Euro-2024: un match Allemagne/Turquie arbitré par l'UEFA

Logo de l'UEFA, au siège de Nyon, le 13 avril 2018
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Qui de l'Allemagne ou de la Turquie organisera l'Euro de football 2024? L'UEFA tranchera jeudi à son siège de Nyon (Suisse) un débat aux enjeux autant sportifs que politiques.

Outre la qualité des stades ou des infrastructures de transport, ce sont en effet des problématiques plus sociétales qui se sont invitées dans les discussions.

Rivales pour accueillir l'Euro-2024 et ses 24 équipes, l'Allemagne et la Turquie ont également connu des sujets de friction sur le plan diplomatique ces dernières années du putsch manqué en 2016 contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a reproché à l'Allemagne la timidité de son soutien, aux arrestations de ressortissants allemands en Turquie, dont des journalistes.

M. Erdogan entame d'ailleurs une visite d'Etat en Allemagne pour tenter de réconcilier les deux pays jeudi, juste avant l'annonce du choix de l'UEFA, qui devrait être dévoilé dans l'après-midi.

Les deux pays sont en outre historiquement liées par la présence d'une forte communauté turque en Allemagne, au moment où la question de l'immigration divise le pays.

Elle est d'ailleurs à l'origine d'une polémique qui a éclaté trois semaines avant le Mondial russe: les internationaux allemands Mesut Özil et son équipier Ilkay Gündogan, tous deux d'origine turque, ont rencontré le président Erdogan en posant pour une photo avec lui.

Les deux joueurs ont fait face à de nombreuses critiques et Özil a annoncé après le Mondial qu'il quittait la Mannschaft, disant être victime de "racisme et d'un manque de respect".

- Turquie: la question des droits de l'homme -

Même si le président de la Fédération allemande, Reihnard Grindel a répété qu'il fallait garder la politique en dehors du football, c'est dans ce contexte agité que la campagne pour remporter l'Euro s'est poursuivie.

Pour autant l'UEFA, dans son rapport d'évaluation, a délivré un satisfecit à la candidature allemande saluant un dossier de "très haute qualité", et une vision basée sur l'idée que "le football peut unifier la société".

Avec dix stades déjà construits, le pays sera largement prêt à accueillir les 51 matches et 2,7 millions de spectateurs.

Si l'UEFA estime dans le même temps que les objectifs de la candidature turque "sont en adéquation avec les objectifs à long terme de l'UEFA", elle ne manque cependant pas de soulever la question des droits de l'Homme et de s'interroger sur la dégradation de la situation économique du pays.

"L'absence d'un plan d'action dans le domaine des droits de l'Homme soulève des inquiétudes", estime l'UEFA qui ajoute que "aucun projet spécifique en lien avec l'Euro afin d'assurer la protection des droits de l'Homme n'a été présenté".

La Turquie est "signataire de traités concernant les droits de l'Homme et les respecte", répond à l'AFP Servet Yardimci, vice-président de la Fédération turque de football (TFF) pour qui "il est grand temps" pour la Turquie, dont c'est la 4e candidature d'affilée, d'organiser l'Euro.

- L'Allemagne, la solution sans risque -

Autre inquiétude pour l'UEFA, les "récents développements économiques" dans le pays et notamment la dévaluation de la livre, "pourraient mettre les investissements publics sous pression".

Si l'Allemagne a organisé avec succès le Mondial-2006, la Turquie représente "une chance unique pour l'UEFA d'explorer de nouveaux marchés", juge encore M. Yardimici.

Mais ce sont justement les enjeux économiques qui pourraient aussi convaincre les caciques de l'UEFA de privilégier l'Allemagne.

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"L'organisation de l'Euro-2020 dans 12 pays différents avec des réglementations distinctes est un enfer. Pour 2024, l'UEFA ne veut prendre aucun risque et avec l'Allemagne il y a l'assurance que tout sera prêt à temps et fonctionnera parfaitement", estime un expert, proche de l'instance européenne.

De plus, ajoute-t-il, "commercialement comme au niveau des droits de télévision, l'Allemagne est un gros marché alors que les négociations avec des entreprises turques sont souvent compliquées".

Pour ce spécialiste des droits TV, "beaucoup de choses jouent en défaveur de la Turquie et les membres de l'UEFA vont probablement plus se prononcer contre la Turquie qu'en faveur de l'Allemagne".

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