Rencontre Trump-Juncker: "excellents résultats" mais pas de triomphalisme selon l'UE

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Par AFP
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L'UE a obtenu d'"excellents résultats" mercredi à la Maison Blanche, notamment la non application de taxes américaines sur les automobiles européennes, mais il faut se garder de tout triomphalisme car aucun accord n'a été conclu, a détaillé jeudi à Bruxelles un haut responsable européen.

"Nous ne sommes pas encore au niveau d'un accord, pour lequel il faudra des directives de négociations de la part du conseil des Etats (soit le conseil de l'UE)", a déclaré à des journalistes ce haut responsable sous couvert de l'anonymat.

"Mais l'UE a obtenu d'excellents résultats sans mettre en péril ses intérêts essentiels, ni aucune de ses valeurs ni aucune de ses législations", a-t-il assuré, au lendemain de l'accord commercial USA-UE annoncé par Donald Trump et Jean-Claude Juncker.

"Le président Donald Trump voulait un accord, car il y a une pression énorme aux Etats-Unis contre la guerre commerciale. Mais il faut se garder de tout triomphalisme. Rien n'est gravé dans le marbre", a averti le responsable européen.

"La déclaration commune (...) permet d'éloigner, voire d'éliminer, le péril d'une guerre commerciale majeure entraînée par des tarifs supplémentaires sur les voitures européennes au nom de la sécurité nationale des Etats-Unis", a-t-il expliqué.

Un groupe de travail de haut niveau va être constitué "dans les prochains jours" avec des conseillers du président américain et du chef de l'exécutif européen pour discuter des possibilités de réduire les tarifs douaniers sur les biens industriels entre l'UE et les Etats-Unis.

Il a été chargé de remettre un rapport dans 120 jours, donc fin novembre, soit après les importantes élections de mi-mandat qui auront lieu le 6 novembre aux Etats-Unis.

"Tant que les parties négocient, les droits de douane américains sur les automobiles ne seront pas appliqués", a souligné le responsable européen.

Les deux parties ont en outre "la volonté de trouver une solution conjointe pour les droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium et pour les contremesures européennes qui commencent à avoir des effets", a-t-il ajouté.

Mais ces négociations ne seront pas une résurrection de l'impopulaire pacte de libre-échange TTIP (ou TAFTA), aujourd'hui gelé, avec un seul accord global, mais plutôt des accords ad hoc, a précisé la même source.

- Soja, gaz -

L'accord annoncé mercredi prévoit une augmentation des achats européens de soja et de gaz naturel liquéfié (GNL) américain. "Il s'agit d'une déclaration d'intention, pas d'engagement de la part de l'UE", selon le responsable.

"L'Union européenne n'est pas une économie soviétique. Elle ne peut pas imposer des achats à des acteurs privés. Ces importations se feront aux conditions du marché", a-t-il insisté.

L'UE importe chaque année 30 millions de tonnes de fèves et de graines de soja et ses trois principaux fournisseurs sont le Brésil (14 millions de tonnes), l'Argentine (8,4 MT) et les Etats-Unis (5 MT).

L'Union ne va pas importer plus de soja, mais aux conditions du marché. Or les prix du soja américain ont baissé de près de 15%. "L'UE pourrait donc être en mesure d'importer plus de soja américain", a expliqué le responsable.

Ces conditions sont également applicables pour le GNL américain s'il devient compétitif.

Mais pour cela, il faut également lever les obstacles administratifs américains que constituent les licences d'exportations délivrées par le département de l'Energie, arguent les dirigeants bruxellois.

"Ces certificats d'exportation ne sont pas délivrés automatiquement et donc les acheteurs n'ont aucune garantie que les livraisons américaines ne seront pas interrompues", a observé le haut responsable.

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Les Etats-Unis ont exporté 17,2 milliards de m3 de gaz en 2017 dont 2,2 milliards de m3 de GNL par méthaniers vers les terminaux de l'UE. Or "la capacité totale d'importation de gaz naturel de l'Europe va augmenter de 20% d'ici à 2020", selon le centre d'études IHS Markit.

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