Moscou dénonce "une provocation" après l'assassinat d'un dirigeant pro-russe en Ukraine

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Le Kremlin a qualifié samedi de "provocation" l'assassinat du principal dirigeant séparatiste prorusse de l'est de l'Ukraine, Alexandre Zakhartchenko, jugeant qu'il allait entraîner une aggravation des tensions dans la région.

"C'est sans aucun doute une provocation", a déclaré à des journaliste le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

"La mort de Zakhartchenko va certainement aggraver les tensions dans la région" et miner l'instable processus de paix lancé par les accords de Minsk, signés en février 2015 par la Russie, l'Ukraine, la France et l'Allemagne, a-t-il poursuivi.

Alexandre Zakhartchenko, 42 ans, était le "président" de la République populaire autoproclamé de Donetsk, du nom de la principale ville rebelle de l'est de l'Ukraine. Il y a été tué vendredi par une explosion dans un café. Son garde du corps a également été tué et douze personnes blessées.

D'ores et déjà, alors que la France et l'Allemagne ont cherché ces derniers mois à relancer le très fragile processus de paix, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a écarté samedi de futures réunions avec Berlin, Paris et Kiev.

"C'est une situation préoccupante qui doit être analysée", a-t-il déclaré, cité par des agences de presse russes.

A Donetsk, l'assassinat d'Alexandre Zakhartchenko a mis en état d'alerte les troupes rebelles, le commandant séparatiste Edouard Bassourine assurant que Kiev prévoyait de lancer une offensive mi-septembre, des affirmations démenties par les autorités ukrainiennes.

De son côté, le représentant spécial des Etats-Unis pour l'Ukraine, Kurt Volker a affirmé au journal britannique The Guardian que Washington pourrait fournir plus d'armes à Kiev pour renforcer les forces navales ukrainiennes ainsi que celles de l'armée de l'air.

Les autorités rebelles et Moscou soupçonnent Kiev d'être à l'origine de l'explosion tandis que l'Ukraine attribue cet assassinat aux querelles internes au mouvement rebelle, "pantins soutenus et financés" par Moscou selon les mots d'une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Dès vendredi soir, quelques heures après l'assassinat, le président russe Vladimir Poutine a présenté ses condoléances aux habitants de Donetsk, qualifiant M. Zakhartchenko de "véritable leader populaire" et de "personne courageuse et déterminée".

"L'assassinat perfide d'Alexandre Zakhartchenko est une preuve de plus que ceux qui ont choisi la voie de la terreur, de la violence, de la peur ne cherchent pas un règlement pacifique et politique du conflit", a-t-il ajouté, faisant allusion aux autorités ukrainiennes.

- Processus de paix en danger -

"Ce qui s'est passé aujourd'hui met un grand point d'interrogation sur tout le processus" de paix, a réagi, vendredi soir, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Elle avait auparavant estimé qu'il y avait "toutes les raisons de croire" que le gouvernement ukrainien était responsable de cette explosion.

Alexandre Zakhartchenko avait été partie prenante en 2015 des accords de paix de Minsk, qu'il avait signés avec l'autre chef rebelle Igor Plotnitski, alors "président" de la République autoproclamée de Lougansk, voisine de Donetsk.

Nommé président de la région par intérim, Dmitri Trapeznikov a déclaré dès vendredi à la presse que plusieurs suspects ont été arrêtés et reconnu, selon lui, que l'explosion "était un acte de sabotage de la part de l'Ukraine".

Les autorités rebelles ont annoncé trois jours de deuil national et repoussé le début de l'année scolaire à mardi. "C'est une tragédie pour le Donbass", la région de Donetsk et Lougansk, a déclaré à l'AFP Alexandre Grigoriev, 61 ans. "Il aurait pu être longtemps le leader de notre pays", a-t-il ajouté.

Ancien électricien qui avait pris part au soulèvement rebelle dès ses débuts, Alexandre Zakhartchenko avait été élu président des territoires séparatistes en novembre 2014. Ce chef de guerre au discours musclé, aimant apparaître en tenue kaki, assurait avoir vendu son entreprise pour financer les rebelles.

Sa mort, après le limogeage d'Igor Plotnitski en novembre 2017 et l'assassinat de plusieurs chefs de guerre, marque la fin des dirigeants historiques des territoires séparatistes arrivés au pouvoir à la faveur de ce conflit, qui a fait plus de 10.000 morts depuis son déclenchement au printemps 2014.

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