Alexandre Zakhartchenko, ancien mécanicien, chef de guerre et "président"

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Par AFP
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Ancien mécanicien devenu chef de guerre puis dirigeant de la "république" rebelle de Donetsk (DNR), Alexandre Zakhartchenko, tué vendredi à 42 ans dans un attentat, était la principale figure des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine.

Originaire de Donetsk, il avait pris part dès le début, en 2014, au soulèvement rebelle de l'est de l'Ukraine, participant à l'assaut du siège de l'administration régionale de la ville, alors sous contrôle ukrainien.

Cet événement fondateur de la révolte contre Kiev avait été suivie par la proclamation de l'indépendance de la "République de Donetsk" et de celle voisine de Lougansk, puis par des combats qui ont fait rapidement plusieurs milliers de morts.

Devenu homme d'affaires, Alexandre Zakhartchenko affirmait alors avoir vendu son entreprise pour financer un groupe militaire rebelle. Il a été notamment l'un des chefs militaires de Slaviansk, bastion séparatiste non loin de Donetsk, repris en juillet 2014 par les forces ukrainiennes après plus de deux mois de violents combats.

S'il n'avait pas la notoriété d'autres chefs de guerre comme "Motorola" ou "Guivi", qui jouissaient d'une solide réputation parmi les rebelles, il a connu une ascension politique fulgurante.

Dès août 2014, quand plusieurs citoyens russes qui occupaient les principales fonctions au sein de la "République de Donetsk" sont remplacés par des personnalités locales, un tournant dans la façon dont le Kremlin entendait voir des Russes impliqués officiellement dans la situation, Alexandre Zakhartchenko est nommé "Premier ministre".

Selon sa biographie officielle, Alexandre Zakhartchenko était le fils d'un mineur ayant travaillé pendant près de 30 ans sous terre, un point important dans cette région du Donbass où toute l'économie tourne autour du bassin minier et du charbon, sa principale richesse.

Trois mois plus tard, ce chef de guerre qui apparaissait alors quasiment toujours vêtu d'un treillis militaire renforçait son emprise sur la région en étant élu président avec plus de 81% des voix.

Son ambition: "construire un nouvel Etat et récupérer les territoires de l'Est actuellement sous contrôle ukrainien", martelait-il alors.

- Dernier dirigeant 'historique' -

M. Zakhartchenko a toujours démenti avec la plus grande vigueur la présence de soldats russes qui seraient venus aider les rebelles de l'est de l'Ukraine: "si la Russie avait envoyé ses troupes ici, nous parlerions de combats aux abords de Kiev ou de la prise de Lviv (ouest de l'Ukraine)", répondait-il à ces accusations maintes fois répétées par Kiev, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Il s'est en revanche toujours félicité de la présence de "milliers de volontaires" venus de Russie. "Les volontaires russes sont toujours les premiers à aider d'autres peuples dans leur lutte pour la liberté et l'indépendance: cela a été le cas en Espagne, en Serbie et aujourd'hui chez nous".

En février 2015, Alexandre Zakhartchenko a été blessé à la jambe alors qu'il prenait part aux combats à Debaltsevo, nœud ferroviaire qui fut le théâtre de quelques uns des combats les plus violents de la guerre.

Malgré la signature des accords de paix de Minsk en février 2015, et la mise en oeuvre de nombreuses trêves, les combats entre les séparatistes prorusses et l'armée ukrainienne n'ont jamais réellement cessé et le conflit a fait au total plus de 10.000 morts à ce jour.

Le volet politique de ces accords est, quant à lui, resté lettre morte, Alexandre Zakhartchenko rejetant sur Kiev la responsabilité de cet échec. Comme nombre de rebelles de l'Est de l'Ukraine, cet homme autoritaire était aussi un nostalgique de l'URSS.

"C'était un grand pays et c'est une grande erreur qu'elle ait été détruite par la CIA et d'autres services secrets. L'Europe et d'autres pays en avaient une peur panique", avait-il déclaré dans une interview à l'AFP.

Président jamais remis en cause depuis son élection, Alexandre Zakhartchenko avait vu nombre de ses anciens compagnons d'armes disparaître, tués dans des circonstances troubles.

Après le limogeage en novembre 2017 d'Igor Plotnitski, "président" de la "République de Lougansk", il était le dernier dirigeant historique des séparatistes de l'Est de l'Ukraine.

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