Des milliers de personnes à la Gay Pride de Jérusalem, sous haute surveillance

Un participant à la Gay Pride à Jérusalem le 2 août 2018
Un participant à la Gay Pride à Jérusalem le 2 août 2018 Tous droits réservés MENAHEM KAHANA
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Des milliers de personnes ont participé jeudi à Jérusalem à la 17e édition de la Gay Pride dans la ville sainte, organisée sous haute surveillance et dans un contexte particulièrement tendu cette année.

"Nous n'autoriserons aucun trouble à l'ordre public et assurerons la sécurité de la marche et de ses participants", a affirmé la police israélienne dans un communiqué.

Elle a indiqué que quelque 10.000 personnes étaient sur place au début de la marche, partie d'un parc du centre-ville.

Dans des déclarations à l'AFP au départ de la marche, la cheffe de l'opposition Tzipi Livni, de l'alliance de l'Union sioniste (centre), a affirmé être "là pour dire au gouvernement que l'Etat d'Israël doit être un Etat avec des valeurs telles que l'égalité et la liberté".

En face, quelques dizaines de manifestants étaient rassemblés pour protester contre la Gay Pride, arborant une bannière sur laquelle on pouvait lire en hébreu "Interdiction d'entrée de cette abomination dans la ville sainte".

La police les a maintenus à l'écart de la marche. Elle a également indiqué que "les armes de tout type, drones et les avions de tout genre" étaient interdits tout le long du trajet.

Le centre de Jérusalem était fermé à la circulation et les participants ont été fouillés, le spectre du meurtre d'une adolescente de 16 ans, poignardée à mort par un juif ultra-orthodoxe lors de l'édition de 2015, restant très présent dans les esprits.

Cette agression avait créé une polémique sur les dispositifs de sécurité mis en place à l'occasion de la Gay Pride, le meurtrier Yshaï Shlissel ayant été libéré de prison quelques semaines avant son meurtre, après avoir purgé une peine pour avoir blessé trois personnes lors de l'édition de 2005.

- "Ici depuis toujours" -

"Je suis ici aujourd'hui pour marcher pour l'égalité, l'égalité des personnes de tous horizons", affirme à l'AFP Emily Matheys (21 ans), transsexuelle de la ville de Haïfa. "En ce qui me concerne, je voudrais pouvoir par exemple marcher dans la rue sans craindre pour ma vie".

Le contexte est particulièrement tendu cette année, après que des milliers d'Israéliens ont manifesté le 22 juillet contre une loi excluant les couples de même sexe du droit à recourir à la gestation pour autrui (GPA).

Israël est considéré comme un pays pionnier au Moyen-Orient en termes de droits des gays et lesbiennes, mais l'homosexualité demeure un tabou dans les milieux religieux, très influents au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, considéré comme le plus à droite de l'histoire de l'Etat hébreu.

A Jérusalem, une ville sainte pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, la communauté homosexuelle a toutefois plus de mal à être acceptée qu'à Tel-Aviv, où quelque 60.000 personnes ont participé à la manifestation du 22 juillet.

Doron Mosenzon, un bisexuel de Jérusalem, souligne que l'orientation sexuelle transcende les frontières religieuses ou culturelles: "la communauté gay existe partout dans la population - chez les religieux, les laïcs, les juifs, les Arabes, les chrétiens - nous faisons partie de chacune d'elles et nous sommes ici depuis toujours. Nous continuerons à être ici et à lutter pour notre place ici".

Des rabbins ultra-orthodoxes et nationalistes, qui condamnent la Gay Pride et les revendications de la communauté LGBT, ont appelé à une contre-manifestation sous le titre "Etre un peuple normal sur notre terre".

La "Marche pour la fierté et la tolérance" est notamment organisée par des associations LGBT qui viennent en aide aux juifs religieux homosexuels, souvent rejetés par leurs familles et leur communauté.

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