Incendie meurtrier en Grèce: le ministre chargé de l'Ordre public limogé

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Le ministre-adjoint chargé notamment de l'Ordre public et de la Protection des citoyens, Nikos Toskas, a été limogé vendredi après l'incendie qui a fait 88 morts à l'est d'Athènes le 23 juillet, a annoncé le bureau du Premier ministre.

"Le Premier ministre a accepté la démission de M. Toskas", affirment les services d'Alexis Tsipras dans un communiqué. Le ministre, qui était en poste depuis 2015, a pour sa part indiqué que "la perte de tant de vies humaines à Mati a dépassé (son) désir de continuer".

La semaine dernière, M. Toskas avait indiqué avoir proposé sa démission à M. Tsipras, mais que celui-ci l'avait refusée à ce stade. Dans un court communiqué, les services du Premier ministre indiquent vendredi qu'il a accepté la démission au cours "d'une brève réunion" avec M. Toskas, au cours de laquelle il l'a "remercié pour la coopération de toutes ces années".

Les pouvoirs de protection civile ont été transférés au ministre de l'Intérieur Panos Skourletis.

M. Tsipras était sous pression depuis la semaine dernière, pour s'être contenté d'avoir simplement reconnu "la responsabilité politique" du terrible incendie, qui s'est propagé très vite d'une colline surplombant la ville de Mati et ses environs, à la ville elle-même, construite en grande partie dans une pinède.

Il était notamment reproché à M. Tsipras de n'avoir prononcé aucune sanction.

Le bilan, qui dépassait les 90 morts, a été revu à la baisse vendredi à 88, un disparu, et 40 hospitalisés dont neuf dans un état critique.

Les partis d'opposition ont martelé que le gouvernement n'avait pas suffisamment prévenu la population du danger, alors que des vents très violents soufflaient, n'avait pas pris les dispositions suffisantes pour une éventuelle évacuation, et avait tenté de cacher pendant plusieurs heures l'étendue du désastre.

- 'Trop peu, trop tard' -

Le gouvernement avait aussi fait valoir que des décennies de constructions illégales dans la région avaient bloqué l'évacuation. Le ministère de l'Environnement s'est engagé à des démolitions, pour éviter qu'une telle catastrophe se reproduise.

Depuis le drame, la police et les pompiers, deux services placés sous la responsabilité de M. Toskas, se sont renvoyés la responsabilité des carences de ce soir-là. Un syndicat de police a ainsi accusé les pompiers de ne pas avoir mentionné assez vite le lieu exact de l'incendie, incitant ainsi de nombreux conducteurs à se diriger vers les petites rues de Mati en flammes au lieu de s'en éloigner.

Le principal parti d'opposition, la Nouvelle Démocratie (droite, conservateur), a déclaré que la démission de Toskas était "trop ​​peu, trop tard", suggérant que M. Tsipras devrait aussi démissionner.

Les proches de deux personnes ayant péri dans l'incendie ont lancé des poursuites contre les autorités pour négligence et mise en danger de la vie d'autrui.

La dernière personne à avoir succombé à ses brûlures, vendredi, est une jeune femme de 35 ans qui avait déjà perdu son bébé de six mois dans l'incendie, et dont le mari est un pompier qui avait été mobilisé ce jour-là pour lutter contre les flammes.

Outre l'horreur des faits, toute cette situation politique était devenue difficile pour M. Tsipras, alors que le Premier ministre pouvait jusqu'alors espérer sortir en grande pompe le 20 août de huit ans de plans d'aide à son pays.

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