Face à la crise monétaire, l'Argentine annonce un plan d'austérité

Face à la crise monétaire, l'Argentine annonce un plan d'austérité
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

L’Argentine a annoncé lundi un plan d'austérité comprenant notamment la suppression de plusieurs ministères et une hausse des taxes aux exportations, afin d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2019 et de stabiliser son économie, confrontée à un effondrement du peso.

"Cette crise, ce n'est pas une crise de plus, elle doit être la dernière. Nous avons tout pour nous en sortir", a déclaré le président argentin de centre-droit Mauricio Macri, dans un message enregistré.

Depuis le début de l'année, le peso a perdu 50% de sa valeur face au dollar et la banque centrale a engagé des mesures drastiques et coûteuses pour freiner cette dégringolade.

Cette annonce intervient à la veille d'une réunion mardi à Washington où l'Argentine va solliciter au Fonds monétaire international (FMI) une accélération du programme d'aide à la troisième économie d'Amérique latine.

"Nous devons faire face à un problème de base: ne pas dépenser plus que ce que nous avons, nous devons tous faire les efforts pour équilibrer les comptes de l’État", a exhorté Mauricio Macri. "Nous allons demander leur contribution à ceux qui en ont la plus grande capacité: ceux qui exportent".

"Nous savons que c'est une mauvaise taxe, mais je vous demande de comprendre que c'est une urgence", a-t-il dit à l'adresse des riches exportateurs agricoles.

Mauricio Macri s'est par ailleurs voulu rassurant: "Nous affrontons les difficultés de la meilleure manière. On va surmonter la crise en prenant soin des plus nécessiteux".

Il a promis "le renforcement des allocations, les programmes alimentaires et le plafonnement du prix de certains produits de base".

- Inflation de 30% -

Plusieurs ministères seront supprimés, ce qui se traduira par une baisse de budget et d'effectifs.

Après l'intervention du président, le ministre de Economie Nicolas Dujovne a précisé les mesures: le nouvel objectif sera de parvenir à l'équilibre budgétaire dès 2019, alors que l'objectif pour 2019 était de 1,3% dans le cadre de l'accord avec le FMI conclu en juin, qui comprend un prêt de 50 milliards de dollars.

Alors que le déficit était passé de 6% en 2015 à 3,9% en 2017, le gouvernement s'était engagé auprès du FMI à le réduire à 2,7% cette année, 1,3% en 2019, et de parvenir à l'équilibre en 2020.

"L’Argentine traîne depuis 70 ans un déficit chronique. En réduisant le déficit budgétaire, la nécessité d'émettre de la dette diminue. L'unique manière de construire un pays stable et d'éradiquer la pauvreté, est d'assainir nos comptes publics", a souligné le ministre, reconnaissant que "des erreurs" avaient été commises.

Le gouvernement avait déjà pris des mesures pour réduire le déficit budgétaire, qui alimente l'inflation. Celle-ci dépassera les 30% en 2018.

M. Dujovne doit s'envoler lundi soir pour Washington. Mardi, il a rendez-vous avec la directrice générale du FMI Christine Lagarde pour négocier une révision de l'accord signé en juin entre l'Argentine et le Fonds monétaire international.

Depuis l'attribution d'un prêt de 50 milliards de dollars, dont la première tranche de 15 milliards a déjà été versée à Buenos Aires et en partie consommée, la fragile économie argentine s'est encore dégradée.

La crise monétaire s'est aggravée en août. La semaine dernière, le peso a chuté de 17%, avant de se ressaisir vendredi.

En plus de la crise monétaire et de l'inflation élevée, l'économie tourne au ralenti. Le gouvernement prévoit une récession de 1% en 2018, après une croissance de près de 3% en 2017.

PUBLICITÉ

La baisse du pouvoir d'achat est généralisée dans ce pays de 41 millions d'habitants, où les mécanismes de revalorisation des salaires ont dans la plupart des cas un temps de retard sur l'inflation. Une grève générale est annoncée pour le 25 septembre.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Des avoirs russes gelés pour acheter des armes à l'Ukraine ?

Le gouvernement de Belgrade organise des exercices militaires à la frontière avec le Kosovo

Mario Draghi, futur Président de la Commisison européenne ?