Brexit et migrations: les Européens à Salzbourg pour tenter d'apaiser les tensions

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Par AFP
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Les dirigeants européens vont tenter mercredi et jeudi à Salzbourg de lancer le compte à rebours final pour boucler les difficiles négociations du Brexit et d'apaiser leurs querelles migratoires.

Leur rencontre en Autriche est un sommet "informel", sans décisions prévues, mais elle vise à préparer le terrain des mois à venir.

Ils ouvriront leurs débats sur les migrations -- un dossier brûlant qui nourrit les populismes à quelques mois des élections européennes -- avant d'entendre un plaidoyer de la Première ministre britannique Theresa May pour éviter un "retrait chaotique", mercredi lors d'un dîner de travail.

Mme May devrait exhorter ses collègues européens à assouplir leur exigences sur la complexe question de la frontière irlandaise, la principale pomme de discorde entre les deux parties.

Les chefs d'Etat et de gouvernement poursuivront leurs débats jeudi sur le thème de la sécurité, avant de conclure par une nouvelle discussion sur le divorce avec le Royaume-Uni, cette fois sans Mme May, à six mois de la séparation programmée prévu fin mars 2019.

- 'Inacceptable' -

Si Londres et Bruxelles ont trouvé des compromis sur la plupart des contentieux liés au divorce, notamment sur son règlement financier, ils continuent de buter principalement sur le sort de la frontière irlandaise.

Les deux parties sont d'accord pour éviter le retour d'une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande, mais Londres conteste les termes du "filet de sécurité" ("backstop") demandé par l'UE pour garantir ce résultat.

Une solution "inacceptable" pour le gouvernement britannique car elle aboutirait à ses yeux à une frontière de fait entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.

"Nous sommes prêts à améliorer cette proposition", a toutefois promis Michel Barnier, souhaitant "dé-dramatiser" le sujet.

Les négociateurs étaient censés parvenir à un accord lors d'un sommet le 18 octobre à Bruxelles pour organiser leur divorce et jeter les bases de leur relation future. Mais ce calendrier semble de plus en plus intenable pour surmonter les blocages qui subsistent.

Le sommet d'octobre "sera le moment de vérité", insiste néanmoins Michel Barnier, expliquant qu'il s'agira du moment "où nous allons voir si un accord est à notre portée" et "si la question irlandaise est résolue".

A Salzbourg, Donald Tusk a annoncé mardi que les 27 débattraient de la convocation d'un sommet extraordinaire en novembre, en plus de celui d'octobre, pour augmenter les chances de réussite.

- Salvini sceptique -

Les débats sur les migrations concluront un été de bras de fer diplomatiques en Méditerranée autour de navires transportant des migrants, auxquels l'Italie refuse désormais d'ouvrir ses ports sans promesse d'un partage de leur accueil.

"Les tensions parmi les Etats membres ont refait surface en raison des flux de migrants vers l'UE", a déploré le président du Conseil européen Donald Tusk, dans sa lettre d'invitation aux 28, et ce malgré la forte baisse du nombre d'arrivées sur les côtes européennes par rapport au pic de 2015.

"Si certains veulent résoudre la crise, tandis que d'autres veulent l'utiliser, cela restera insoluble", a mis en garde le dirigeant européen, appelant à mettre fin à Salzbourg au "ressentiment mutuel".

"Honnêtement, je ne m'attends à pas grand-chose... Mais même si l'Europe démontre pour la énième fois qu'elle est absolument inexistante et se désintéresse (de la question migratoire), nous agissons de notre côté, avec des accords bilatéraux", a d'ores et déjà répondu le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.

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Peu de progrès ont été faits durant l'été pour concrétiser les projets européens de "centres contrôlés" en Europe, où distinguer rapidement demandeurs d'asile légitimes et migrants économiques à expulser.

Quant au projet de "plateformes de débarquement" hors de l'UE des migrants secourus en mer, aux contours encore flous, aucun pays africain ne s'est pour l'heure dit prêt à en accepter.

Il faut "mettre en place un système plus prévisible, pour cesser les solutions ad hoc pour les débarquements" du type de celles difficilement trouvées pendant l'été pour des navires comme l'Aquarius et le Diciotti, explique un diplomate européen.

Mais "Salzbourg, ce sera un débat, il n'y a rien de très concret à en attendre", prévient-il.

En outre, l'Italie, l'Espagne et la Grèce sont réticents à l'idée de faire de l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex une force susceptible de déployer ses effectifs aux frontières de l'UE, a reconnu mercredi le chancelier autrichien Sebastian Kurz qui soutiendra cette proposition à Salzbourg.

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En revanche, les Européens se rejoignent désormais sur les objectifs d'intensifier les expulsions de migrants non éligibles à l'asile, de faire pression sur les pays de transit et d'origine et de renforcer les frontières extérieures de l'UE.

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