Séismes en Indonésie: coup dur pour l'industrie du tourisme à Lombok

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Deux puissants séismes qui ont fait près de 400 morts et dévasté Lombok ont fait fuir les touristes de cette île indonésienne prisée notamment pour ses plages paradisiaques, portant un coup dur à l'industrie du tourisme locale.

Les deux tremblements de terre suivis de centaines de répliques ont frappé l'île en l'espace d'une semaine, détruisant ou endommageant des dizaines de milliers de bâtiments en pleine saison touristique.

Des milliers de visiteurs terrifiés parmi lesquels nombre d'étrangers ont fui les trois petites îles de Gili, destinations très populaires au large de la côte nord de Lombok, se bousculant sur les plages de sable blanc pour monter dans des bateaux.

L'aéroport international de Lombok a été momentanément envahi de touristes cherchant à partir au plus vite, tandis que le district de Senggigi, principal quartier touristique dans l'ouest de l'île, a été déserté.

Alfan Hasandi, dont la petite agence de tourisme gérée avec son frère sur l'île de Gili Air a été détruite, se demande comment il va pouvoir reprendre son activité.

"Nous espérons reconstruire, mais c'est impossible car les gens sont encore traumatisés. Nos bâtiments ont été complètement détruits. Nous n'avons pas d'argent pour reconstruire, nous avons besoin d'aide", explique à l'AFP M. Hasandi, qui encaissait en moyenne cinq millions de roupies (300 euros) par jour pendant la haute saison.

Habitués aux catastrophes naturelles dans un pays souvent touché par des éruptions volcaniques et tremblements de terre, les Indonésiens ont su rebondir après des désastres plus importants par le passé.

Les deux puissants séismes à Lombok les 29 juillet et 5 août se sont cependant produits à un moment où l'industrie du tourisme est en plein développement. Surnommée "l'île aux 1.000 mosquées" dans l'archipel à majorité musulmane, Lombok a toujours été moins populaire que sa voisine Bali, à majorité hindoue et contribuant largement aux rentrées de l'industrie du tourisme qui pèse environ 17 milliards d'euros.

Cependant, Lombok a été désignée par le président indonésien Joko Widodo comme l'un des "10 nouveaux Bali" que le gouvernement entend transformer en destination touristique majeure, en particulier pour le tourisme "halal" se voulant respectueux des pratiques musulmanes.

- "Choc temporaire" -

En temps normal à cette période de l'année, Senggigi est envahi de touristes. Actuellement, les bateaux sur la principale plage sont vides et nombre d'hôtels et restaurants ont été endommagés par les secousses.

"Nous ne savons pas si nous allons pouvoir fonctionner de nouveau en septembre", raconte à l'AFP Susi Hayati, gérant du restaurant Asmara.

Plusieurs mois pourraient être nécessaires pour voir les réservations reprendre, s'inquiète Ketut Jaya, qui gère l'hôtel Holiday Resort Lombok. Seules 19 des 189 chambres étaient occupées le weekend dernier.

Les dommages matériels provoqués par les deux séismes devraient coûter plus de 2.000 milliards de roupies (122 millions d'euros), selon les estimations du gouvernement.

Des experts estiment cependant que le tourisme devrait reprendre après un coup dur à court terme.

Le secteur du tourisme en Indonésie s'est montré résistant par le passé quand il a été confronté à des crises majeures tels le tsunami en 2004 à Aceh (170.000 morts et d'immenses dégâts) ou les attentats en 2002 à Bali (202 morts pour l'essentiel des touristes étrangers).

Les séismes de Lombok sont un "choc temporaire" pour le secteur, estime ainsi Asnawi Bahar, directeur de l'Association indonésienne des agences de voyages.

Après les attentats de Bali, le nombre de visiteurs avait dégringolé, mais l'île avait par la suite rapidement regagné son statut de destination touristique parmi les plus populaires au monde.

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Cette situation suscite de l'espoir pour M. Hasandi, qui dresse un parallèle entre sa situation à Lombok et celle de Bali au début des années 2000.

"Les gens avaient alors peur, mais ils sont revenus. Ce qui s'est passé à Lombok est une catastrophe naturelle, donc ça devrait être OK, si Dieu le veut", dit-il.

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