Le Parti travailliste britannique laisse la porte ouverte à un maintien dans l'UE

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Par AFP
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Le responsable du Brexit au sein du Parti travailliste britannique n'a pas exclu mardi, lors du congrès du parti, de poser la question du "maintien" du Royaume-Uni dans l'Union européenne en cas de nouveau référendum, un virage inattendu.

Alors qu'il y a peu de temps encore, le principal parti d'opposition du pays refusait d'envisager officiellement la tenue d'une nouvelle consultation des Britanniques, Keir Starmer a affirmé que non seulement cette possibilité devait être une option mais que la question du maintien dans l'UE devait aussi en être une.

"Si nous devons sortir de l'impasse, faire campagne pour un nouveau vote public doit faire partie de nos options et personne n'exclut l'option du maintien", a affirmé Keir Starmer devant les militants réunis depuis dimanche à Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre).

Le Parti travailliste a déjà signifié qu'il entendait voter contre un accord obtenu avec Bruxelles par la Première ministre conservatrice, Theresa May, si cet accord ne remplissait pas ses critères. Ce qui rend l'issue du vote sur cet éventuel accord incertaine, la majorité de Mme May au Parlement étant mince et très divisée sur le visage que doit prendre le Brexit.

En cas de rejet, "notre préférence est claire", a souligné Keir Starmer: "nous voulons des élections législatives pour balayer ce gouvernement".

Mais si des élections ne sont pas convoquées, "faire campagne pour un nouveau vote public doit faire partie de nos options", a-t-il ajouté devant les militants. Ceux-ci ont voté dans la foulée une motion prévoyant de conserver "toutes les options sur la table" - nouvelles élections ou référendum - si l'accord est rejeté.

La formulation du texte avait été adoptée lundi après cinq heures d'âpres discussions.

- 'Unifier le parti' -

Les propos de Keir Starmer sont "une bonne manière d'unifier le parti", a estimé Jonathan Lansman, fondateur du mouvement Momentum et membre du Comité exécutif national, l'organe qui dirige le parti. "Je pense qu'il permet de garder toutes les options sur la table", a-t-il dit à l'AFP.

"Il a brillamment réussi à rassembler la famille travailliste", a renchéri le député David Lammy.

Car les travaillistes sont eux aussi divisés sur le Brexit, entre jeunes militants qui refusent la sortie de leur pays de l'UE et adhérents plus âgés, ou issus des classes populaires, qui s'y montrent majoritairement favorables.

Si le principe d'un nouveau vote - élections ou référendum - semble largement plébiscité au sein du Parti travailliste, le débat n'est pas clos pour autant sur la formulation de la question à poser en cas de second référendum: doit-elle ou non offrir la possibilité du maintien du pays dans l'UE?

Les propos de Keir Starmer semblent indiquer que oui. Mais cette phrase ne figurait pas dans son discours distribué à la presse, ce qui pourrait indiquer qu'il s'agit d'une prise de position personnelle de ce défenseur de l'UE.

Cette possibilité est défendue de longue date par David Lammy, qui s'est dit convaincu qu'un second référendum sera organisé. "Celui-ci doit proposer l'option du maintien. Je suis maintenant soutenu par de nombreux travaillistes, cela a été un long combat, depuis plusieurs mois, et je pense que nous sommes en train d'y parvenir".

Un délégué pro-UE qui a souhaité garder l'anonymat a lui dit préférer un nouveau référendum pour décider si l'accord obtenu est bon à un référendum sur un maintien. "Vis-à-vis des membres de ma circonscription qui ont voté pour le Brexit, nous devons honorer leur vote", a-t-il déclaré à l'AFP.

John McDonnell, ministre des Finances au sein du cabinet fantôme, a aussi affirmé qu'un nouveau référendum ne pouvait pas porter sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE.

Reste au chef du Labour, Jeremy Corbyn, dont le discours de clôture est attendu mercredi, à trancher la question.

Interrogé mardi soir sur la BBC, il a refusé de dire quel serait son vote si un nouveau référendum devait porter sur le maintien dans l'UE. "C'est une question hypothétique", a-t-il dit.

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