Birmanie: verdict lundi pour deux journalistes de Reuters

Kyaw Soe Oo arrive au tribunal menotté le 23 juillet 2018.
Kyaw Soe Oo arrive au tribunal menotté le 23 juillet 2018. Tous droits réservés Ye Aung THU
Par AFP
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Deux reporters de Reuters accusés d’"atteinte au secret d’Etat" pour avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas par l’armée en Birmanie, seront fixés sur leur sort lundi, au terme d'un procès ayant entaché un peu plus l'image de la prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi.

Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, en détention préventive depuis décembre 2017, risquent une peine de 14 ans de prison.

"Peu importe ce qui sera décidé à notre encontre, nous n'avons pas peur", avait déclaré la semaine dernière Wa Lone. "La vérité est avec nous et nous n'avons rien fait de mal", avait-il ajouté. le verdict, prévu la semaine dernière, avait été repoussé, le juge s'étant porté pâle.

Les deux reporters birmans de l'agence de presse sont poursuivis pour avoir détenu des documents relatifs aux opérations des forces de sécurité birmanes dans l’Etat de Rakhine, région du nord-ouest de la Birmanie, théâtre du drame rohingya.

Ils enquêtaient sur un massacre de membres de la minorité musulmane dans le village de Inn Dinn. Quelques jours après leur arrestation, l’armée a reconnu que des soldats et des villageois bouddhistes avaient tué de sang-froid des captifs rohingya le 2 septembre 2017 et sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison pour ce massacre.

Ce verdict intervient dans un contexte de grande tension entre la Birmanie et la communauté internationale: lundi dernier, des enquêteurs de l'ONU ont publié un rapport évoquant un "génocide" des Rohingyas et accusant directement l'armée, mais aussi le silence d'Aung San Suu Kyi, à la tête du gouvernement civil depuis 2016.

Et mardi, la question de la poursuite des militaires birmans devant la justice internationale a été débattue au Conseil de sécurité de l'ONU.

Samedi, à Rangoun. une centaine de manifestants ont réclamé la libération des deux reporters, au nom de la liberté de la presse.

En 2017, plus de 700.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, face aux violences commises par les forces armées birmanes et des milices bouddhistes, une répression qualifiée par l'ONU de "nettoyage ethnique", et même désormais de "génocide".

Le verdict est suivi de près par la communauté internationale, qui a multiplié les appels à libérer les deux reporters, de Bruxelles à Washington.

En dépit des pressions, la justice a toujours maintenu les poursuites. Si les documents que détenaient les journalistes "s'étaient retrouvés entre les mains de terroristes, ces derniers auraient pu fomenter plus facilement de nouvelles attaques", avait assuré le 20 août le procureur Kyaw Min Aung dans ses réquisitions.

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