Mondial de rugby, J-365: le "John Travolta japonais" qui a amené la Coupe du monde en Asie

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Il y a quarante ans, il tombait amoureux du XV du pays de Galles et partait à l'aventure "découvrir ses secrets". Quand la Coupe du monde démarrera le 20 septembre 2019, le mérite en reviendra d'abord à Koji Tokumasu, surnommé le "John Travolta japonais" lors de ses deux folles années à Cardiff.

A un jour près, c'était un anniversaire. Mais l'actuel responsable du comité d'organisation de la Coupe du monde était "tellement bouleversé par la performance galloise", ce 21 septembre 1975 à Osaka face au Japon (56-12), qu'il a peut-être oublié la date.

"Il avaient Gareth Edwards (demi de mêlée) et JPR Williams (arrière), ils se passaient la balle du numéro un au numéro 15", se remémore le dirigeant nippon, ensorcelé par un XV du Poireau alors au sommet.

Son projet, financé par des livraisons de produits de la mer congelés, met deux ans à éclore. "Au Japon, on fait le sacrifice de soi-même pour le bien de l'équipe mais au Pays de Galles, l'individualité est mise en avant. Je voulais voir ce pays de mes propres yeux."

En 1977, Tokumasu, alors âgé de 24 ans, débarque à Cardiff. Il va pendant deux ans s'approprier "les secrets" du rugby de la Principauté, trimballant son lit d'appoint lorsqu'il est hébergé chez des amis étudiants, travaillant tantôt comme employé de ménage, tantôt comme professeur particulier pour joindre les deux bouts.

A l'époque, la comédie musicale Grease triomphe. De son habitude à danser en fin de semaine sur les tables de discothèque, Tokumasu héritera d'un surnom: "le John Travolta japonais".

En 1979, le passionné de rugby rentre au pays la tête pleine de bons tuyaux. Décidé à entraîner, il guide l'équipe de son école vers un titre national. Avant d'enchaîner diverses responsabilités au sein de la Fédération japonaise (JRFU) et de devenir le moteur d'une candidature nippone à l'organisation de la Coupe du monde de rugby, dans la foulée du Mondial de football accueilli en 2002 en tandem avec la Corée du Sud.

- "Un gros truc à dire" -

"Le président (de la JRFU à l'époque) Nobby Mashimo cherchait un gros truc à dire lors de son discours pour le Nouvel An 2003", se rappelle Tokumasu, aujourd'hui âgé de 66 ans. "Je lui ai suggéré de dire que le Japon voulait accueillir la Coupe du monde."

"Aucun responsable de la JRFU n'en avait entendu parler. J'ai donc appelé Mike Miller (ancien directeur général de l'International Rugby Board, devenu World Rugby) pour lui demander son avis. Il a répondu: +ce n'est pas impossible+ et tout est parti de là, en quelque sorte."

En 2009, après un premier échec face à la Nouvelle-Zélande pour obtenir l'édition 2011, Tokumasu et le Japon, encore tout petit à l'échelle du rugby mondial, sont enfin récompensés. Pour la première fois, la compétition suprême se tiendra en Asie, en dehors du cercle fermé des grandes nations de la discipline.

Le 21 septembre 2019, la sélection japonaise, surnommée les Brave Blossoms, sera minutieusement scrutée à l'heure d'affronter la Russie lors du match d'ouverture. Elle a changé de dimension en 2015 en battant l'Afrique du Sud (34-32) en phase de poules sous la houlette d'Eddie Jones, l'actuel manager de l'Angleterre.

- Prise de conscience à Brighton -

"Eddie a donné confiance à l'équipe en 2015", analyse Tokumasu, qui a assisté à l'exploit à Brighton. "Après cinq minutes, je me suis dit: +mon Dieu, ils sont en train d'essayer de gagner ce match!+"

Placée dans le même groupe que l'Irlande et l'Ecosse, le Japon peut-il passer en quarts? Oui, "si la même atmosphère s'installe", estime l'ex-dirigeant d'Asia Rugby qui redoute qu'une élimination précoce plombe l'intérêt populaire pour le tournoi. "Ce sera très difficile de maintenir l'excitation, je dois dire."

Ce serait dommage, vu les efforts personnels consentis. "Je parierais volontiers de l'argent sur la qualification du Japon en quarts", s'amuse le passionné. "Mais cela dépend combien, je ne veux pas perdre toute ma fortune!"

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