Une famille débarquée d'un avion en raison de leur fils épileptique

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Par Vincent Coste
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Après avoir fait escale à Dubaï, une famille a été contrainte de quitter un avion dans lequel ils se trouvaient pour rentrer en France, la compagnie estimant que l'un des leurs enfants, autiste et épileptique, ne pouvait pas voler.

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Prendre l'avion avec votre enfant souffrant de crises d'épilepsie peut vous mettre dans des situations pour le moins inconfortables. Certaines compagnies n'hésitent en effet pas à débarquer des voyageurs qu'elles jugent "problématiques". Isabelle Kumar, journaliste au sein de notre service anglophone, vient de vivre une telle mésaventure alors qu'elle était de retour en France après avoir passé une année en Nouvelle-Zélande avec son compagnon et ses trois enfants.

Après avoir fait une escale à Dubaï, toute la famille a repris place dans l'avion. Mais juste avant de partir, l'équipage de bord de ce vol opéré par la compagnie Emirates leur a demandé de quitter au plus vite l'avion en expliquant que l'un de ses fils pouvait importuner les autres passagers. Elias est un adolescent autiste avec des symptômes épileptiques. Il peut donc arriver qu'il fasse des crises, surtout dans des situations de stress, comme prendre l'avion durant de longues heures. De plus, les membres de la compagnie ont même agité la menace de l'intervention de la police si la famille d'Isabelle Kumar n’obtempérait pas.

Malgré le fait d'avoir présenté à l'équipage de l'avion un certificat médical attestant qu'Elias, 17 ans, est "dans un état clinique compatible avec les vols en avions", toute la famille a été débarquée et s'est retrouvée dans l'aéroport sans savoir quoi faire et avec des multiples questions en suspens.

Nous nous sommes entretenus avec Isabelle, à qui Emirates n'a pas fourni la moindre excuse.

"Elias est en état de détresse, il ne peut pas comprendre ce qui se passe. C'est un manque d'humanité total que nous avons trouvé vraiment choquant. Nous avions informé Emirates qu'Élias faisait fréquemment des crises d'épilepsie lors des escales. Mais quand nous avons demandé un siège a côté d'un autre qui était vide au cas où il aurait eu une crise, ils ont soudainement voulu voir le certificat médical.

Nous avions un certificat médical du médecin d'Elias déclarant qu'il peut voler. Mais parce que nous l'avions montré au personnel de cabine, et non au personnel au sol en Australie, ils nous ont indiqué que nous devions descendre de l'avion. Nous avions même le docteur d'Elias au téléphone, mais le personnel de cabine n'a même pas pas voulu lui parler.

Ils ont été confrontés à un enfant avec de graves handicaps, mais leur réponse a été de menacer d'appeler la police si nous ne descendions pas, même si nos bagages étaient toujours dans l'avion.

Au sol, après que d'autres représentants de la compagnie ont finalement accepté qu'Elias puisse bien voler, ils ne nous ont tout de même pas laissé monter à bord. Ils ont vidé nos bagages de l'avion sous nos yeux.

Mes deux autres fils, mes jumeaux, étaient en larmes, ils se sont sentis totalement humiliés."

Après quelques heures passées dans les allées de l'aéroport de Dubaï, au comble de la tension, la compagnie Emirates a finalement proposé à la famille d'Isabelle Kumar une solution pour rentrer en Europe. Mais les excuses, elles, se font toujours attendre.

Contactés par Euronews, les représentants d'Emirates nous ont adressé cette réponse :

"Nous sommes sincèrement désolés de l'angoisse et de la gêne causées à Mme Kumar et sa famille. De telles situations sont généralement difficiles à évaluer pour notre personnel opérationnel. Ils ont choisi d'agir dans l'intérêt de la sécurité de nos passagers ainsi que sur les conseils de notre équipe médicale. Notre service client est entré en contact avec cette famille : nous leur avons offert une nuitée d'hôtel ainsi qu'une nouvelle réservation sur un autre vol en date du 26 juillet."

[Mise à jour, 27/07]

La secrétaire d’Etat française chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a dénoncé sur notre antenne le comportement inadapté de la compagnie aérienne :

Ce sont des dysfonctionnements graves. Ce sont des atteintes. C’est discriminatoire pour les personnes en situation de handicap de ne pas pouvoir accéder à ces vols. Alors que là, toute la famille avait pris toutes ses précautions. Donc, c’est double peine. On prépare tout, on anticipe et, là, il y a une impossibilité de prendre un vol. C’est encore un manque de formation des personnels de bord. Un manque de communication et de transmission des bonnes informations au sein des compagnies. C’est ce sur quoi nous devons travailler.

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