Abbas refuse aux Etats-Unis un rôle de "médiateur unique" au Proche-Orient

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Le président palestinien Mahmoud Abbas a refusé jeudi aux Etats-Unis un rôle de médiateur unique au Proche-Orient, au lendemain des déclarations de Donald Trump promettant un plan de paix "équilibré" dans les quatre mois.

Lors d'un discours devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, Mahmoud Abbas a aussi accusé le président américain de mettre "en péril" la solution à deux Etats, israélien et palestinien.

La veille, Donald Trump avait créé la surprise en penchant pour la première fois en faveur d'une solution à deux Etats pour le Proche-Orient.

Mais "avec toutes ses décisions, le gouvernement américain est revenu sur tous les engagements qui avaient précédemment été pris par son pays et a même mis en péril la solution à deux Etats", a lancé M. Abbas, peu avant que le Premier ministre israélien ne prenne lui-même la parole.

La reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël, la fermeture du bureau de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) à Washington et la fin de l'aide américaine à des millions de réfugiés palestiniens "mettent à mal la cause palestinienne et constituent une violation du droit international", a-t-il martelé.

En crise financière depuis le retrait des financements américains, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a obtenu 118 millions de dollars de nouveaux fonds, selon le ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymane Safadi. Parmi les contributeurs, figurent l'Allemagne, la Suède, l'Union européenne, la Turquie et le Japon, a-t-il précisé.

La réplique du dirigeant palestinien a confirmé l'impression générale, selon laquelle les lignes du conflit restaient figées dans l'immédiat, malgré l'annonce tonitruante de Donald Trump.

"Je suis impatient de travailler avec le président Trump sur son plan de paix", a au contraire affirmé à la même tribune Benjamin Netanyahu, en se félicitant du "soutien indéfectible" de l'administration américaine à l'égard d'Israël.

- Gaza peut "exploser" -

M. Abbas, qui juge les Etats-Unis outrancièrement pro-israéliens, les a jugés disqualifiés dans le rôle historique de médiateurs.

"Nous (les) voyons maintenant sous un oeil neuf (...) Ils ne sauraient être un médiateur unique", a martelé le dirigeant palestinien.

Après avoir pris ses distances avec le principe d'une solution dite "à deux Etats" embrassé par ses prédécesseurs depuis au moins 2001, le président américain a paru faire le chemin inverse en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

"J'aime bien la solution à deux Etats", a-il dit lors d'une rencontre avec M. Netanyahu. Même si c'est "un peu plus difficile", elle "marche mieux parce que chacun gouverne de son côté", a-t-il ajouté plus tard.

Un quart de siècle après les accords d'Oslo, les perspectives d'un règlement ont toutefois rarement paru plus éloignées. La dernière initiative (américaine) a échoué en 2014. Directions israélienne et palestinienne ne se parlent plus de paix.

Les violences continuent, et Gaza peut "exploser d'une minute à l'autre", selon l'ONU. La colonisation israélienne se poursuit. L'Autorité palestinienne est largement discréditée auprès de son opinion et les rivaux islamistes du Hamas, qui contrôle depuis 2007 la bande de Gaza, persistent dans le refus de reconnaître Israël.

Israël a, lui, le gouvernement réputé le plus à droite de son histoire. Des membres éminents y refusent d'entendre parler d'Etat palestinien et prônent l'annexion d'au moins certaines parties de la Cisjordanie.

- "Jérusalem pas à vendre" -

Après un discours dans lequel il endossait publiquement l'idée d'un Etat palestinien en 2009, M. Netanyahu a laissé à nombre de ses interlocuteurs la conviction que cette prise de position était de pure circonstance.

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Le Premier ministre israélien a, selon la presse israélienne qui l'accompagne, cité mercredi en exemple le gendre et conseiller du président américain Jared Kushner, pour dire que chacun "interprète le terme +Etat+ (palestinien) différemment".

Il s'est dit d'accord pour que les Palestiniens aient "l'autorité pour se gouverner eux-mêmes". Mais il a répété que, dans tout scénario, Israël, et non les Palestiniens, devait rester en charge de la sécurité à l'est de leur territoire (donc en Cisjordanie) jusqu'à la frontière jordanienne.

La formule a été présentée comme celle d'un "state minus", un Etat sans toutes ses prérogatives.

M. Trump a en outre alimenté le flou en réitérant que d'autres solutions, comme celle d'un seul Etat, restaient envisageables. "Je suis content s'ils (israéliens et palestiniens) sont contents. Je ne suis qu'un facilitateur".

"Jérusalem n'est pas à vendre" et "les droits des Palestiniens ne sont pas négociables", a répliqué M.Abbas. "Nous voulons un Etat avec des frontières bien définies", a-t-il dit.

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