Ryder Cup: Alejandro Reyes, l'orfèvre du gazon

Vue aérienne du Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines le 27 juin 2018
Vue aérienne du Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines le 27 juin 2018 Tous droits réservés Thomas SAMSON
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Bien plus qu'un jardinier! "Greenkeeper" en chef du Golf national de Saint-Quentin-en-Yveline,Alejandro Reyes prépare depuis près de six ans la Ryder Cup, où son travail sur le parcours pourrait donner un coup de pouce aux Européens.

Agé de 35 ans, ce sémillant Espagnol, ingénieur agronome de formation, est de loin le plus jeune de l'histoire de la compétition suprême du golf par équipes à occuper cette fonction méconnue, mais essentielle.

Le Superintendant du Golf national, qui va accueillir fin septembre sur le parcours de l'Albatros la première Ryder Cup organisée en France, entrevoit la fin d'un labeur entamé à sa prise de fonctions en décembre 2012.

Réalisés entre 2015 et 2016, les aménagements du Golf national, site inauguré en 1990 qui appartient à la Fédération française de golf, ont coûté sept millions d'euros, avec en particulier l'installation de 140 km de canalisations pour le drainage et 65 km de tuyaux d'arrosage.

Il a aussi fallu acheminer 24.000 tonnes de sable pour modifier le sol argileux du parcours de 18 trous, car "l'argile, qu'on retrouve dans 90% des golfs, est néfaste pour la jouabilité du parcours, comme pour les terrains de rugby et de foot", explique Alejandro Reyes.

"Les racines manquent d'oxygène et s'il pleut on ne peut pas drainer, c'est glissant et cela se compacte", détaille-t-il.

"Sur le gazon, qui pousse à la verticale, on a mis du sable en petite quantité, millimètre par millimètre avec du fertilisant", précise l'Espagnol.

- "Couper aux ciseaux" -

Alejandro Reyes dispose d'un budget opérationnel de 600.000 euros par an pour entre autres "la location de matériel comme les tondeuses et l'achat d'engrais, de sable, de carburant, et d'uniformes du personnel".

Il dirige une équipe de 30 personnes avec des CDD supplémentaires embauchés l'été.

Chaque soir durant la Ryder Cup des retouches seront effectuées par 180 personnes.

Cet Andalou, qui a grandi à Almeria, non loin de la "Costa del Golf", a d'abord suivi un Masters spécialisé sur l'entretien des pelouses sportives en Angleterre, avant de s'occuper durant six ans du Alhama Signature Golf, dans la région de Murcie, un parcours dessiné par la légende Jack Nicklaus, où il a "mis en pratique la théorie".

Même pas trentenaire quand il a postulé au Golf national, l'Espagnol se pensait toutefois trop jeune pour se voir confier le destin d'un parcours qui accueillera aussi l'épreuve de golf des JO-2024, le seul au monde dans ce cas.

Mais ses employeurs, bluffés à l'époque par son apprentissage express du français entre deux entretiens d'embauche, ne regrettent pas leur choix.

"C'est un garçon qui est brillant: il ne fait jamais deux fois la même erreur et il a une joie de vivre que j'adore", souligne Paul Armitage, le directeur du Golf national.

A quelques jours de l'événement tant attendu, pas question toutefois pour l'Espagnol de se reposer sur ses lauriers.

"C'est maintenant qu'il va falloir être le plus attentif et précis: les derniers brins d'herbe on va les couper aux ciseaux", prévient-il.

- Un parcours pour l'Europe -

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Traditionnellement, le Superintendant a aussi la tâche officieuse de tenter d'avantager l'équipe qui reçoit.

Certains modifications du parcours ont été pensées en prenant en compte que les joueurs américains tapent plus fort sur leur premier coup au driver et que des fairways plus étroits leur conviennent moins.

Alejandro Reyes reste logiquement un peu évasif sur le sujet.

"Forcément le parcours a un rôle fondamental dans ce type de compétition", souligne-t-il, et "si on compare les dix derniers parcours de la Ryder Cup aux Etats-Unis et les dix derniers l'ayant accueilli en Europe, ils n'ont rien à voir du tout".

"Nous on a suivi le schéma auxquels les joueurs européens sont habitués, même si aujourd'hui la plupart des membres de l'équipe européenne évoluent sur le circuit (américain) PGA", ajoute l'Espagnol.

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Le couronnement de son travail? "La présence de Tiger Woods", dit-il, les yeux brillants. Pas sûr que l'Américain, déjà venu au Golf national en 1994 pour les championnats du monde par équipes amateurs, reconnaisse les lieux.

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