Roxana Maracineanu face à des défis de taille dans un ministère affaibli

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Par AFP
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Une base inquiète, un mouvement sportif qui revendique des moyens, mais un budget en baisse: la nouvelle ministre des Sports Roxana Maracineanu arrive dans un contexte délicat et hérite de plusieurs dossiers chauds au gouvernement.

"Son principal défi, ce sera de maintenir un vrai ministère des Sports et de sauvegarder ses missions et ses moyens", résume à l'AFP Marie-Georges Buffet, qui était à son poste au ministère en 1998, lorsque Roxana Maracineanu devenait la première française championne du monde de natation.

La députée communiste de Seine-Saint-Denis, très respectée dans les institutions sportives, souligne le paradoxe actuel: "il y a de grandes ambitions pour la France", avec les JO de Paris 2024 ou la Coupe du monde de rugby en 2023, "mais le ministère est affaibli, avec un budget ridiculement bas".

- "Désarroi" -

Née en Roumanie, arrivée en France à l'âge de 9 ans avec ses parents fuyant le régime de Ceaucescu, Roxana Maracineanu a connu plusieurs engagements associatifs après sa carrière de haut niveau, et un passage au conseil régional d'Ile de France (2010-2015) dans le groupe socialiste.

Chargée cet été par le Premier ministre d'une mission sur l'apprentissage de la nage, elle débarque au gouvernement à un moment charnière: d'un côté, sa prédécesseure Laura Flessel lui laisse totalement ouvert le chantier de la réforme du modèle sportif français; de l'autre, son budget s'annonce encore à la baisse.

D'après la lettre de cadrage de Matignon, révélée mardi par L'Equipe, le budget des Sports, déjà en diminution dans la loi de finances 2018, passerait de 480 à 450 millions d'euros.

"Dans tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, mon credo ça a été de faire le mieux que je pouvais avec les moyens que j'avais", a répondu mardi la nouvelle ministre aux journalistes, en marge de la passation de pouvoirs.

Le budget du ministère est faible vis-à-vis du poids économique du secteur, évalué à environ 40 milliards d'euros si l'on additionne les dépenses des ménages, des collectivités et des entreprises.

Dans ce contexte, le ministère fixe en théorie la politique du haut niveau et des pratiques amateurs, via les subventions qu'il accorde directement aux fédérations sportives -- environ 80 millions par an -- ou que son bras financier, le Centre national pour le développement du sport (CNDS), distribue sur le terrain.

Mais les crédits du CNDS, dont les missions ont été recentrées par le gouvernement sur les territoires en difficulté, ont été diminués de moitié cette année, de 260 à 130 millions d'euros, ce qui a provoqué une forte grogne dans les fédérations et petits clubs.

"Ce qui semble le plus délicat aujourd'hui, un an après les Jeux" attribués à Paris, "c'est plutôt le désarroi du terrain, des clubs qui s'interrogent sur l'élan qui était attendu et qui ne se traduit pas dans la réalité", affirme le président du comité olympique français (CNOSF) Denis Masseglia.

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La suite ? C'est une véritable refonte du modèle, avec la création d'une agence nationale du sport, promise pour 2019, qui coordonnerait et financerait le haut niveau et les pratiques, en reprenant une partie des budgets du ministère.

Le schéma retenu mettrait donc fin à la tutelle théorique de l'Etat, remplacée par une gouvernance partagée avec les représentants du mouvement sportif et des collectivités territoriales.

Cette réforme est censée dépoussiérer le système et le rendre plus efficace d'ici aux jeux Olympiques de Paris 2024, alors que la France stagne autour de la 7e place aux JO d'été depuis plusieurs éditions.

De son côté, l'Etat veut se recentrer "sur des missions essentielles de coordination, de règlementation et de contrôle", disait dès le départ la lettre de mission du Premier ministre Edouard Philippe à Laura Flessel.

Si le CNOSF applaudit la démarche, qui va lui donner un rôle plus important, certains craignent la complexité de cette nouvelle gouvernance. Roxana Maracineanu devra aussi rassurer les petites et moyennes fédérations sceptiques et désireuses de ne pas perdre le soutien de l'Etat, dans des disciplines plus fragiles comme la lutte, l'escrime, voire la natation.

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Dernier défi de taille, partager l'affiche et travailler avec les acteurs des JO de Paris 2024, qui vont prendre de plus en plus de poids sur la scène du sport français.

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