Au Sénat américain, entrée en scène remarquée de présidentiables démocrates

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Par AFP
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Très attendue, retransmise à travers les Etats-Unis, la longue audition au Sénat américain du candidat de Donald Trump pour la Cour suprême offrait une plateforme en or à trois démocrates pressentis pour l'élection présidentielle américaine de 2020. Et ils ont su s'en saisir.

Dès les premières secondes, la sénatrice Kamala Harris est entrée en scène.

L'audition de confirmation de Brett Kavanaugh venait à peine de débuter, mardi, quand cette fille d'une Indienne et d'un Jamaïcain a coupé la parole d'un ton ferme au chef républicain de la commission judiciaire.

Elle protestait contre l'arrivée tardive de milliers de pages de documents devant servir à l'examen de la candidature du juge. Ses collègues démocrates ont rapidement pris le relais, perturbant de façon inédite l'ambiance d'ordinaire policée de ces délibérations.

S'en sont suivis trois jours de haute voltige pour Kamala Harris, Cory Booker et Amy Klobuchar, qui ont mis toute leur ferveur dans ces débats.

Cette énergie pouvait pourtant paraître inutile: la majorité républicaine au Sénat offre a priori une voie facile vers la confirmation du juge Kavanaugh, qui ferait basculer du côté conservateur la Cour suprême, ultime arbitre aux Etats-Unis de questions explosives comme l'avortement ou le mariage homosexuel.

"Tout ça tourne purement autour de la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020", a ironisé sur Twitter le numéro deux des sénateurs républicains, John Cornyn.

Mais les trois démocrates ne se sont pas encore officiellement lancés dans la course.

- Deux sénateurs noirs -

Deux des trois seuls Noirs du Sénat américain, sur 100 sièges, ont volé la vedette: Cory Booker, sénateur du New Jersey (49 ans), et Kamala Harris, élue de Californie (53 ans).

Membres juniors de la commission, ils ont pourtant dû attendre de longues heures avant de pouvoir interroger Brett Kavanaugh mercredi soir. Peu importe, ils se sont lancés chacun avec fougue, alors que la nuit était déjà tombée sur le Capitole.

Ancienne ministre de la Justice de Californie, Kamala Harris a décroché, à 21H00 passées, les rares moments d'hésitation du juge Kavanaugh.

"Pouvez-vous citer une loi qui donne au gouvernement le pouvoir de prendre des décisions concernant le corps d'un homme?", a-t-elle lancé, pour tenter de le faire sortir de sa prudence sur l'avortement.

Sur le même ton tranchant d'ancienne procureure de San Francisco, elle l'a également mis en difficultés sur l'enquête russe du procureur spécial Robert Mueller, laissant entendre qu'elle détenait des informations compromettantes.

Elle n'a finalement rien révélé. Mais les vidéos de ces instants ont fait mouche sur les réseaux sociaux.

Jeudi matin, c'était au tour de Cory Booker de s'attirer tous les regards en se disant, dans un discours enflammé, prêt à risquer l'expulsion du Sénat pour avoir dévoilé des documents confidentiels concernant les positions du juge Kavanaugh sur la discrimination raciale.

Se réclamant de la tradition de la "désobéissance civile", il s'est même comparé (de loin) au gladiateur rebelle Spartacus.

"Etre candidat à la présidentielle n'est pas une excuse pour violer les règles du Sénat", lui a rétorqué le républicain John Cornyn.

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Ces documents venaient en fait d'être autorisés. Cory Booker n'aura, au final, pas risqué son poste. Mais, là aussi, l'ancien maire de la ville de Newark a marqué un moment fort devant les caméras.

Avec un style plus conciliant mais une grande rigueur, Amy Kobluchar, sénatrice du Minnesota (58 ans), a questionné Brett Kavanaugh sur les lois de financement électoral ainsi que sur les discriminations. Des sujets qui préoccupent profondément la base démocrate.

Ne siégeant pas à la commission judiciaire, deux autres sénateurs en vue pour 2020 n'ont pas pu profiter de ce précieux temps de parole: l'ex-candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders, 76 ans, et Elizabeth Warren, 69 ans.

Hasard du calendrier? Cette dernière, d'ordinaire très discrète face aux journalistes dans les couloirs du Sénat, leur a justement confié cette semaine vouloir désormais davantage leur parler.

Et alors que l'audition se poursuivait jeudi, elle a fait une irruption remarquée dans le débat sur la présidence de Donald Trump, en appelant son cabinet à mettre le président américain à l'écart si des ministres le jugent réellement inapte à gouverner.

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