Brexit: Theresa May a esquivé les députés rebelles mais doit désormais affronter l'UE

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La Première ministre Theresa May a réussi à esquiver les députés rebelles qui menaçaient de la renverser ces dernières semaines mais doit désormais vendre son plan pour le Brexit à la population et à l'Union européenne.

La cheffe du gouvernement a commencé une tournée au Royaume-Uni, avec une première étape en Irlande du Nord cette semaine, afin de convaincre les électeurs de soutenir son projet de maintenir des liens économiques étroits avec l'UE après la sortie du Royaume-Uni prévue fin mars 2019.

Son nouveau ministre chargé du Brexit, Dominic Raab, nommé la semaine dernière après que son prédécesseur a claqué la porte, a également mené ses premiers entretiens jeudi à Bruxelles, où il s'est engagé à "intensifier" et "réchauffer" les négociations.

Theresa May affronte toujours la colère d'une partie de son parti conservateur, mécontente de sa volonté de suivre les règles de l'UE en ce qui concerne le commerce des biens, après le Brexit.

Mais, alors que son autorité reste contestée, elle a surmonté la démission de deux ministres importants de son gouvernement et évité une défaite au Parlement.

"Pour la première fois, elle a un cabinet uni autour de sa vision", estime Anand Menon, professeur de politique européenne au King's College de Londres. Selon lui, les démissions du ministre du Brexit David Davis et du ministre des Affaires étrangères Boris Johnson pourraient l'aider à convaincre Bruxelles de prendre son plan au sérieux.

"Cela lui permet de dire à l'UE de manière crédible: +regardez, j'affronte ces types et j'ai besoin d'aide", a-t-il déclaré à l'AFP.

- Nouveau référendum -

Les Britanniques ont décidé de quitter l'UE il y a plus de deux ans, lors du référendum de juin 2016, mais le gouvernement n'arrivait pas à se mettre d'accord sur les termes de sa future relation avec l'UE.

Le temps commençant à manquer, Theresa May a réuni ses ministres le 6 juillet et les a convaincus de soutenir l'idée d'une nouvelle zone de libre-échange pour les biens.

Ce plan a déchaîné la fureur de ceux qui prônent une rupture nette avec l'UE, et provoqué les départs de Boris Johnson et David Davis, suivis d'autres défections.

Theresa May a dû affronter une franche hostilité venant de son propre parti conservateur, un député lui demandant carrément à la Chambre des communes "à quel moment il a été décidé que sortir signifiait rester?".

La Première ministre a tenté de se débarrasser des députés frondeurs en avançant de quelques jours les vacances d'été du Parlement, mais a abandonné l'idée, faute de soutien.

Malgré ce revers, elle a survécu à un vote crucial qui l'aurait forcée à essayer de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE, ce qu'elle a refusé à plusieurs reprises.

Et lors d'une réunion de ses députés mercredi, elle a reçu des marques de soutien des députés, l'un d'eux, Simon Clarke, annonçant même qu'il retirait sa lettre en faveur d'un vote de défiance, envoyée la semaine précédente.

Simon Clarke a expliqué aux journalistes qu'il détestait toujours les projets de Theresa May mais était choqué par les dissensions au sein du parti: "Une guerre civile au sein du parti conservateur n'est pas ce qu'il nous faut".

Toutefois, même si Theresa May s'en tient à son projet pour le Brexit et arrive à le faire passer au Parlement, reste à savoir s'il sera accepté par l'UE.

L'UE a averti à maintes reprises qu'elle ne permettra pas au Royaume-Uni de piocher ce qu'il veut dans le marché unique.

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Bruxelles et Londres affirment tous deux vouloir parvenir à un accord mais, dans le même temps, se préparent de plus en plus à la possibilité d'un échec des négociations.

Pour certains au Royaume-Uni, les luttes intestines au parti conservateur sont le signe que le Parlement ne se mettra jamais d'accord sur la marche à suivre, et que le seul moyen de sortir de l'UE est de partir sans accord ou d'organiser un second référendum.

L'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair est partisan de cette deuxième option. "Cette initiative a été lancée par un référendum, elle ne peut que se terminer par un nouveau vote.", a-t-il déclaré à l'AFP.

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