Moscou: Sergueï Sobianine réélu maire au lendemain de manifestations contre la réforme des retraites

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Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, allié du Kremlin, a été largement réélu selon les résultats publiés lundi au lendemain d'une journée d'élections marquée par l'arrestation d'un millier de manifestants opposés à une impopulaire réforme des retraites.

Dans d'autres régions où se tenaient des élections locales ou régionales dimanche, le parti au pouvoir Russie Unie a subi des déconvenues, enregistrant sa pire performance en plus de dix ans, dans un contexte de colère face à la situation sociale et économique dans le pays.

Cette journée de vote a également été marquée par des manifestations, interdites par les autorités, organisées dans toute la Russie à l'appel du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, qui purge une peine de 30 jours de prison pour des actions de protestation organisées en janvier.

Au moins 1.018 manifestants ont été interpellés par la police dimanche, principalement à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, et à Ekatérinbourg, dans l'Oural, selon l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations.

Réagissant à l'arrestation de plusieurs mineurs, dont certains visiblement très jeunes, l'ONG Amnesty International a dénoncé une situation "honteuse et navrante".

"Les autorités russes font progressivement comprendre aux jeunes qu'ils ne doivent pas s'attendre au respect de leur droit à la liberté d'expression et de rassemblement", a commenté l'ONG dans un communiqué.

Si la plupart des arrestations se terminent en amende ou en courte période de détention, la police a ouvert deux enquêtes pour violences contre les forces de l'ordre à Moscou, selon OVD-Info.

Le président Vladimir Poutine a estimé, lors d'une rencontre avec des responsables locaux à Vladivostok, dans l'Extrême Orient, que "dans l'ensemble, la campagne électorale a été menée de manière décente, avec une participation assez élevée".

- "Concurrence politique" -

A Moscou, Sergueï Sobianine a remporté une victoire prévisible avec 70,17 % des bulletins, fort du soutien du Kremlin et du parti au pouvoir et faute d'opposition véritable. La participation n'a pas dépassé les 30,96%, malgré les efforts des autorités pour inciter les Moscovites à se rendre aux urnes.

Lors des dernières municipales il y a cinq ans à Moscou, Alexeï Navalny avait failli contraindre Sergueï Sobianine à un second tour. Pour éviter la répétition d'un tel scénario, seuls les membres de l'opposition "tolérée", communistes ou nationalistes, ont cette fois pu déposer leur candidature.

Propulsé en 2010 par le Kremlin à la tête de la mégapole de plus de 12 millions d'habitants, M. Sobianine, 60 ans, peut se vanter d'avoir changé pour le mieux le visage de Moscou, grâce à de coûteux et titanesques projets d'urbanisme.

Ses critiques lui reprochent en revanche une politique dispendieuse et l'étouffement de toutes voix critiques.

Dans plusieurs autres régions telles que Primorié, en Khakassie, à Vladimir et à Khabarovsk, un deuxième tour devra avoir lieu pour élire le gouverneur, les candidats de Russie Unie ayant échoué à obtenir plus de 50% des scrutins.

Les communistes ont en outre défait les candidats du Kremlin lors de l'élection des parlements régionaux en Khakassie, à Irkoutsk et Oulianovsk.

"Les gens ne votent plus automatiquement pour le pouvoir. Dans les régions, nous voyons une progression des sentiments protestataires suscités par la réforme des retraites et la détérioration de la situation économique", explique à l'AFP le politologue Alexeï Makarkine.

Les autorités russes sont confrontées depuis plusieurs mois à une fronde inhabituelle face au projet du gouvernement d'augmenter l'âge de départ à la retraite, qui était resté inchangé depuis près de 90 ans dans un pays où l'espérance de vie reste à la peine, surtout pour les hommes.

Le président Poutine, qui s'était dans un premier temps distancé du projet, l'a finalement endossé, proposant fin août un assouplissement de la réforme. Son annonce mi-juin, le jour du lancement de la Coupe du monde de football en Russie, avait provoqué une chute de sa cote de popularité.

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"Les gens commencent à y regarder de plus près, à se demander s'il faut voter pour quelqu'un qui a été au pouvoir et n'a rien fait", souligne M. Makarkine.

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