Des milliers de manifestants à Hong Kong pour défendre les libertés locales

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Par AFP
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Des milliers de personnes ont manifesté lundi à Hong Kong pour la défense des libertés politiques dans l'ex-colonie britannique, au moment où de plus en plus de personnes dénoncent un durcissement de l'emprise de Pékin sur le territoire semi autonome.

Ce rassemblement, le jour de la fête nationale, intervient une semaine après l'interdiction par les autorités locales d'un parti qui militait pour l'indépendance de Hong Kong. Cette décision est une première depuis le retour en 1997 du territoire dans le giron de Pékin.

L'émergence d'une mouvance indépendantiste hongkongaise, sur les cendres de l'immense mouvement pour la démocratie de 2014 qui avait réclamé en vain des réformes politiques, a provoqué une nette crispation des autorités chinoises, hostiles à tout ce qui pourrait saper l'intégrité nationale.

Joshua Wong, un des "visages" de la "Révolte des parapluies" de 2014, a redouté lundi que son mouvement politique, Demosisto, ne soit le prochain sur la liste parce qu'il milite pour l'autodétermination de l'ex-colonie britannique.

Agnès Chow, une des figures les plus en vue de Demosisto, s'était vue interdire en janvier de se présenter à des législatives partielles.

"Nous devons protéger et défendre la liberté d'association à Hong Kong", a expliqué M. Wong, 21 ans, lors de la manifestation.

L'interdiction la semaine dernière du Parti national de Hong Kong (HKNP) fait également craindre à certains l'adoption d'une loi anti-subversion, une législation jugée liberticide qui inquiète les milieux d'affaires.

- Impuissance -

L'article 23 de la mini Constitution du territoire semi-autonome revenu en 1997 dans le giron de Pékin prévoit en effet que Hong Kong rédige un projet de loi sur la sécurité nationale pour interdire "la trahison, la sécession, (et) la subversion" contre le gouvernement central chinois.

Cette clause n'a jamais été mise en oeuvre en raison des craintes profondément enracinées de l'opinion publique sur une remise en cause des droits de Hong Kong, tels que la liberté d'expression et de la presse.

"Ils parlent de sécurité nationale. Mais qu'en est-il de notre sécurité? Ils s'en fichent", déplore auprès de l'AFP une employée se faisant appeler Miss Hau.

"Aujourd'hui, ils nous disent qu'on ne peut pas parler de A, mais demain on ne pourra pas parler de B, et un jour on ne pourra plus parler de rien", dénonce-t-elle.

D'autres manifestants fustigent un "agenda totalitaire" du gouvernement.

De son côté, la cheffe de l'exécutif local, Carrie Lam, a réaffirmé lundi dans un discours que Hong Kong devait "défendre fermement la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine".

Certains critiques de l'influence chinoise affirment que Hong Kong est progressivement incorporé à la Chine au moyen d'aides financières et de projets d'infrastructures destinés à brouiller les frontières.

Ainsi cette nouvelle liaison ferroviaire entre Hong Kong et la Chine continentale, ouverte le mois dernier. Ce projet cède à Pékin un bout du territoire de l'ex-colonie britannique et est dénoncé par ses contempteurs comme le cheval de Troie du géant asiatique.

Par ailleurs un gigantesque pont devant permettre de relier Hong Kong et Macao doit ouvrir courant octobre, malgré le retard du projet.

Mais en dépit de l'insatisfaction de la population vis-à-vis de l'ingérence chinoise, les manifestations semblent attirer de moins en moins de monde.

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Yuet Wong, une étudiante de 21 ans, a expliqué que la jeunesse se sentait de plus en plus impuissante, en raison notamment de la disqualification de membres pourtant élu du LegCo, le "Parlement" local.

"Mais même si nous n'obtenons rien immédiatement, nous voulons montrer au gouvernement que nous ne ferons pas de compromis et que nous ne demeurerons pas silencieux", a-t-elle déclaré à l'AFP.

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