l'île voisine d'Antigua (les deux îles forment un pays: Antigua-et-Barbuda), ils sont "ravis" de retrouver un environnement familier. Selon Wayde Burton, un responsable local, les habitants sont "très reconnaissants" pour les toits installés par 20 entrepreneurs de l'île, mais il s'alarme de réparations encore à faire à l'hôpital, au commissariat et sur des abris d'urgence anti-ouragan. Ces derniers sont bien opérationnels, affirme toutefois le gouvernement. - La Chine "comble le vide" - Dans ce grand effort de reconstruction, "la Chine a été l'une des premières à répondre" aux appels des autorités, explique le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne. Depuis des années, la Chine accroît sa présence dans les Caraïbes, proposant des prêts, des dons et en investissant dans les routes, les ports, les bâtiments publics ou encore des stades. Les analystes constatent que le départ de nombreux investisseurs américains après la crise économique de 2008 a accéléré ce phénomène. La Chine "comble le vide" laissé par les Etats-Unis, dit clairement M. Browne, alors que son pays a été le premier dans l'est des Caraïbes à s'associer officiellement le mois dernier à la stratégie de développement chinoise. "Je peux garantir que les Etats-Unis ne nous ont pas donné 100.000 dollars après Irma", critique-t-il. L'Agence de développement américaine (USAID) assure avoir versé quant à elle 800.000 dollars pour Antigua-et-Barbuda et la Dominique --sur un total de 21,6 millions de dollars pour l'effort global post-ouragan-- mais ne donne pas de montant attribué à Barbuda seule. Des cinq millions d'euros promis par l'Europe et des trois millions de livres par le Royaume-Uni, l'île n'a pas vu la couleur, déplore encore le Premier ministre. En revanche "le Venezuela, malgré ses problèmes, nous a donné trois millions de dollars, et Cuba, l'un des pays les plus pauvres, nous a donné du riz, du sucre et a affrété un bateau".

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