Cambodge: le chef de l'opposition libéré sous caution

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Le chef de l'opposition cambodgienne, Kem Sokha, en prison depuis septembre 2017, a été libéré sous caution dans la nuit de dimanche à lundi, un signe d'apaisement du Premier ministre Hun Sen qui doit s'exprimer prochainement devant l'ONU.

"Il a quitté la prison et est désormais à la maison", a déclaré à l'AFP son avocat Chan Chen. "Il remercie le peuple cambodgien, ses partisans, les médias locaux et internationaux", a-t-il ajouté.

Kem Sokha, emprisonné près de la frontière vietnamienne, "a été libéré sous caution pour des raisons médicales et avec de solides garanties qu'il ne se soustrairait pas à la procédure judiciaire" à son encontre, a confirmé le tribunal de Phnom Penh dans un communiqué, précisant qu'une série de mesures ont été mises en place pour le surveiller. Un périmètre autour de son domicile dont il n'est pas autorisé à sortir a notamment été établi, a précisé à l'AFP la fille de l'opposant, Monovithya Kem.

Accusé de "trahison et espionnage" en lien avec Washington, dans le but d'organiser une révolution au Cambodge, le chef de l'opposition avait été arrêté le 3 septembre 2017. Âgé de 65 ans, il se plaignait depuis de problèmes de santé, notamment d'hypertension et de diabète, selon ses avocats.

"Nous nous réjouissons de cette libération. Nous, les Cambodgiens, aspirons à vivre ensemble en paix", a déclaré l'un de ses partisans, Sun Socheat, qui s'est rendu avec quelques autres devant sa maison après l'annonce de sa sortie de prison. "Nous espérons qu'à partir de maintenant les Cambodgiens pourront s'exprimer librement sur tous les sujets", a-t-il ajouté.

Le chef de l'opposition, qui reste inculpé, encourt 30 ans de prison. La date de son procès n'a pas encore été fixée.

"Il n'y a rien à célébrer car Kem Sokha a été simplement transféré d'un lieu de détention à un autre", a estimé Andrea Giorgetta, directeur du bureau Asie de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH). "Après plus d'un an de détention arbitraire sans procès, il est temps de le libérer immédiatement et d'abandonner toutes les charges retenues contre lui", a-t-il ajouté.

"Nous sommes encore loin d’un véritable retour de la démocratie et du respect des droits de l’homme au Cambodge", a commenté de son côté Phil Robertson chez Human Rights Watch, appelant au rétablissement de la formation politique de Kem Sokha, le Parti du sauvetage national du Cambodge (Cambodia National Rescue Parti, CNRP), principale force d'opposition du pays dissoute deux mois après son arrestation.

Les États-Unis et l'Union européenne avaient suspendu leur assistance à l'organisation des élections législatives du 29 juillet pour dénoncer ce tour de vis opéré par le chef du gouvernement, déjà au pouvoir depuis plus de 33 ans.

Face au climat de peur suscité par l'arrestation de Kem Sokha, nombre de députés de l'opposition ont fui à l'étranger, tout comme le chef historique de l'opposition, Sam Rainsy, en exil en France depuis 2015 pour échapper à des poursuites dénoncées comme politiques.

- Opposition muselée -

Pendant les législatives, Sam Rainsy avait lancé une grande campagne d'appel à boycotter le scrutin. Mais les rares opposants à relayer son appel dans le pays avaient été menacés de poursuites par la commission électorale.

Depuis quelques semaines, Hun Sen, qui doit s'exprimer ce mois-ci devant l'Assemblée générale des Nations unies, a cependant donné des signes d'apaisement envers l'opposition, après sa victoire sans surprise aux législatives, à l'issue desquelles son parti a remporté l'ensemble des sièges au Parlement.

Fin août, quatorze opposants cambodgiens emprisonnés depuis plus de trois ans pour "insurrection" avaient été libérés.

Peu avant, deux journalistes avaient été libérés sous caution, ainsi qu'une militante de renom des droits de la terre.

Mais la justice avait jusque-là rejeté la demande de libération sous caution de Kem Sokha.

Lors d'une audience le 22 août, le procureur Ouk Kimsith avait notamment fait valoir devant la Cour suprême cambodgienne que, si le chef de l'opposition était libéré, cela pourrait provoquer "des troubles dans la société" et "affecterait la stabilité politique" du pays.

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