JO-2020: 37 degrés à l'ombre à Tokyo, les organisateurs gardent la tête froide

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Les vagues de chaleur estivale qui traversent le Japon font tous les ans plusieurs centaines de victimes, mais, contre l'avis d'experts, les organisateurs des JO de Tokyo-2020 estiment pouvoir limiter les risques pour les athlètes et le public.

Les Jeux ont déjà eu lieu dans des villes plus chaudes ou plus humides que Tokyo, comme Athènes en 2004 ou Pékin en 2008. Toutefois, avec entre 35 et près de 40 degrés à l'ombre et une hygrométrie de plus de 80%, la capitale japonaise affiche une combinaison qui peut être mortelle.

Chaque année entre juillet et septembre, des dizaines de milliers de personnes sont transportées à l'hôpital, victimes d'insolations et coups de chaleur et des centaines périssent.

Les Jeux olympiques de 2020 auront lieu du 24 juillet au 9 août.

"Le Japon n'est pas le premier pays à accueillir des JO dans des conditions de chaleur extrême", a relativisé au début du mois le vice-président du Comité international olympique (CIO), John Coates, pour qui c'est "naturel, c'est la saison".

"Comparés aux JO passés, ce seront les Jeux les plus sévères" sur le plan thermique, juge toutefois Makoto Yokohari, professeur d'urbanisme à l'Université de Tokyo.

D'ailleurs, en 1964, pour la même raison, les JO de Tokyo avaient eu lieu en octobre. Mais il n'y avait pas les techniques d'aujourd'hui, arguent les responsables actuels.

- Tentes, brumisateurs, ventilateurs -

"Les sports qui suscitent le plus d'inquiétude sont ceux hors stade", explique à l'AFP Tetsuo Egawa, directeur principal de la planification de la stratégie opérationnelle du comité organisateur de Tokyo 2020.

Et de citer le marathon, la voile, le canoë et le golf comme exemples de disciplines devant bénéficier de "mesures spéciales", tant pour les athlètes que pour le public.

La municipalité de Tokyo et les organisateurs des JO ont annoncé des dispositions comme l'utilisation d'un revêtement spécial absorbant la chaleur du soleil ou des brumisateurs mobiles le long du parcours du marathon. Dans d'autres endroits, on recouvre la route d'une surface capable d'absorber l'eau de pluie et de la laisser s'évaporer, pour refroidir l'air, lorsque les températures augmentent.

Même si la ville prévoit 116 kilomètres de surface de route spéciale à travers la ville, cela ne suffira pas, préviennent des spécialistes.

"Il va falloir programmer le marathon plus tôt dans la journée pour éviter la chaleur, ainsi que nous l'avons fait lors de Jeux olympiques précédents", a ainsi reconnu M. Coates. Il débutera de fait à 07H00 au lieu de 07H30.

"Nous aurons des tentes couvrant les files d'attente aux portes de sécurité... et nous voulons limiter à 20 minutes la durée passée à patienter", précise M. Egawa de Tokyo 2020.

"Il y aura de grands ventilateurs pour refroidir les gens, des zones de secours climatisées et des installations de repos", ajoute-t-il.

Les organisateurs cherchent également des moyens de réduire le stress, lequel tend à bloquer la transpiration et à augmenter ainsi les risques de coup de chaleur.

"On songe à de petits spectacles et divertissements dont certains pourraient en partie consister à vaporiser de l'eau sur les gens", indique M. Egawa.

- "Uchimizu" -

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La température estivale est un défi majeur pour Tokyo, en raison de l'effet "îlot de chaleur" dû à la mauvaise circulation des flux d'air et au manque de verdure dans les parties les plus bétonnées de la ville.

La température dans la capitale a augmenté en moyenne de trois degrés Celsius au cours du dernier siècle, bien plus que la hausse de 0,7 degré constatée dans le monde, et les autorités planchent sur le problème depuis au moins une décennie.

Un des projets est de revitaliser une tradition japonaise appelée "uchimizu" qui consiste à arroser la chaussée pour faire baisser les températures.

"Les athlètes courront dans des conditions très dangereuses", en particulier lors du dernier quart du parcours lorsqu'ils passeront devant le palais impérial de Tokyo, où "il n'y a absolument pas d'ombre", prévient M. Yokohari de l'Université de Tokyo qui a étudié en détail le tracé du marathon.

Et de déplorer que son avis ne soit pas entendu bien qu'il soit conseiller du comité organisateur des Jeux. Selon lui, l'itinéraire doit être modifié, voire déplacé dans le nord du pays, pour que les coureurs soient à l'ombre ou bénéficient de températures plus clémentes.

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Pour le professeur, le projet de planter des arbres est irréaliste dans le laps de temps de seulement deux ans restant avant l'épreuve.

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