Le Danemark interdit la burqa : "Je paierai toutes les amendes"

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Par Cyril FournerisAnastassia Gliadkovskaya
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Le millionnaire Rachid Nekkaz a exposé ses engagements à Euronews.

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L’homme d’affaires et activiste politique algérien Rachid Nekkaz a l’intention de se rendre à Copenhague pour payer les amendes désormais imposées aux femmes qui portent la burqa au Danemark.

En réponse, le très conservateur Parti populaire danois a menacé d'introduire des peines de prison en cas de non respect de la nouvelle loi.

Rachid Nekkaz a déclaré à Euronews : "Je regrette que le Danemark, qui est un exemple de liberté, soit tombé dans ce piège et se soit ridiculisé, comme la France et la Belgique", deux pays qui ont interdit le port du voile intégral islamique.

Lors de sa dernière visite au Danemark, en mars alors que les parlementaires débattaient sur la question, le millionnaire a assuré que si le pays votait l’interdiction, il viendrait chaque mois payer les amendes des réfractaires.

Le Danemark a approuvé l'interdiction en mai.

M. Nekkaz a depuis affirmé qu'il reviendrait à Copenhague en septembre prochain pour payer les premières amendes. Jusqu'à présent, il a reçu huit demandes de femmes qui s'apprêtent à être condamnées à une amende. Il s'attend à ce que ce nombre augmente à son arrivée.

Selon lui, "le nombre de femmes qui portent le Niqab au Danemark est ridicule, à peine 200 personnes".

Le porte-parole du Parti populaire danois, Martin Henriksen, a déclaré à Euronews qu'il désapprouvait l'intention du militant.

"Le fait que M. Nekkaz envisage de payer les amendes des femmes qui enfreignent la loi sur le voile intégral représente une tentative flagrante de saper la législation danoise", a-t-il affirmé. "Nous devons envisager une nouvelle législation qui règle ce problème."

Il a ajouté qu'une peine de prison d'une à deux semaines pour quiconque enfreindrait l'interdiction "serait appropriée".

En outre, l’argent des volontaires qui paient les amendes des femmes arrêtées sera considéré comme un revenu imposable, a déclaré Henriksen. Ce qui signifie que le prix payé sera finalement beaucoup plus élevé que les amendes, initialement fixées entre 134 euros et 1 340 euros.

Impassible, l'activiste algérien affirme qu'il payera également les taxes. En cas d'emprisonnement, il promet de saisir la Cour européenne des droits de l'homme et le Conseil des droits de l'homme des Nations unies.

M. Nekkaz s'en est pris au gouvernement danois sur sa page Facebook.

"Le gouvernement danois perd son sang-froid et menace de 14 jours de prisonles femmes en niqab", a-t-il écrit.

Depuis 2010, Rachid Nekkaz paie les amendes des femmes qui refusent de retirer leur voile dans les rues des pays européens qui l'interdisent, mais également de celles qui refusent de les porter dans les pays musulmans.

Il dit s'être rendu en Iran en mars pour libérer 29 femmes emprisonnées car elles avaient refusé de porter le voile. Il assure avoir versé une caution de plus de 77 000 euros pour libérer l'une d'elles.

Rachid Nekkaz, qui dit être personnellement opposé au port du voile intégral, est en faveur de son interdiction dans les espaces privés, comme les administrations, les écoles et les centres commerciaux. Mais pas dans la rue.

"Je défends la liberté de porter ou non le voile dans la rue", a déclaré Rachid Nekkaz à Euronews. "La rue doit rester l'héritage universel de la liberté."

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Né en France, Rachid Nekkaz a abandonné sa nationalité française en 2013. Il est citoyen de l'Algérie, un pays dont il a brigué la présidence en 2014.

L'homme d'affaires, qui a publié un livre intitulé "le Voltaire du Niqab", fait partie des 330 nominés aux Prix Nobel de la Paix 2018. "C'est la preuve que je suis un légaliste", affirme-t-il. "Je me plie à la loi et elle ne m’interdit pas de payer les amendes de ces femmes".

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