Mexique: première consultation publique de Lopez Obrador pour pacifier le pays

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Par AFP
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Au milieu des cris de douleurs de familles de disparus, le président élu mexicain Andrés Manuel López Obrador a tenu mardi à Ciudad Juarez (nord) une première consultation publique destinée à trouver les moyens de pacifier un pays qui s'enfonce dans la violence.

"Je veux la justice pour ma fille!", "punition pour les coupables!" ont lancé au président-élu des proches de victimes dans l'auditorium de l'Université autonome de Ciudad Juarez, perturbant la tenue des débats.

"Je sais qu'ici il y a soif de justice", a répliqué Andres Manuel Lopez Obrador, dans cette ville frontalière meurtrie, qualifiée en 2010 de "capitale mondiale du crime".

L'idée est d'élaborer "ensemble un plan qui garantisse la paix et la tranquillité dans le pays", a-t-il expliqué.

Une vingtaine de consultations publiques doivent se tenir jusqu'au 24 octobre pour établir "un panorama des victimes par région et par de type de délit", selon un document élaboré par la future équipe du président élu, qui prendra ses fonctions le 1er décembre prochain.

Selon M. Lopez Obrador, la corruption est le principal problème du pays, car elle génère des inégalités, de la pauvreté et des violences.

Parmi les propositions envisagées par le vétéran de gauche figure le retrait progressif des militaires des rues des villes et leur retour dans les casernes, une opération mains propres parmi les policiers souvent corrompus et une possible légalisation de la culture et de la consommation de la marijuana à des fins récréatives.

Les violences ont explosé au Mexique depuis le déploiement de l'armée dans les rues décidé en 2006 par le gouvernement de Felipe Calderon (2006-2012) pour lutter contre les cartels de drogue, dont plusieurs ont alors été décapités.

Cette stratégie, poursuivie par le président Enrique Pena Nieto, a abouti à des guerres de succession, et à la fragmentation des cartels en cellules délictueuses plus petites et plus violentes, pratiquant également les extorsions, les enlèvements et le vol de carburant.

M. Lopez Obrador, que l'on surnomme "AMLO", envisage également une amnistie pour les petites mains des cartels, une proposition qui a déclenché une vive polémique durant la campagne.

Il a précisé que cette amnistie ne viseraient que des petits paysans cultivant le pavot à opium ou encore des enfants et adolescents recrutés de force par les groupes criminels.

- Nouvelle stratégie -

Les consultations publiques qui ont débuté ce mardi visent à sonder les familles de victimes face aux propositions "d'amnistie, de commission de la vérité et au sujet de la légalisation des drogues" selon le document de l'équipe du président-élu.

La stratégie envisagée semble être "un bon début" commente à l'AFP, le politologue Daniel Vazquez, chercheur à l'université nationale autonome de Mexico (UNAM).

"La guerre ne peut être le moyen d'en finir avec le crime organisé", commente-t-il.

"AMLO" diffère de ses prédécesseurs en reconnaissant que la violence ne sera pas stoppée par des "mécanismes conventionnels, mais par des mécanismes extraordinaires, comme une commission de la vérité, ou comme une loi d'amnistie" estime M. Vazquez.

Le Mexique peut s'inspirer, selon lui, des commissions identiques mises en place en Argentine, au Pérou et au Guatemala, mais "nous avons besoin d'une classe politique que soit décidée à parvenir à la vérité".

Les autres consultations publiques porteront notamment sur la torture, les enlèvements, l'impunité, et les cas d'accusations montées de toute pièce par les autorités. Elles pourraient se dérouler à huis clos, selon certains activistes.

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En 2017, le Mexique a enregistré le chiffre record de 28.711 homicides. Sur les six premiers mois de cette année, leur nombre atteint déjà 15.973 contre 13.503 l'an dernier, faisant craindre un nouveau record pour 2018.

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