A Jeumont, Pavard et son étoile mondiale suscitent des vocations

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Par AFP
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"L'effet Coupe du monde est bien là et, ici, il y a en plus un effet Benjamin Pavard": dans la ville nordiste de Jeumont, d'où est originaire le latéral droit des Bleus, les deux clubs de foot croulent sous les demandes d'inscription.

"Je ne m'attendais pas à avoir autant d'enfants aussi vite", reconnaît Ali Guefif, un éducateur de l'US Jeumont, le premier club de Pavard.

Le titre de champion du monde décroché cet été a suscité beaucoup de vocations dans cette cité de quelque 10.000 habitants qui avait accueilli en héros l'enfant du pays, trois jours après le sacre à Moscou.

"Les enfants parlent souvent de joueurs de foot connus mais, en ce moment, le seul nom qu'ils ont à la bouche, c'est Benjamin Pavard. Ils connaissent même sa chanson", souligne l'éducateur, qui entraîne également au centre de formation de Charleroi, club évoluant en Première division belge.

Alors que l'US Jeumont ne comptait qu'une dizaine de jeunes licenciés l'an dernier, les effectifs ont triplé cette saison et il a fallu s'adapter.

- "Pas très football" -

Sous le soleil matinal, de nombreux parents assistent au bord du terrain aux débuts de leur progéniture sur le rectangle vert. Certains ne voulaient pas entendre parler de foot mais ont pourtant fini par céder devant l'insistance de leurs enfants.

"Moi, je n'étais pas très football, ni sport, on va dire... Son père non plus d'ailleurs. Et puis Pavard a marqué et on a gagné la Coupe du monde. On a été le voir quand il est revenu à Jeumont. Alors, tout l'été, j'ai eu droit au football et finalement on a accepté de l'inscrire à la rentrée" explique Isabelle Venet, maman d'un petit Arnaud.

Le garçonnet de cinq ans, chaussures oranges au pied et maillot bleu sur le dos, semble s'être bien amusé après son deuxième entraînement. Et quand on lui demande quel est son joueur préféré, la réponse fuse: "Benjamin Pavard", lâche-t-il avant d'entonner la chanson dédiée au défenseur, après son but somptueux contre l'Argentine en 8e de finale du Mondial.

Au Red Star Jeumont, l'autre club de cette ville située à côté de Maubeuge, à une heure de route au sud-est de Lille, le constat est le même, avec deux fois plus de jeunes que l'an passé.

"La Coupe du monde a eu un impact très, très impressionnant, même plus qu'en 1998. Ici, ça s'est traduit par la création d'une équipe supplémentaire. Nous avions prévu d'avoir deux catégories U10/U11 (moins de dix ans, moins de 11 ans) et U12/U13, et au vu du nombre de demandes, on a créé une équipe U8/U9 car on a une bonne vingtaine d'inscriptions qui n'étaient pas prévues", raconte Nasser Benhammadi.

L'éducateur a vite remarqué une nouveauté liée à la seconde étoile des Bleus: "Les débutants veulent devenir Benjamin Pavard ou Kylian Mbappé. Avant, ils voulaient être Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi mais, maintenant, comme la France est championne du monde, les jeunes ont des idoles françaises".

- "Présents sans être étouffants" -

Vigilants, les entraîneurs veillent également à mettre en garde les parents contre toute ambition démesurée.

"On doit faire comprendre aux parents que ce n'est que du foot, qu'ils doivent donc être exemplaires sur le bord du terrain, présents sans être étouffants. Parce que certains parents imaginent déjà leurs enfants devenir Kylian Mbappé... Ils doivent comprendre que très peu d'enfants auront la chance de devenir joueurs professionnels donc que l'école reste plus importante", souligne M. Benhammadi.

Si l'optimisme est de rigueur, les éducateurs restent toutefois prudents car les frimas de l'hiver et les premières défaites pourraient décourager une bonne partie des nouveaux venus.

"Il ne faut pas crier victoire trop tôt. Le plus difficile sera de les conserver la deuxième année", juge M. Benhammadi. "Donc on fait en sorte de leur proposer des activités extra-sportives comme des goûters, des tournois de console de jeu. On ne veut pas que ça soit un feu de paille, on veut de la continuité".

Son homologue de l'US Jeumont dit la même chose: "Pour les garder à long terme, c'est à nous de les intéresser, de capter leur attention, de les faire jouer tous les week-ends", insiste Ali Guefif. "Ici, on peut les faire évoluer dans un cadre idéal et leur dire que Benjamin Pavard a foulé cette pelouse, ça va les motiver aussi".

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