Chine: des forces armées empêchent une manifestation contre les prêts en ligne

Chine: des forces armées empêchent une manifestation contre les prêts en ligne
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Des centaines de policiers ont patrouillé lundi dans un quartier d'affaires de Pékin, procédant à des interpellations préventives afin d'empêcher une manifestation organisée par des victimes de pertes financières liées aux très risquées plateformes de prêts entre particuliers.

Plusieurs investisseurs mécontents ont expliqué à l'AFP que, furieux de l'ampleur de leurs pertes et de l'insuffisance de la régulation des plateformes financières sur internet, ils avaient décidé de se réunir en masse dans la capitale pour attirer l'attention du gouvernement.

Venus des quatre coins de Chine, depuis Canton (extrême sud) au Xinjiang (ouest), ces pétitionnaires se sont organisés via de très actifs groupes de discussion sur les réseaux sociaux, où ils partageaient leur exaspération.

Plus de 8.000 manifestants étaient attendus lundi, selon l'un d'entre eux.

Mais les autorités en ont décidé autrement: plus de 120 autocars étaient alignés jusqu'à trois kilomètres à la ronde autour du siège de l'autorité chinoise de régulation bancaire (CBRC), où la manifestation devait avoir lieu.

Plusieurs groupes d'aventureux "pétitionnaires" ont été interpellés dans les rues et les parcs environnants par d'imposants bataillons de forces armées, avant d'être éloignés dans des autocars sous escorte policière.

Un policier a indiqué à l'AFP que ces personnes seraient conduites en banlieue de Pékin.

Les ONG de défense des droits de l'homme dénoncent l'existence, dans les faubourgs de la capitale, de "prisons illégales" --appartements ou hôtels-- où des "pétitionnaires" venus de province pour se plaindre aux autorités centrales sont détenus avant d'être renvoyés dans leur région.

"Ces affaires tombent pour l'essentiel dans un trou noir. Les gens qui se plaignaient n'obtiennent jamais la moindre réponse", explique Patrick Poon, chercheur de l'ONG Amnesty International. "Ils sont comme les personnages de +En attendant Godot+", ironise-t-il.

Pour les autorités, le sujet des fraudes financières sur internet est sensible: le secteur chinois des prêts entre particuliers ("peer to peer", ou P2P) pèse quelque 195 milliards de dollars selon Bloomberg, mais il reste peu régulé, risqué et rongé par les fraudes.

Quelque 4.330 sociétés chinoises de prêts P2P ont déjà fait faillite, selon un chiffre cumulé actualisé en juin, selon le cabinet spécialisé Yingcan cité par Bloomberg.

Sur le seul mois de juillet, 164 firmes ont été identifiées comme des "plateformes problématiques", sur lesquelles les investisseurs ne pouvaient plus retirer leurs fonds, d'après la base de données spécialisée Wangdaizhijia.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Apparente attaque israélienne en Iran : l'AIEA essaie de rassurer

L’info du jour | 19 avril - Soir

Conséquences d'une frappe russe sur Dnipro