Euro d'athlétisme: Mayer, la claque

Euro d'athlétisme: Mayer, la claque
Par AFP
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Cataclysme dans le camp français: grandissime favori du décathlon, le champion du monde Kevin Mayer a sabordé toutes ses chances aux Championnats d'Europe avec un zéro pointé à la longueur avant d'abandonner, mardi à Berlin.

Sans adversaire à sa taille sur la scène continentale, Mayer semblait promis à un premier titre européen, lui qui survole les épreuves combinées depuis la retraite de l'Américain Ashton Eaton après les JO-2016. Vainqueur de l'Euro en salle et des Mondiaux de Londres en 2017 avant une nouvelle médaille d'or mondiale en indoor début 2018, le natif d'Argenteuil était au sommet de son art à 26 ans et osait même parler à haute voix du record du monde d'Eaton (9.045 points). Mais l'impensable s'est produit à l'Olympiastadion avec trois essais mordus au saut en longueur.

Ce triple zéro, la hantise de tout décathlonien, Mayer l'avait évoqué avant de se lancer dans l'arène. Mais le vice-champion olympique ne pensait sûrement pas en être victime dès le 2e de ses dix travaux à Berlin alors que le sacre européen lui tendait les bras faute de concurrents à sa mesure.

Tout avait pourtant idéalement débuté pour le Français avec un meilleur chrono personnel amélioré sur 100 m (10 sec 64). Mais la catastrophe à la longueur a tout balayé. Au bord des larmes, Mayer a préféré jeter l'éponge après avoir dilapidé tout espoir de victoire et de podium.

- 'Frustration et tristesse' -

"J'avais une forme comme jamais j'en avais ressentie, a-t-il déclaré, dépité. Il n'y a pas de regret mais beaucoup de frustration, et de la tristesse pour mes proches, ceux qui me suivaient et m’attendaient. Ma plus grosse déception c'est pour eux. Je ne parle pas de malchance, je mets tout sur moi. Pourtant, je me suis fait trop plaisir à sauter. J'allais loin, c'était génial"

Mayer out, c'est toute la délégation tricolore qui a semblé abasourdie par la déconvenue de l'un de ses principaux leaders dès la 2e journée de ces Championnats d'Europe, à l'image de Mahiedine Mekhissi qui s'est dit "triste" ou de Renelle Lamote qui a évoqué un "énorme coup dur pour l'équipe de France". Sonnés, les autres décathloniens bleus, Ruben Gado et Romain Martin, ont d'ailleurs eux aussi perdu pied, se fendant également d'un zéro pointé à la longueur.

L'entraîneur de Kevin Mayer, Bertrand Valcin, a lui indiqué "se remettre en question" après ce lourd échec. "J'espère qu'il rebondira pour faire partie des très grands décathloniens", a ajouté le technicien.

- 'Combat intérieur' -

Mais la question qui revenait d'emblée était de savoir pourquoi Mayer n'avait pas assuré au moins un saut pour rester en course pour le gain de la victoire finale. Une éventualité que le principal intéressé a très vite balayé.

"En quatre ans, je n'ai jamais assuré et je n'ai jamais mordu, a-t-il répondu. Je ne pense pas que le fait de regarder la planche fasse que tu ne mordes pas, au contraire. Tu peux perdre tous tes repères et faire 6,90 m. Et honnêtement, vous pensez que j'étais là pour faire 6,90 m? Ce n'est pas ça le déca, le déca c'est se faire plaisir et s'exprimer à 100% à toutes les épreuves. Et je n'étais pas blessé cette année, je pouvais le faire. Mais malheureusement, cet état de forme est gâché."

Lors de ses deux derniers titres (Mondiaux en plein air et en salle), Mayer s'était déjà fait de grosses frayeurs au saut à la perche mais il fallait remonter aux Championnats d'Europe de 2012, alors qu'il n'était qu'un jeune débarquant à peine sur la scène internationale, pour trouver trace d'un concours conclu sur un triple zéro. Et c'était déjà à la longueur.

Et maintenant? Le Français va devoir se remobiliser pour sa prochaine échéance, les Mondiaux de Doha en 2019, et surtout décider s'il poursuit la méthode qui est la sienne depuis deux ans, à savoir ne pas disputer de décathlon avant les grands évènements. D'ici là, il s'interroge quant à une possible participation au Décastar de Talence, les 15 et 16 septembre, histoire de boucler la saison sur une note moins morose devant le public tricolore.

"Je n'ai pas envie de partir en vacances mais retourner à l'entraînement et s'entraîner jusqu'au Décastar, cela fait vraiment mal au coeur. Je suis dans un combat intérieur", a-t-il expliqué. Mayer n'a pas fini de ruminer le coup de massue de Berlin, le premier de sa carrière.

kn

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